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Snowden proposé pour le prix Nobel de la paix

par Fonzi

Publie le mardi 16 juillet 2013 par Fonzi - Open-Publishing
2 commentaires

par Guerric Poncet http://www.lepoint.fr/monde/snowden-propose-pour-le-prix-nobel-de-la-paix-15-07-2013-1704933_24.php
L’ennemi public numéro un des États-Unis, Edward Snowden, va-t-il recevoir la même récompense que Barack Obama ? L’homme qui a dévoilé le système de surveillance américain Prism et dont Washington exige la tête, a été proposé pour recevoir le prix Nobel de la paix 2014. Le coupable de ce crime de lèse-Obama s’appelle Stefan Svallfors : universitaire suédois, il est membre de l’Académie royale des sciences et fait partie des quelques éminences autorisées à proposer des noms. Dans sa lettre au comité norvégien, publiée par le journal Västerbottens-Kuriren, il écrit que Snowden devrait être reconnu pour avoir "aidé à rendre le monde un peu plus sûr et meilleur".

Une telle nomination serait selon lui symbolique, puisqu’elle prouverait que "les individus peuvent s’élever pour défendre les libertés fondamentales". Conscient de nominer un personnage polémique, l’universitaire reconnaît que l’attribution de la récompense à Snowden "pourrait être mal vue par la première puissance militaire mondiale". Une façon de rappeler que les États-Unis ne sont pas qu’un pays de paix...
Une nomination anti-Obama

En cavale internationale depuis la publication des informations confidentielles de l’agence nationale de sécurité américaine (NSA), Edward Snowden a demandé l’asile à de nombreux pays qui ont presque tous refusé (y compris la Norvège et la France) et est bloqué depuis le 23 juin dans la zone internationale de l’aéroport de Moscou-Cheremetievo. Le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua se sont dits prêts à l’accueillir, mais Washington ayant annulé son passeport, il n’a aucun moyen de rejoindre l’Amérique latine.

En 2009, l’attribution du prix Nobel de la paix à Barack Obama, alors locataire de la Maison-Blanche depuis quelques mois seulement, avait largement entaché la réputation du comité. Quatre ans plus tard, le constat est amer : alors qu’il débute son second mandat, le président américain n’a pas fermé la prison de Guantanamo dans laquelle les prisonniers sont retenus hors de tout cadre légal et torturés. Il a aussi cautionné Prism, le système de surveillance généralisée des internautes du monde entier, et n’a rien fait pour revenir sur les lois ultra-sécuritaires promulguées par son prédécesseur républicain, George W. Bush, après le 11 Septembre.
Trop tard pour 2013

Le prix Nobel de la paix est remis à Oslo, en Norvège, contrairement aux autres prix des autres catégories, remis à Stockholm. Comme le précise la page officielle du prix Nobel de la paix, de 150 à 200 nominations sont reçues chaque année, de la part d’éminences triées sur le volet : membres de Parlements et de gouvernements nationaux, magistrats de Cours internationales, universitaires de haut rang, anciens lauréats, etc. Comme le relève le Daily Mail, les nominations pour l’année en cours doivent être envoyées avant le 1er février : Snowden ne concourra donc pas pour la cérémonie de décembre 2013.

Sociologue de formation, le professeur Stefan Svallfors est membre de l’Académie royale des sciences suédoise depuis 2011. Il enseigne actuellement la sociologie à l’université d’Umeå, dans le nord de la Suède, et travaille notamment sur l’analyse comparative des valeurs dans les sociétés.

Messages

  • prix Nobel de la paix : le meilleur moyen d’écraser et taire a tout jamais ????

    • Mais ça c’est mieux :

      baratribord17 juillet 2013 20:23
      Traduction conférence de presse d’Édouard Snowden. J’ignore si les medias relayent alors voilà : source Facebook upr. 1/2

      Bonjour,
      Je m’appelle Edward Snowden. Il y a un peu plus d’un mois, j’avais une famille, une maison au paradis et je vivais dans un très grand confort. J’avais aussi la capacité, sans aucun mandat, de chercher, de saisir et de lire toutes vos communications. Celles de n’importe qui, n’importe quand. J’avais le pouvoir de changer le sort des personnes.

      C’était aussi une grave violation de la loi. Les 4e et 5e amendements de la Constitution de mon pays, l’article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen ainsi que de nombreux accords et traités interdisent un tel système de surveillance massive et omniprésente. Mais bien que la Constitution Américaine qualifie ces programmes d’illégaux, mon gouvernement explique qu’un jugement d’un tribunal secret, que personne ne peut voir, a légitimé ces pratiques illégales. Ce jugement corrompt purement et simplement la notion fondamentale de Justice, notion selon laquelle pour réellement exister la Justice doit être appliquée dans les faits. L’immoral ne peut être rendu moral par une loi secrète.

      Je crois au principe établi à Nuremberg en 1945 : « Les individus ont un devoir international qui transcende les obligations nationales d’obéissance. Il en découle que les citoyens ont le devoir de violer leurs lois domestiques pour empêcher que des crimes contre la Paix et contre l’Humanité ne puissent être perpétrés ».

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      baratribord17 juillet 2013 20:23
      Par conséquent, j’ai fait ce que j’ai cru bon. J’ai lancé une campagne contre ces mauvaises pratiques. Je n’ai pas cherché à m’enrichir. Je n’ai pas cherché à vendre des secrets américains. Je n’ai passé aucun accord avec un gouvernement étranger pour garantir ma sécurité. À la place, j’ai rendu public ce que je savais, pour que ce qui nous touche tous puisse être débattu par nous tous, à la lumière du jour. J’ai voulu un monde de Justice.

      Cette décision morale de parler au grand public de ces pratiques d’espionnage m’a coûté très cher, mais c’était la chose à faire et je ne regrette rien.

      Depuis, le gouvernement américain et ses services de renseignements ont essayé de faire de moi un exemple, un avertissement pour tous ceux qui seraient tentés de parler à leur tour. J’ai été rendu apatride et traqué pour m’être exprimé politiquement. Les États-Unis d’Amérique m’ont mis sur la liste des personnes interdites de vol aérien. Ils ont demandé à Hong-Kong de m’extrader, en dehors du cadre juridique qui s’applique dans ce pays, et en totale violation du principe de non-refoulement des Nations-Unis. Ils ont menacé de sanctions des pays qui étaient prêts à défendre mes droits et le système d’asile reconnu par l’ONU. Ils ont même franchi une étape, sans précédente, en donnant l’ordre à une puissance militaire alliée de forcer l’avion d’un Président d’Amérique Latine à atterrir pour y chercher un réfugié politique. Cette escalade dangereuse n’est pas qu’une menace contre la dignité de l’Amérique Latine, c’est une menace contre le droit fondamental, partagé par toutes les personnes et par toutes les nations, de vivre sans être persécuté, de pouvoir demander un asile et d’en bénéficier.

      Malgré tout, devant cette agression historique et disproportionnée, un peu partout dans le monde, des pays m’ont proposé soutien et asile. Ces nations, parmi lesquelles la Russie, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et l’Équateur, ont toutes ma gratitude et mon respect pour avoir été les premières à se lever contre ces violations des Droits de l’Homme perpétrée par des puissants, et non par des faibles. En refusant d’abandonner leurs principes devant les intimidations, ils ont gagné le respect du monde. J’ai l’intention de voyager dans chacun de ces pays pour exprimer mes remerciements personnels à leurs peuples et à leurs dirigeants.

      J’annonce aujourd’hui que j’accepte officiellement toutes les offres de soutien et d’asile qui m’ont été faites, et toutes celles qui pourront m’être faites dans le futur. Avec, par exemple, la proposition du Président du Venezuela, M. Maduro, mon statut de réfugié est désormais officiel. Aucun état n’a donc le droit ni de limiter ni d’interférer avec mon droit de bénéficier de cet asile. Mais comme nous l’avons vu, certains gouvernements d’Europe Occidentale et d’Amérique du Nord ont démontré leur volonté d’agir en dehors des lois. Ce comportement persiste aujourd’hui et ces menaces illégales me rendent impossible tout voyage vers l’Amérique Latine pour bénéficier de l’asile politique qui m’y a été accordé dans le respect de nos droits universels.

      Cette volonté d’états puissants d’agir hors des lois représente une menace pour nous tous, elle ne doit pas être couronnée de succès. Par conséquent, je demande votre assistance (N.D.L.R. : aux associations) pour me garantir un chemin sûr par les pays concernés en sécurisant mon voyage vers l’Amérique Latine. Je demande également l’asile à la Russie jusqu’à ce que ces états respectent la loi et que mon voyage, légal, soit permis. Je vais soumettre ma requête à la Russie aujourd’hui en espérant qu’elle soit accueillie favorablement.

      Si vous avez des questions, j’y répondrai autant que je le peux.
      Merci. »

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      baratribord17 juillet 2013 20:24
      A relayer et partager !