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Saint-Denis : trois policiers « ripoux » avaient volé une Chinoise

Publie le samedi 22 novembre 2003 par Open-Publishing
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UN BRIGADIER et deux gardiens de la paix du commissariat de Saint-Denis,
âgés de 26 à 33 ans, ont été mis en examen et écroués, jeudi soir par un
juge d’instruction à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ils sont soupçonnés
d’avoir frappé et volé, en juillet 2002, Xu, une Chinoise de 28 ans. Ce
13 juillet vers 17 h 30, une équipe de cinq fonctionnaires effectue une
opération antisquat rue Gabriel-Péri. Ils frappent à la porte d’un
appartement dans le but de relever les identités des occupants.

« 
J’étais avec mon époux et nous regardions des cassettes chinoises à la
télévision. Nous avons eu très peur quand mon mari a ouvert la porte »,
raconte la jeune femme. Sans papiers, cette mère d’un enfant de 2 ans
vit en France depuis trois ans et demi. Les cinq policiers, dont deux
jeunes femmes adjointes de sécurité (ADS), pénètrent dans le
deux-pièces. « L’un d’eux s’est emparé de mon portefeuille. Il a pris
les 300 € qu’il contenait et 20 € que mon mari avait sur lui. Ils ont
débranché mon portable qui était en charge et me l’ont volé », poursuit
Xu. La jeune femme crie très fort pour protester.

L’un des gardiens de
la paix la gifle pour la faire taire avant de l’embarquer au
commissariat. Avant de partir, ils ont également écrasé les jouets de
son fils sans raison particulière.

Une fausse procédure Au commissariat, les policiers montent une fausse
procédure. Ils consignent sur PV qu’ils ont rencontré cette clandestine
dans la rue alors qu’elle vendait des objets à la sauvette. Ils
l’accusent de les avoir insultés et d’avoir refusé de se laisser
arrêter. L’affaire aboutit devant le tribunal correctionnel de Bobigny,
et Xu est condamnée à une peine d’amende et remise en liberté. Elle ne
supporte pas l’idée d’être volée et en plus d’avoir été condamnée, et
fait appel.

Le dossier part devant la cour d’appel de Paris où les
policiers racontent les mêmes mensonges. Le président est intrigué et
interroge à nouveau l’une des deux ADS qui craque et confirme toutes les
déclarations de la Chinoise. Le brigadier et les deux gardiens sont
arrêtés mercredi et placés en garde à vue dans les locaux parisiens de
l’Inspection générale des services. « Ils ont tous les trois reconnu les
faits. Ils voulaient tout bonnement voler la jeune femme », précise une
source proche de l’enquête.

Julien Constant

Le Parisien , samedi 22 novembre 2003

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