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SNCF : l’intéressement, c’est intéressant pour les patrons !

par Le Rail déchainé

Publie le mardi 14 juillet 2015 par Le Rail déchainé - Open-Publishing

http://leraildechaine.org/
Cela faisait plus de 25 ans que la direction SNCF essayait de mettre en place « l’intéressement », c’est-à-dire le remplacement des augmentations générales de salaires par une prime qui n’existe que les années où il y a eu suffisamment de suppressions d’emplois et suffisamment d’accroissement de l’exploitation de chaque cheminot et cheminote (la « productivité »).

Le refus interfédérale unitaire s’est effiloché au fil de ce quart de siècle et des renoncements de diverses fédérations ; mais l’opposition de la CGT et de SUD-Rail [Solidaires) permettaient encore de bloquer un tel accord puisque ces deux fédérations représentent plus de 50% des voix au sein de la SNCF et peuvent exercer le droit d’opposition.

La loi ferroviaire d’août 2014 a permis de faire sauter ce verrou protégeant les cheminots et les cheminotes : les complices qui l’ont écrit (ministres, patrons de la SNCF, responsables des fédérations UNSA et CFDT) ont inventé une « période transitoire » de quelques mois (jusqu’aux élections professionnelles de novembre prochain) durant laquelle la représentativité pour les plus de 50 000 salarié-es de SNCF Réseau serait calculé uniquement en fonction du résultat des élections au CE de RFF et donc de moins de 2 000 personnes … Et cela, uniquement pour un seul type d’accord, celui sur l’intéressement !

C’est ainsi que CFDT, UNSA et CGC ont pu signer un tel accord, que les fédérations CGT et SUD-Rail [Solidaires] n’avaient pas le droit de dénoncer ; dans la foulée, UNSA et CFDT ont fait de même à SNCF Mobilités : les fédérations CGT et SUD-Rail [Solidaires], qui pourtant collectionnent les réunions destinées à faire croire au « dialogue social » se sont faites roulées dans la farine par les patrons de la SNCF : comment dénoncer un accord pour une partie des cheminots et des cheminotes alors qu’il s’appliquerait aux autres…

Ce n’était pas inéluctable. Il était possible d’éviter ce recul, par exemple par une campagne unitaire CGT/SUD-Rail [Solidaires] offensive :
menée depuis que le piège était connu,
assumant une rupture avec la direction SNCF,
informant les cheminots et les cheminotes des dangers de ces accords,
proposant des revendications unifiantes sur les salaires,
reposant sur les actions collectives menées à la base,
créant les conditions d’un mouvement national coordonné par les fédérations syndicales et animé par les Assemblées Générales.

La mise en place de l’intéressement marque une victoire importante pour le clan patronal. Elle met un terme, provisoire, à 25 ans de lutte sur ce sujet ; une lutte qui a connu des moments forts et très visibles mais aussi une succession de résistances et d’offensives syndicales contre toutes concessions. C’est dans doute ce qui a manqué dans la dernière période. Mais ce terme est bien provisoire : l’arnaque ainsi mise en place par les patrons, l’UNSA et la CFDT sera sans aucun doute au centre des revendications du prochain grand mouvement revendicatif à la SNCF… Et celui-ci viendra d’autant plus vite que nous le préparerons, à la base, sur nos lieux de travail !
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