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Retraites : ils disent "conférence sociale" , ils pensent régression sociale !

Publie le mercredi 12 juin 2013 par Open-Publishing
9 commentaires

Retraites : la mascarade de la Conférence sociale

C’est vendredi 14 juin que Yannick Moreau, l’ancienne présidente du Conseil d’orientation des retraites, doit remettre au Premier ministre son rapport sur les « pistes » que devrait emprunter la prochaine réforme des retraites. Mais, en attendant, le chemin est déjà tout tracé, en vertu de ce qui est désormais une rengaine : « Puisqu’on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps. »

Les commentateurs distillent les mesures que le gouvernement pourrait prendre : allongement de la durée de cotisation, augmentation de l’âge légal de départ, désindexation du montant des pensions par rapport à l’inflation, hausse de la CSG, suppression de l’abattement de 10 % pour le calcul de l’impôt des retraités, etc. L’idée étant d’essayer de faire croire que, quelle que soit la méthode, la nouvelle attaque contre les retraites est inéluctable, qu’on ne peut pas y échapper et que ce sont les salariés qui doivent payer.

À cette campagne sur la nécessité de la réforme, qui reprend les mêmes arguments que ceux de la droite en son temps lors des réformes de 2003 et 2010, s’en ajoute une autre, « de gauche ». Elle consiste à faire croire que c’est au nom de la « justice » et en vertu de « l’équité » que les nouvelles attaques se préparent. Ainsi, ce serait au nom de l’égalité des règles entre public et privé que se préparerait pour les salariés de la fonction publique un nouveau mode de calcul qui fera baisser le montant de leur pension.

Les arguments sont donc prêts pour la Conférence sociale des 20 et 21 juin, pour ce « dialogue » $ndash ; si cher au gouvernement socialiste $ndash ; entre patronat et confédérations syndicales sous l’égide du président de la République et du Premier ministre.

La même manœuvre est donc annoncée que lors de la conférence qui, en 2012, a permis, après « dialogue » entre patronat et syndicats, le vote de la loi dite de sécurisation de l’emploi, qui a généralisé la précarité et la flexibilité du travail. Le calendrier est même fixé. Le gouvernement a promis aux syndicats de leur donner un texte de proposition de loi de réforme à la fin du mois d’août, puis que la loi serait présentée en Conseil des ministres au mois de septembre, afin qu’elle puisse être votée par le Parlement avant la fin de l’année.

Les confédérations syndicales acceptent toutes de participer à la mascarade de la Conférence sociale. Tout juste l’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC et CFE-CGC de la fonction publique proteste-t-elle en disant qu’elle n’acceptera aucun recul et promet pour cela une journée de grève en... octobre !

Il faut s’en souvenir : quand en 1995 Juppé a tenté de s’attaquer à la retraite des fonctionnaires, ce n’est pas le « dialogue » qui l’a contraint à mettre son projet dans sa poche, mais la riposte des travailleurs par la grève et de puissantes manifestations. C’est une telle riposte, un tel mouvement général qu’il faut préparer.

Sophie GARGAN

Messages

  • Voir aussi :

    http://fedetlib.overblog.com/fin-de-crise-3

  • La chaise vide, NON ! Mais si il faut y aller c’est pour dire la vérité ne serait-ce qu’aux "faux-culs" qui ne sont présent qu’avec l’arrière pensée prépondérante de sauver et accompagner la crise coûte que coûte, qui ? Les travailleurs bien sûr ! Mon ennemi c’est la finance, ce n’est pas leur truc non plus ! Ils ne font d’ailleurs pas la vraie pédagogie auprès de leur base à dénoncer les injustices ! La plus significative et qui les aveugle d’ailleurs, c’est l’alignement qu’ils passent de toujours à la trappe des retenues sociales sur les salaires avec tous les autres revenus financiers et fonciers ! Des milliards sont là en puissance y compris si l’on applique un plancher de cotisations pour les plus bas revenus ! C’était déjà cette revendication que les syndicats "jaunes" passaient volontiers à la trappe lors des discussions sur la CSG. D’un revers de main ils renvoyaient cette mesure de justice sociale au "Pas possible" sans autres explications ! Il me souvient en avoir déjà discuté à l’époque avec un adhérent CFDT. qui reconnaissant cette mesure de justice sociale m’avoua l’argument de son Syndicat (toujours le même) que on ne peut pas faire payer les plus riches, ils ne veulent pas ! Là s’arrête notre conception de la démocratie de chacun , celui qui capitule et l’accepte et celui qui crie haut et fort, contre les injustices ! Mais alors si on capitule d’avance auprès des nantis comment peut-on appelé cette curieuse conception "démocratique" que serait le Régime capitaliste ? Dommage que des camarades sincères au demeurant se laissent encore aller à cet odieux chantage "qu’il faut sauver le soldat capitaliste"

  • Une seule solution ! Une nouvelle nuit du 4 Août 1789 quand la Convention Nationale décrêta : l’Abolition des Privilèges ! Au nom du Symbole de la République : Liberté, Egalité , Fraternité, et de la volonté du Peuple !

    • L’ennui avec les"nuits du 4aôut"c’est que t’as les matins du 5..
      C’est ni à un "grand Soir" , genre de médicament générique du 7nov 17, ni à un rafraichissement de façade républicaine "Liberté (d’exploiter ?) Egalité-Fraternité que nousdevons "travailler" avec laclasse ouvrière, la jeunesse, pour construire un monde du bonheur
      C’est à la patiente, mais ferme et franche- combinaison de RESISTANCE par les Luttes multiformes ET , en m^me temps et dans ceprocessus émancipateur, à rendre visibilité à un PROJET de Société communiste, nécessitant l’organisation révolutionnaire de ce siècle.

      C’est du moins ainsi que je pense qu’il faut sur tous sujets d’affrontements de classe(les RETRAITES en est UN) replacer le cadre des Luttes, dans l’altenative : "Communisme ou barbarie"
      Sinon..on ment aux masses et on se ment à soi-même

      C’est dans cette approche que , sans trop faire"lourd" je posterai la semaine prochaine un papier sur les Assises Du Communisme des 27 au 29 JUINà Marseille

      Cordialement

      A.C

  • C’est pourtant simple, au moins en ce qui concerne la participation ou non à des "négociations" en position de faiblesse :

    Accepte-t-on de "réformer" à nouveau, c’est à dire de régresser ou pas ?

    Si oui, il faut y aller et faire plaisir au patronat et à son gouvernement !

    Mais si on pense que la retraite et les "acquis" ne sont mis en cause que dans le cadre de la crise systémique du Capitalisme pour basculer une partie du salaire socialisé vers les profits alors, il faut non seulement résister mais revendiquer.
    Et au minimum ne pas se prêter à la mascarade.
    On ne peut pas négocier sans créer d’abord un rapport de forces !

    Ceux qui auraient des doutes peuvent visionner l’excellent documentaire d’Elise Lucet dans "Cash Investigation" sur l’évasion fiscale qualifiée pudiquement "d’optimisation fiscale" .
    http://www.france2.fr/videos/83490530
    Les sommes soustraites à l’impôt dans le monde se situeraient entre 17000 milliards et 27000 milliards d’euros.
    Pour la France, ce serait de l’ordre de 600 milliards, soit une perte pour le fisc de 30 à 40 milliards !
    Or le déficit en 2012 de la branche vieillesse est de 6 milliards !
    http://www.lemonde.fr/economie/arti...

    • Un grand merci pilhaouer pour le lien de cette émission car la femme qui m’accompagne m’a décrit le passage où l’industrie du tabac("ici on assassine")invite entre autres des hommes politiques pour déguster un repas offert à 10 000 euros le couvert.On y voit des gros sacs à merde,des couilles molles telles que santini,balkani(entre 2 pipes)bussereau et autres personnes nécessaires au développement de cette pourriture assassine.Merci car ma haine va croître d’un cran.

  • Ces questions se règleront dans la rue, dans les occupations, les blocages, car aucune concession ne sera faite par les hommes de pouvoirs. Un bon début, ce sont les employés de Virgin qui occupent leurs magasins fermés. C’est l’extension de ces mouvements qui va faire bouger les choses.

    • Deux petites réflexions : la tactique du soi disant dialogue social a été utilisée pour l’ANI et on a vu ce que cela a donné ! En cautionnant une telle parodie de dialogue on démobilise les travailleurs-euses. Ce qui m’amène à la deuxième réflexion : effectivement seule une mobilisation d’ensemble pourra contrer les projets rétrogrades et si la grève générale dont on rêve tous et toutes ne se décrète pas, il faut bien pour essayer de la construire en populariser l’idée, et qu’au même niveau de travail de conviction sur ce qu’est le salaire indirect, socialisé, différé, appelez le comme vous voulez, on doit mener une bataille de conviction sur les actions qui permettront de le garder et l’améliorer. C’est sûr, que si d’entrée de jeu (comme l’ont toujours faits les grandes directions syndicales) on refuse ne serait ce que prononcer même le terme de grève générale, cela facilite pas la tâche !

  • Il n’y a plus de dialogue à avoir avec des gens qui remettent constamment en cause nos acquis sociaux, la régression sociale elle existe il est vrai mais le pire est qu’elle s’accentue.

    Les retraites des députés, sénateurs devraient aussi être alignées sur celles de ceux qui travaillent et qui se sont vus allonger leur trimestres...la retraite ce n’est pas au bout de 15 ans que nous pouvons la percevoir...et les fonctionnaires ne sont pas plus avantagés que les travailleurs du privé, ceci dépend aussi des traitements versés, on sait très bien ce que sont les salaires des fonctionnaires qui commencent en dessous du SMIC de quelque centimes bien souvent.
    Les fonds des caisses de retraites doivent être mieux gérés, nous devons avoir plus de transparence à ce niveau, ces fonds doivent être placés afin de rapporter de l’argent et non l’inverse...(l’immobilier est florissant les bénéfices sont énormes...c’est un exemple comme un autre...).
    Bref, tous ces politiques veulent nous amener vers une retraite par capitalisation, là où en fait certains pourront gagner des milliards d’euros ! Alors que l’on nous explique la raison de ces fonds mal gérés, sachant que les hommes d’affaires eux peuvent tirer profits des sommes versées dans le concept d’une "retraite capitalisée"...
    C’est le même scénario que pour l’assurance maladie, pour le seul profit des assurances privées...au fait et la fameuse assurance complémentaire n’est-elle pas privée...si les cotisations étaient versées à la Sécurité sociale, cet organisme pourrait tout autant effectuer des remboursements complémentaires !
    Pour en revenir à la retraite constamment remise en question : Il est temps de remettre en question non pas notre système social mais tous ceux qui sont théoriquement nos représentants (représentants du peuple, représentants syndicaux etc) et qui dans la réalité ne défendent pas réellement nos intérêts.

    Ils parlent même de réaugmenter la CSG quand l’on sait qu’elle représente un salaire pas an, il m’apparaît évident que ce salaire manque à beaucoup.
    Et, ils ont le culot de s’étonner d’une baisse de la consommation des ménages, et ils s’étonnent aussi d’une augmentation des sans emplois, on a vraiment affaire à des gens sans aucun scrupule.