Accueil > Revue de Presse Artistique 2 : "aller contre moi, c’est aller contre (...)

Revue de Presse Artistique 2 : "aller contre moi, c’est aller contre l’opinion publique" par JP Ibos

Publie le vendredi 23 mars 2007 par Open-Publishing

Culture : un appel a s’engager Signez la pétition


Ca y est, c’est la dernière ligne droite, le sprint final. Et nos amis les médias s’en donnent à cœur joie pour nous faire vivre au plus près cette course haletante. Chaque concurrent donne le meilleur de lui-même pour entrer dans les bonnes grâces des arbitres-sondeurs. Rien n’est joué ! Face à ce suspens insoutenable, nous avons choisi de vous jouer un autre air, un bon air de la campagne (électorale) revu et corrigé. Célébration de la presse « libre », chansons électoralistes, tel est notre programme. Histoire de vous changer un peu les idées reçues.

Le concept / le pourquoi du comment :

La liberté de la presse ne s’use que si l’on ne s’en sert. La liberté de la parole artistique, c’est pareil.

Comme son titre l’indique, la Revue de Presse Artistique (RPA) s’appuie sur l’information médiatique comme source d’inspiration première. Une source à priori inépuisable, sans cesse renouvelée, bouleversée, en mouvement. Un flux continu et omniprésent qui focalise l’œil (presse, TV) et l’oreille (radio), et donc par extension l’esprit.

Cette omiprésence des médias dits d’information ne pouvait manquer d’inspirer le champ de la création théâtrale contemporaine, champ par ailleurs historiquement critique du monde dans lequel elle prend forme et évolue. La place de l’artiste reste la création d’une œuvre – mais il ne peut s’interdire d’y introduire ses idées, ses opinions, ses débats. Forte de ce constat, l’équipe de programmation du GLOB a décidé d’ouvrir sur cette saison 2006-2007 un rendez-vous dédié à la « création en phase avec l’actualité (médiatique) ». Après tout, artistes et médias ont une fonction commune : ils interprètent, donnent un point de vue, font un choix de mise en lumière / de mise en scène. Cette réflexion a amené la direction artistique à proposer aux premiers d’alimenter, de tranformer, de détouner, d’exposer le discours des seconds en matière scénique.

La RPA est une entreprise de dissection du discours médiatique à travers le prisme de l’écriture dramaturgique et l’interprétation des faits d’actualité – vue du côté des artistes. C’est aussi l’envie de susciter un regard distancié qui met le contenu (l’information) et le contenant (le média) en débat, l’expose sous une autre lumière, et au-delà du but informatif dans une optique de divertissement, de recherche esthétique et de détournement portée par des individus sortis du cercle des médias. Donc, pas un « contre-regard » mais un regard alternatif, traité sous l’angle de la sensibilité artistique.

Soit un artiste, qui dispose d’une semaine de résidence dans le lieu et d’un petit apport financier en production pour un travail qui sera présenté au public sur le week-end conluant cette semaine de résidence. Cet objet sera une parole libre, décomplexée, parallèle reliée à son univers dramaturgique et esthétique personnel.

Il est fort à parier que par les temps qui courent, les sujets abordés touneront autour de la politique – et son traitement médiatique – que ce soit les thèmes qu’elle exploite ou l’imaginaire qu’elle véhicule.

Après Jean-Luc Ollivier en mars, c’est Jean-Philippe Ibos qui présente sa Revue de Presse Artistique. Peu d’indices ont filtré sur son intention, si ce n’est celui de « traiter le traitement de la campagne présidentielle ». Soit une forme de « méta » langage sous forme de création artistique qui s’attachera à rendre sur un plateau le grand cirque électoral vu par la lorgnette des médias, des petites et des grandes phrases, barbarismes et autres sorties notoires. Un exercice pour lequel il lui faudra déployer toute sa singularité de créateur et d’auteur, tant le terrain est déjà occupé par caricaturistes, éditorialistes, Canard et autres Guignols. Mais encore une fois, ne nous y trompons pas, il s’agit bien ici de théâtre. On sait également qu’il s’entourera de ses complices habituels de l’Atelier de Mécanique Générale Contemporaine (entre autres Tony Leite pour la composition musicale) et qu’il travaillera à partir d’une sélection de coupures de presse.

Jean-Philippe Ibos

Auteur, dramaturge, producteur, comédien, constructeur de décors... L’aquitain Jean-Philippe Ibos construit ses créations de bout en bout. D’abord cantonné à l’écriture (L’Homme au crâne tue-mouches, La viande qui fortifie l’homme, Quelques certitudes - diffusés en dramatiques sur France Culture), il laisse libre cours à ses envies de mise en scène avec Les petits écrasés par les gros, drame de la gravitation universelle (2001). Comme l’ensemble de sa production, ce texte puise dans le quotidien les petites et grandes histoires qui construisent l’humain.

Mais Ibos ne verse pas dans un courant du théâtre réaliste. Ses personnages s’inspirent de la réalité mais restent des figures dramatiques inaliénables. Toutefois, c’est cette relation biographique avec la vraie vie qui créera cette connivence avec un public fidèle. Autre spécificité : l’auteur travaille par fragments, créant ses spectacles au gré d’un parcours plus qu’autour d’une linéarité. On retrouvera ces mêmes principes dans Mobylette, conversation sur le théâtre et la mécanique (2004) qui voit s’affronter un père mécanicien et son dramaturge de fils, et Petites misères, grandes peurs (2005). Avec Histoire(s) de la femme transformée en gorille, Ibos s’aventure sur les rives d’un théâtre absurde, brouillant les repères traditionnels de la représentation (2006).

RPA - REVUE DE PRESSE ARTISTIQUE / Atelier de Mécanique Générale Contemporaine & JP Ibos
Vendredi 6 et samedi 7 avril 2007 à 21h00
GLOBth., 69 rue Joséphine, Bordeaux
RENSEIGNEMENTS & RESERVATIONS
05 56 69 06 66
http://www.globtheatre.net