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SOUFFRANCE AU TRAVAIL LES LIMITES SONT ATTEINTES !

Publie le mercredi 9 février 2011 par Open-Publishing

Par le Front Syndical de Classe

Une réalité constante dans de nombreuses entreprises de France et à n’importe quel poste de travail.

A présent, les règles de travail sont directement assujetties à la pression managériale importée depuis plusieurs décennies par les états unis d’Amériques. Derrière cette nouvelle donne se cache l’obsessionnel gain de productivité qu’impose « la concurrence libre et non faussée » inscrite dans la nouvelle constitution européenne.

Des salariés de chez IBM France, entreprise multinationale, viennent d’informer le Front Syndical de Classe du danger qu’ils encourent dans cette entreprise à l’image de ce que l’on a pu connaître chez France Télécom ou les objectifs de production doivent être réalisés dans des temps de plus en plus cours. Le taylorisme arrive à son summum. Entre arrêts maladie, congés…, et suicides le capitalisme poursuit sa course aux profits tranquillement. Tels sont les tristes résultats obtenus quand, malheureusement le syndicalisme de classe a abandonné ses repères de lutte du tous ensemble en laissant chacun se débrouiller devant les tribunaux, sachant que la justice de classe n’en a que faire.

Se cache aussi derrière cette pression managériale la satisfaction des actionnaires qui imposent de plus en plus de rentabilité au détriment de la santé et de la vie des salariés. Seul compte dans cette sphère capitaliste fort d’aide de gouvernements complaisants non seulement l’augmentation des profits, mais aussi la baisse des coûts d’exploitation (charges patronales).

Les faits ne peuvent plus être cachés, les conditions de travail chez IBM développent un stress immense et sont dénoncées, ce jour, au grand public pour plusieurs raisons :

 Une politique de peur se développe pour accabler les salariés. La phrase la plus souvent utilisée est « si cela ne te plait pas, il y en a plein d’autres qui aimeraient ton job »,

 Des délocalisations d’entités sont faites vers des pays à moindre coût de main d’œuvre, sans syndicats et code du travail. Conséquences, nombre salariés en France se taisent de peur de perdre leur emploi,

 Une surcharge de travail suite aux diminutions de personnels par le biais de PSE (plan de sauvegarde de l’emploi), de ruptures de contrat conventionnel, des démotivations, des délocalisations. Faute d’embauche, les salariés en place sont en surcharge travail. Inimaginable, les délocalisations augmentent le rendement du travail des salariés d’ibm France. Pour que ces délocalisations soient productives, autonomes et efficaces, ces mêmes salariés forment ou bien corrigent les erreurs constatées à l’étranger,

 Une surcharge administrative, elle représente presque 25% de travail supplémentaire. La majorité des employés le fait chez eux par manque de temps au bureau !

- Des procédures tel que le PBC (notation que l’on donne aux salariés en fin d’année), cette notation influe sur le salaire et autres programmes de récompenses, quand ils existent. Les augmentations générales n’existent plus chez Ibm, reste l’augmentation individuelles au profil. Celle-ci dépendra de la note. Par ailleurs, les négociations annuelles sur les salaires sont illusoires, chaque année ces augmentations diminuent pour enrichir les actionnaires. C’est dire le mal être des personnes qui voient leur salaire stagner, voire baisser par rapport au coût de la vie alors que ces mêmes personnes souvent sont contraintes de travailler bien au-delà de ce qu’on leur demande,

 L’environnement au travail : la superficie des bureaux réduite pousse les personnes à travailler soit chez le client, soit chez eux. Lorsque les salariés arrivent sur leur lieu de travail, il n’y a pas assez de bureau pour tous. Aucune convention n’a été signée entre l’entreprise et les OS pour le travail à domicile. Les salariés payent leur propre accès à internet pour travailler. Cette situation fait que l’entreprise se décharge de toutes responsabilités et autres protections envers ses salariés en cas d’accident ou autres risques qu’ils encourent,

 Face à la détérioration des conditions de travail, du stress, de la pression directe des managers, la majorité des salariés préfèrent néanmoins travailler chez eux, cela leur donne l’impression de pouvoir mieux organiser leur vie suite aux contraintes familiales. Ce point ne montre que la partie visible de l’iceberg.

Au lieu de travailler 8h par jour, certains travaillent plus de 10h parce qu’ils sont disponibles sur leur écran 24h sur 24. Certains travaillent la nuit pour être au calme, en plus de leur journée. Avec ce nouveau mode de fonctionnement, ils s’éloignent de plus en plus des relations sociales entre salariés, des communications internes, des informations syndicales et nouvelles apprises au « coin café ». Quand ils se retrouvent acculés face aux demandes plus importantes de travail par leur manageur, comme ils sont seuls chez eux, ils ne savent plus vers qui se tourner pour expliquer leur détresse et acceptent sans rien dire. Tout ceci aboutit malheureusement à une augmentation de salariés en « Burn out » (quand le travail vous épuise). Ces situations de « Burn out » ne sont connues qu’après plusieurs mois d’absences des salariés. La majorité des salariés ont honte d’en parler. Ces absences sont en grande augmentation et la médecine du travail n’en fait pas état. La moitié des salariés d’IBM prennent des antidépresseurs.

D’un point de vue syndical, nous savons que sur l’ensemble des sites d’ibm en France, les responsables CGT des CHSCT dénoncent ces conditions de travail qui mènent de plus en plus de salariés à des « Burn out ». Des enquêtes sont en cours. Malheureusement, la peur de perte son emploi gagne sur la maladie. Même après avoir été en maladie plusieurs mois, la majorité des salariés ne veulent pas dénoncer le comportement de leur manageur, la dégradation de leurs conditions de travail, sa surcharge et leur mal-être. Spécifiquement, une majorité de femmes en détresse préfèrent ne rien dire. Bien que le constat soit le même d’un site à l’autre, des différences se distinguent de part le développement d’un climat suspicieux et individualiste qui profite à la direction, divise et affaiblit les forces en places.

Le FSC engage les salariés à dénoncer les pressions et, en particulier, à ne pas se désolidariser entre eux, sous la contrainte et la pression concurrentielle qui est imposée par l’Europe du capital.

A se retourner vers leur organisation syndicale pour les informer des mauvaises conditions de travail qu’ils subissent. A mettre en application leur droit de retrait si leur santé est mise en cause en interpellant leur CHSCT respectif.

Objectivement ce qu’il faut mettre en place, sur chaque site IBM, comme cela devrait l’être aussi dans de nombreuses entreprises, un syndicat qui soit sur des positions de lutte de classes, qui entoure les salariés, les soutienne dans leur lutte quotidienne contre leur manageur zélé et non un syndicalisme de partenariat social et d’accompagnement à la crise.

Le FSC organisera d’ici peu une assemblée ouverte, où des salariés pourront témoigner de la souffrance et du harcèlement moral au travail et plus largement des luttes en cours, et à développer, pour la reconnaissance de la citoyenneté au travail et pour des droits démocratiques en entreprise

FSC, Paris le 7 février 2010.