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Sénescence poème de Fabrice Selingant
par le Rouge-gorge
Publie le samedi 6 mai 2017 par le Rouge-gorge - Open-Publishing5 commentaires

Sénescence
Il avait bien interprété
ses mouvements gagner en lenteur,
l’âge s’emparait de lui,
il en était saisi.
C’était devenu manifeste
lorsqu’un volubilis bleu
avait grimpé
le long de son pantalon
formant ses corolles
à l’accroche des bretelles.
Au printemps suivait l’été,
il en était tout engourdi.
La blondeur rèche de ses cheveux
blanchissait subtilement.
Un rien l’amusait,
devenait-il sénile ?
Un couple de troglodytes mignons
avaient élu domicile
dans la poche de sa chemise,
bâtissant, là, son nid,
la mousse en dépassait.
L’oiselle prenait appui sur son épaule
avant de descendre au nid
son conjoint avait élu domicile plus bas
entre les tiges de la plante
dans la poche gauche du falzar,
utilisant son vieux mouchoir
pour accroître son confort.
A force de ne plus bouger,
il le savait,
les œufs dans leurs sphères oblongues,
à l’ombre chaude du grand soleil,
allaient éclore
et par avance,
cela l’émerveillait.
Et dire
que des gens
pleins de préjugés
l’avait baptisé
l’épouvantail.
Fabrice Selingant
Messages
1. Sénescence poème de Fabrice Selingant, 6 mai 2017, 11:58, par Cyclo 33
Avant de découvrir la chute, je pensais à tous ces "vieux" (dont je suis maintenant, septuagénaire), pour qui tout devient lenteur, mais aussi émerveillement, puisqu’on prend le temps de regarder, de s’émouvoir, de trembler, d’admirer, de toucher les arbres, vieux comme nous, de prendre soin de plus vieux que nous aussi...
Merci pour ce beau texte.
1. Sénescence poème de Fabrice Selingant, 6 mai 2017, 13:16, par le Rouge-gorge
Merci pour ce compliment.
Souvent, j’entends des plus âgés que moi, se plaindre que plus ça va, plus ils ont des raideurs partout, sauf au bon endroit, ce qui pose des problèmes à leurs nombreuses relations.
Qu’on se rassure, ce poème n’est pas un poème politique dont le but inavoué serait d’inspirer macron afin d’employer les seniors.
Fraternellement cher Cyclo.
Fabrice le Rouge-gorge
2. Sénescence poème de Fabrice Selingant, 7 mai 2017, 09:32, par Judith63
Tant qu’il n’y a pas de problèmes du cœur, que l’émerveillement demeure.
https://www.youtube.com/watch?v=ZSS...
Merci pour ce poème qui me rappelle un très vieux et cher voisin non conforme baptisé l’Epouvantail de la rue des Remparts par les riverains.
3. Sénescence poème de Fabrice Selingant, 7 mai 2017, 13:24, par le Rouge-gorge
Correction du texte, merci à toi Judith pour cette aide précieuse.
Merci aussi pour les commentaires toujours chaleureux et les références enrichissantes.
Fraternellement. Fabrice le Rouge-gorge
Sénescence
Il avait bien interprété
ses mouvements gagner en lenteur,
l’âge s’emparait de lui,
il en était saisi.
C’était devenu manifeste
lorsqu’un volubilis bleu
avait grimpé
le long de son pantalon
formant ses corolles
à l’accroche des bretelles.
Au printemps suivait l’été,
il en était tout engourdi.
La blondeur rêche de ses cheveux
blanchissait subtilement.
Un rien l’amusait,
devenait-il sénile ?
Un couple de troglodytes mignons
avaient élu domicile
dans la poche de sa chemise,
bâtissant, là, son nid,
la mousse en dépassait.
L’oiselle prenait appui sur son épaule
avant de descendre au nid
son conjoint avait élu domicile plus bas
entre les tiges de la plante
dans la poche gauche du falzar,
utilisant son vieux mouchoir
pour accroître son confort.
A force de ne plus bouger,
il le savait,
les œufs dans leurs sphères oblongues,
à l’ombre chaude du grand soleil,
allaient éclore
et par avance,
cela l’émerveillait.
Et dire
que des gens
pleins de préjugés
l’avaient baptisé
l’épouvantail.
Fabrice Selingant
4. Sénescence poème de Fabrice Selingant, 7 mai 2017, 16:44, par le Rouge-gorge
Pour avoir l’image en format correct pour impression : Sénescence poème de Fabrice Selingant
Cordialement.
Fabrice le Rouge-gorge