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Rien de nouveau en terre Basque !

par Jean Pierre Drouillet

Publie le mardi 20 décembre 2016 par Jean Pierre Drouillet - Open-Publishing
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Rien de nouveau en terre Basque ! Une fois de plus un gouvernement socialiste s’illustre par son incompétence dans le dossier basque.
L’interpellation des cinq militants membres de la société civile connus pour leur engagement en faveur de la paix au pays basque, nous montre une fois de plus l’acharnement dont fait preuve le gouvernement français pour écraser toute idée d’une quelconque revendication nationale et sociale.
Quelle soit radicale et portée par des organisations armées des deux côtés des Pyrénées comme ce fut le cas ces dernière décennies, ou pacifique aujourd’hui dans le cadre d’un processus de paix engagée depuis plus de cinq ans et soutenue par l’immense majorité du peuple basque et de la classe politique dans toute sa diversité, c’est toujours par les mêmes méthodes répressives (arrestation, garde à vue, et mise en examen) que le pouvoir répond.
Le monde bouge, les consciences évoluent, mais nos dirigeants restent eux enfermés dans leur certitude. Leur certitude que ce n’est qu’en écrasant, en humiliant, en réduisant au silence ceux qui ont osé les affronter que les choses peuvent se régler.
L’amalgame faite sur le combat à mener contre « tous les terrorismes » par notre ministre de l’intérieur, laissant supposer que les assassinats monstrueux perpétrés par les fanatiques de l’islam radical de Daesh et autres groupes radicaux pouvaient être comparés à la lutte de libération nationale radicale menée par une partie du mouvement national basque depuis l’époque franquiste est inacceptable, dangereuse, et irresponsable de la part d’un ministre de la république.
Nos gouvernants si prompts à dénoncer les droits de l’homme et le sort des soi-disant prisonniers politiques à Cuba, au Venezuela et ailleurs, feraient bien de commencer par régler celui des prisonniers Basques et autres détenus politiques en commencent par leur accorder le statut de prisonnier d’opinions existant à Cuba et en ouvrant des négociations dans le cadre du processus de paix, dont le règlement définitif n’est envisageable que par la libération de l’ensemble des prisonniers.
Au lieu de cela, encore une fois, l’acharnement : comme dans le cas de Juan Ibon Fernandez Iradi, détenu depuis onze ans en France et atteint d’une sclérose en plaque, à qui on vient de refuser une nouvelle fois une suspension de peine.
Il serait de bonne augure que nos élus du département des Pyrénées Atlantiques, (sénateur et députés) et je pense plus particulièrement à Mme Espagnac, Sénatrice, porte-parole du PS, et proche de F.Hollande, si prompte à s’afficher dans les différentes manifestations de soutien au processus de paix puisse intervenir de façon énergique auprès de leurs amis du gouvernement, histoire de ne pas nous laisser croire que dans le meilleur des cas ils ne servent à rien et dans le pire qu’ils ne servent que leurs intérêts selon qu’ils se trouvent à Pau et Bayonne ou à Paris.
Pour terminer je voudrais dire que s’il est vrai que la lutte armée a causé la mort de près de neuf cent personnes coté Espagnol, comme sait le rappeler régulièrement la presse, quand elle traite du sujet basque le mouvement de libération national Basque a lui aussi payé un lourd tribut, avec près de cinq cent tués, vingt-deux mille arrestations et plus de quatre mille sept cent plaintes pour cas de tortures.
Ce bilan à lui seul devrait suffire pour que nos gouvernants des deux côtés des Pyrénées prennent leur responsabilité et acceptent enfin de régler le problème des prisonniers, exilés et clandestins et mette fin définitivement à ce conflit, dont les Peuples Basque et Espagnol n’ont que trop souffert.
L’libération immédiate et sans condition des cinq Artisans de la Paix.

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