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Retour sur le congrès de Podemos...

par Antoine 34

Publie le dimanche 21 mai 2017 par Antoine 34 - Open-Publishing
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... ou comment échapper au syndrome du "no podemos" ?

La préparation du second congrès de Podemos, tenu du 10 au 12 février 2017, a mis à rude épreuve les nerfs de ceux et celles qui continuent, trois ans après qu’il a fait irruption en bousculant l’échiquier politique espagnol, à mettre leur espoir dans ce parti...

Espoir de sortir de ce cycle paradoxal qui voit un régime en crise, percuté qu’il a été, et de quelle façon, par la révolte indignée de 2011 (le 15M), se survivre par défaut  : défaut d’une opposition radicale au sens où elle s’attaque à la racine des choses en travaillant, à la place politique qu’elle a prise par une sorte de délégation implicite du mouvement des places de 2011 en reflux, à articuler une remobilisation des divers secteurs sociaux, contre les mesures austéritaires initiées par les gouvernements successifs de José Luis Zapatero (PSOE, socialistes) et du Parti Populaire (droite) emmené par l’actuel président du gouvernement, Mariano Rajoy. Cliquer ici

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  • Complément d’infos et d’analyse :

    21 mai : les résultats de la primaire socialiste viennent de tomber, Pedro Sánchez est élu secrétaire général du PSOE (lire ici). Réélu devrait-on dire puisqu’il avait exercé cette fonction de 2014 à l’an dernier avant d’en être chassé par un appareil décidé à laisser gouverner le PP en s’abstenant au congrès. Ce que refusait Pedro Sánchez qui appelait au "non" et à ainsi laisser s’accentuer l’ingouvernabilité du pays pour forcer une énième consultation électorale dont il espérait qu’elle lui donnerait les moyens de gouverner.

    Si donc cette victoire est, sans aucun doute possible, une défaite rude des socialistes partisans de laisser l’alternance et donc l’austérité poursuivre son chemin ; si elle peut être considérée comme une victoire des militant-es de ce parti scandalisé-es par les manoeuvres de l’appareil et la complaisance qu’il a manifestée pour donner de l’oxygène au gouvernement, il n’en reste pas moins que le nouveau secrétaire général va tenter, sur la base de ce succès et du profil gauche qu’il a adopté (voir la vidéo, par le lien ci-dessus, montrant Pedro Sánchez savourer son succès en chantant l’Internationale !) pour le décrocher, de construire une majorité de gouvernement avec Podemos et ses allié-es, mais probablement à partir d’une reconquête politique, voire électorale (élections anticipées), lui donnant l’hégémonie sur ceux-ci.

    Une fois le délai de convenance passé pour permettre à la nouvelle direction socialiste d’apaiser les tensions surgies ces derniers jours avec Podemos afin de signifier que le nouveau secrétaire général n’était pas l’homme d’Iglesias, on peut donc s’attendre à la constitution d’un bloc politique de gauche se proposant comme alternative de gouvernement à la droite : cela passera probablement, dans l’immédiat, par une guerre de guérilla parlementaire, dans la foulée de ce que Podemos fait en ce moment en déposant une motion de censure a priori appelée à être rejetée. Mais très significativement Pedro Sánchez a déclaré ces jours derniers qu’il envisageait sérieusement la possibilité de présenter à son tour une motion de censure. Il pourrait ainsi amener Podemos à en rabattre sur ses prétentions à être l’opposition parlementaire de gauche à la droite tout en bénéficiant, lui, d’appuis (député-es catalanistes et autres souverainistes) jusqu’ici rebutés par le "radicalisme" podémite et en offrant précisément le gage que Podemos rentrerait dans le rang sous sa férule.

    On voit que l’avenir de Podemos, de sa capacité à dépasser le plafond de verre que son électoralisme cherchait en vain à crever, l’expose à se voir instrumentalisé par le fringant nouveau dirigeant des socialistes dont il n’est pas exclu, bien que la chose soit dans l’immédiat compliquée, qu’il relance l’idée qu’il faille compter aussi avec un appui de Ciudadanos, cette béquille du système qui voudrait se faire passer pour antisystème. Iglesias avait refusé l’an passé cette proposition. Il n’est pas dit qu’il en soit toujours ainsi, comme certaines de ses déclarations, au sortir de Vistalegre 2, l’ont suggéré.

    Le fait est, pour revenir au coup d’éclat de Podemos Andalousie, que la situation créée par l’élection de Pedro Sánchez, risque d’accentuer l’institutionnalisme congénital de la direction iglésiste et sa volonté de parvenir, à tout prix, à l’unité avec le PSOE "revenu à gauche". Ce qui, logiquement, la ferait se positionner en opposition ouverte avec la proposition de rupture avec ce parti préconisée par les camarades andalous-es.