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Rythmes scolaires : le rejet s’amplifie
par POI
Publie le vendredi 4 octobre 2013 par POI - Open-Publishing5 commentaires
Une dislocation totale, c’est ce dont témoignent les enseignants, personnels et parents confrontés à la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Dans les 18 % de communes qui l’ont imposée à cette rentrée, ce sont désormais les maires qui définissent l’organisation du calendrier scolaire : c’est le « projet éducatif territorial » (PEdT) au cœur du décret et de la loi Peillon de refondation de l’école.
Conséquence : les salles de classe, qui étaient réservées à l’instruction, sont maintenant aussi utilisées pour toutes sortes d’activités prises en charge par toutes sortes d’intervenants, avec des horaires variant d’une école à l’autre.
Le gouvernement voudrait imposer cette réforme, reliée à son projet d’acte III de la décentralisation, à toutes les écoles de toutes les communes à la rentrée 2014. Ce serait la fin de l’Education nationale. C’est cela que l’ensemble des députés PS, Front de gauche et Verts ont voté à l’Assemblée nationale.
A Paris, où le maire PS, Bertrand Delanoë, a fait passer son projet en force, le chaos et le rejet sont tels que lors d’une conférence de presse le 30 septembre, le secrétaire départemental de Paris du SNUipp-FSU a affirmé que « la plupart des écoles parisiennes peuvent être symbolisées par une cocotte-minute », où « les tensions » s’exacerbent, ajoutant : « Nous sommes en train de débattre » de « l’utilité de demander ou non la suspension immédiate du nouvel aménagement des rythmes scolaires » et des « meilleures actions à mettre en place (pétitions, rassemblements, grève…) ». Mais le secrétaire général du même syndicat, Sébastien Sihr, interrogé par L’Humanité (1er octobre) : « La question d’une suspension de la réforme se pose-t-elle ? », répond : « Non, ce n’est pas d’actualité. Il faut penser aux parents qui se sont organisés (…). On ne peut pas leur dire qu’on arrête tout. Idem pour les communes. »
A Paris comme à Aubervilliers (en Seine-Saint-Denis), ne doit-on pas dire, au contraire, qu’il faut que cela s’arrête, comme le veulent enseignants, animateurs et parents ? A Aubervilliers justement, les enseignants viennent d’imposer l’unité de tous leurs syndicats dans un appel à la grève et à un rassemblement à la mairie le 3 octobre (qui s’annoncent extrêmement massifs) pour la suspension immédiate de la réforme [voir notre reportage vidéo - NDW]. Rien n’est encore joué.
(Article introductif du dossier d’Informations Ouvrières sur la réforme des Rythmes scolaires, signé Laurence Fayard)
Messages
1. Rythmes scolaires : le rejet s’amplifie, 4 octobre 2013, 22:50
Pujadas, hier au JT, prétendait que c’était le "principal" syndicat d’enseignant qui menait la lutte.
Une nouvelle fois, le chien de garde Pujadas ment et honore la laisse d’Or qui lui a été remise.
Le principal syndicat c’est encore aujourd’hui (hélas) le SNUIPP.
Or le SNUIPP soutient la "réforme" Peillon. Sauf à Paris, où le SNUIPP est -un peu- plus combatif.
Le SNUIPP national, sous la gôche au pouvoir devient un syndicat jaune, qui trahit ouvertement ses -trop- nombreux (et trop naifs) adhérents.
Ne parlons même pas de la FCPE, qui préfère de loin s’attaquer au statut de fonctionnaire des enseignants qu’au ministre...
Ce sont donc les syndicats FO et SUD qui mènent la lutte, avec une grande efficacité.
D’ailleurs, Sihr, le petit chef du SNUIPP, fait des déclarations tonitruantes pour calmer la colère des travailleurs et des parents. A ce petit jeu il va réussir à discréditer définitivement le syndicat : ce sera toujours ca de gagné pour les travailleurs de l’Education, un syndicat jaune affaibli.
Le Front de gôche, qui a aussi accepté la "réforme" sortira également affaibli de ce mouvement social, car il a choisi le camp de ceux qui saccagent l’école publique.
RETRAIT TOTAL DE LA ’REFORME’ !
1. Rythmes scolaires : le rejet s’amplifie, 4 octobre 2013, 23:12
Question : Des ajustements seront-ils suffisants ou la question d’une suspension de la réforme se pose-t-elle ?
Sébastien Sihr. Non, ce n’est pas d’actualité. Il faut penser aux parents qui se sont organisés pour ce passage à quatre jours et demi d’école. On ne peut pas leur dire maintenant qu’on arrête tout. Idem pour les communes qui ont embauché des animateurs pour l’année.
Ca ne marche pas. Donc, on continue.
Triste Sihr...
2. Rythmes scolaires : le rejet s’amplifie, 5 octobre 2013, 05:04, par Yves
Détail (important) les rythmes scolaires version Peillon n’étaient pas compris dans la loi sur la refondation de l ’école mais ont été décidés par décret et le Front de Gauche n ’y est pour rien ; sur Paris les conseillers FDG (à l ’exception de deux communistes) ont voté CONTRE sa mise en place à la rentrée 2013. Par ailleurs, lors du CSE qui a rejeté le projet Peillon, la FSU à bien voté CONTRE. Mais bon l’important est la bataille unitaire sur le terrain (à l ’heure actuelle 18 % de communes ) où c’est le binz et le rassemblement parents/enseignants, on se fout des étiquettes ! Pendant ces guéguerres syndicalo-politicardes sans intérêt ce sont les élèves et les enseignants qui trinquent ..,
3. Rythmes scolaires : le rejet s’amplifie, 5 octobre 2013, 05:13, par Yves
J’ai eu en main ce tract du Front de Gsuche en son temps et je ne vois pas vraiment où ils sont "pour" cette réformes absurde ...
http://www.pcf.fr/35631
4. Rythmes scolaires : le rejet s’amplifie, 5 octobre 2013, 05:26, par Yves
Et perso j’approuve totalement le contenu de cette déclaration du FDG de Morlaix :
http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/article-reformes-des-rythmes-scolaires-analyse-du-front-de-gauche-morlaix-120373279.html
Extrait :
"La territorialisation de l’éducation n’est pas acceptable car c’est un facteur d’inégalité des citoyens en fonction de leur lieu d’habitation.
Cette réforme est d’autant plus inacceptable qu’elle va appauvrir encore les communes déjà mises à rude épreuve par la baisse des dotations de l’Etat et les charges liées à la crise.
Du coup, il est à redouter que les communes appliqueront cette réforme en faisant souvent du bricolage : précarité et absence de formation suffisante des intervenants encadrant les enfants pendant les temps péri-scolaires, groupes surchargés, locaux non adaptés, recours nécessaire au bénévolat."