Six Français sur dix font confiance au travail des syndicats...

SONDAGE. Six Français sur dix font confiance au travail des syndicats qui décideront demain d’une possible troisième journée de grève.

– DOCUMENT : téléchargez l’enquête complète Ifop pour Sud Ouest Dimanche

Syndicats : 57 % de capital confiance

Les récentes grèves générales aux Antilles, les étudiants qui bloquent les universités contre la loi Pécresse, les enseignants et parents d’élèves qui enragent contre les réformes Darcos, les usines qui sont menacées de fermeture, dont les dernières en date Continental à Clairoix, Heuliez à Cerizay, Celanese à Pardies... La liste est loin d’être exhaustive mais dénote un malaise social que viennent confirmer, mois après mois, les très mauvais chiffres du chômage.

Les grandes manifestations du 29 janvier et du 19 mars ont démontré que la mobilisation de masse était encore possible face un gouvernement qui se retranche derrière la violence de la crise mondiale.

Les syndicats, sans véritable mot d’ordre mais bras dessus, bras dessous, sont parvenus à rassembler au-delà de leurs espérances.

Mieux, ceux qu’on appelle les partenaires sociaux en temps de négociations ont réussi à s’attirer la sympathie d’une majorité des Français. C’est ce que semble indiquer le sondage que nous publions aujourd’hui.

6 points de mieux que le CPE En effet, 57 % des personnes interrogées disent accorder leur confiance aux syndicats, même si seulement 8 % leur font « tout à fait confiance ».

Ce niveau rejoint ceux enregistrés en décembre 2002 (56 %) et en septembre 2005 (57 %).

La progression est très significative par rapport à avril 2006 (51 %, + 6 points), qui avait été marqué par le mouvement social venu à bout du CPE.

Ces résultats doivent mettre un peu de baume au coeur dans les centrales syndicales, en cette période de crise et de plans sociaux. Ils atténuent la déception des élections prud’homales de décembre, qui avaient connu un taux de participation exceptionnellement faible (25,5 %).

Reste que le crédit moral accordé aux syndicats varie parmi les catégories de population.

Ce sont les jeunes, les plus vulnérables face à la crise, qui leur font le plus confiance (65 % des moins de 35 ans).

Chez les 50 à 64 ans, ils ne sont plus que 53 % et le pourcentage est même minoritaire (47 %) chez les personnes âgées de plus de 65 ans.

Cette relation qui s’est établie avec la jeunesse est cependant à relativiser.

Les retraités méfiants

Lors du mouvement contre le CPE, largement porté par les étudiants, 69 % des moins de 24 ans déclaraient faire confiance aux syndicats, contre 62 % aujourd’hui.

L’opinion à l’égard des syndicats varie également en fonction des catégories socioprofessionnelles.

Les ouvriers (60 %) et les employés (66 %) leur accordent davantage de crédit que la moyenne.

Il est également élevé parmi les professions intermédiaires (65 %) mais reste plus en retrait chez les cadres et professions libérales (54 %) et les retraités (49 %). Chez les inactifs, la cote des organisations atteint les 59 %.

Par rapport aux électeurs du premier tour de la présidentielle de 2007, ce sont ceux qui ont choisi Ségolène Royal qui croient le plus dans le rôle des syndicats (83 %).

Ils devancent les électeurs d’Olivier Besancenot (69 %), dont une partie estime que les partenaires sociaux ne s’opposent pas assez radicalement aux réformes et aux patrons.

Parmi l’électorat de François Bayrou, la confiance demeure majoritaire (56 %) alors que, on pouvait s’en douter, elle est plus faible chez les Français ayant voté Nicolas Sarkozy (40 %).

Dans la localisation, on remarque que ce sont les habitants de la région parisienne qui se montrent les plus réservés (52 %). Une des explications avancées serait la proportion plus élevée de cadres dans la capitale.

L’après-19 mars

Dans le Sud-Ouest, les syndicats engrangent 56 % d’opinions favorables. Il s’agit d’un pourcentage sensiblement plus faible que dans le reste de la province, derrière le Sud-Est et le Nord-est (58 %), et le Nord-Ouest (60 %).

C’est ragaillardis par ces résultats que les cinq centrales syndicales représentatives (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC) ainsi que Solidaires, la FSU et l’Unsa se réunissent demain après-midi pour discuter d’une date, afin de prolonger la journée d’action du 19 mars.

Les représentants syndicaux seront reçus auparavant par le président de la République pour une réunion préparatoire avant le sommet du G20 de Londres, le 2 avril.

Un « prétexte », selon les syndicats, pour aborder le climat social en France.

Auteur : JACKY SANUDO
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