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Solidaires : "Pour faire céder le patronat et son gouvernement, il faut plus !"

Publie le mardi 31 mars 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Déclaration des organisations syndicales à l’issue de leur rencontre du 30 mars 2009 - CFDT, CFTC, FO, CGT, CFE-CGC, FSU, SOLIDAIRES, UNSA

L’augmentation du nombre de chômeurs, la baisse significative de la consommation, l’incertitude grandissante sur l’activité des entreprises témoignent de la gravité de la crise qui frappe un nombre croissant de salariés sans que nul ne puisse aujourd’hui en prédire la durée.

Les mobilisations viennent d’obliger le gouvernement à agir sur les stock-options et les rémunérations exceptionnelles des dirigeants d’entreprise lorsque ces dernières ont reçu des aides publiques directes. Sur la question de la redistribution des richesses produites, le décret annoncé bien qu’insuffisant est un début de remise en cause du système actuel. Elle laisse cependant de côté l’essentiel des revendications du 5 janvier 2009 portées par les mobilisations du 29 janvier et du 19 mars 2009. Gouvernement et patronat doivent rapidement mettre en oeuvre les mesures déjà prises et engager les négociations et les concertations pour répondre à l’ensemble des revendications.

C’est pourquoi, dans la suite des journées du 29 janvier et du 19 mars et dans ce contexte exceptionnel, les organisations syndicales s’entendent pour faire du 1er MAI un nouveau temps fort de mobilisation pour peser sur le gouvernement et le patronat. Elles appellent leurs organisations locales à rechercher les modalités appropriées pour réussir cette journée de revendication syndicale en tenant compte des situations locales.

Pour préparer le 1er Mai, elles conviennent de faire du mois d’avril un mois de mobilisations ponctué d’initiatives visant à soutenir les actions engagées et à organiser les solidarités. En fonction des réponses du gouvernement et du patronat, les organisations syndicales débattront lors de leur prochaine rencontre des nouvelles initiatives (grève interprofessionnelle, manifestations, mobilisations un samedi…). Une prochaine réunion est d’ores et déjà fixée au 27 avril.

Un exceptionnel premier mai unitaire : Solidaires dit oui !
L’union syndicale Solidaires souhaite que les manifestations unitaires du 1er mai soient unitaires, partout en France. Des millions de manifestant-e-s de nouveau dans la rue, à l’occasion de cette journée de solidarité internationale des travailleurs/ses, ce sera une nouvelle démonstration de colère, de révolte, de résistance, de volonté de se battre collectivement.

Pour faire céder le patronat et son gouvernement, il faut plus !
Les équipes syndicales Solidaires, mais aussi dans d’autres organisations, ne veulent pas que l’unité syndicale nationale se cantonne à des journées de manifestations tous les deux mois. Celles-ci ont leur utilité, permettent de construire et faire grandir la mobilisation, … mais les millions de manifestant-e-s des 29 janvier et 19 mars veulent une suite forte, rapidement. Des collectifs interprofessionnels se mettent en place localement et mobilisent dans l’unité dans le Nord, la région parisienne, la Charente, l’Eure, l’Orne, la Savoie...

Lors de l’intersyndicale du 30 mars, l’Union syndicale Solidaires a répété ce que nous affirmions déjà lors de la précédente réunion tenue au lendemain des énormes manifestations du 19 mars :
* L’unité syndicale dans l’action reste un élément déterminant.
* La hauteur de la mobilisation, l’absence de réponse du gouvernement, les enjeux posés, donnent la responsabilité à l’intersyndicale de proposer de nouvelles perspectives interprofessionnelles nationales très rapidement.
* Même si Solidaires est d’accord avec les différentes propositions d’action mises en avant (soutiens aux luttes locales et sectorielles, 1er mai unitaire dans le cadre de la plate-forme intersyndicale,…), ce n’est pas suffisant.
* La question de la construction d’une grève générale interprofessionnelle doit être posée.

Nous pensons qu’il y a urgence pour les millions de chômeurs/ses, de précaires, de salarié-e-s, de retraité-e-s, victimes de la crise d’un système économique au service des plus riches. A ce stade, les autres organisations ne partagent pas notre analyse sur la nécessité d’une grève interprofessionnelle. Mais l’idée fait son chemin, elle apparait enfin dans le communiqué intersyndical, et elle sera débattue lors de la prochaine réunion, le 27 avril.

D’ici là, construisons ce mouvement, rendons évidente la nécessité d’un appel unitaire à la grève : dans les entreprises et les localités, travaillons à la convergence des luttes. Amplifions ces initiatives de base pour répondre à l’attente d’actions rapides et à la construction de la grève générale.

Un décret sans effet !
Sarkozy et ses ministres essaient de nous amuser en faisant mine de découvrir chaque matin que tel PDG se met des stocks options plein les poches, que tel patron s’offre un parachute doré de plusieurs millions d’euros … tous, après avoir bloqué les salaires, licencié, et pris l’argent public de « la relance ».

Ils nous racontent qu’il existerait un capitalisme moral : mais une société où chacun-e aurait selon ses besoins, en participant à la production collective des richesses, c’est le contraire du capitalisme !

Arrêtons l’hypocrisie : continuer à refiler des centaines de milliards d’euros aux banquiers, aux patrons, aux rentiers les plus riches, c’est choisir de sauver ce système économique et politique totalement injuste, c’est choisir de nous faire payer la crise. C’est logique que MEDEF et gouvernement défendent cette solution, car là est leur intérêt, et il est contraire à celui des millions de salarié-e-s, de chômeurs/ses, de retraité-e-s, de jeunes. Il faut limiter la rémunération des dirigeants, interdire les bonus et stock-options. Un statut du salarié-e doit assurer à chacun-e les garanties sociales durant toute la vie professionnelle.

Au lieu de ça, à grand renfort médiatique, le gouvernement publie un décret pour limiter la rémunération des dirigeants de … 8 entreprises pour tout le pays ! C’est une nouvelle provocation !

Imposons un autre partage des richesses !
L’union syndicale Solidaires met quatre points en avant :

* Arrêt des licenciements, indemnisation à 100% du chômage partiel, car les salarié-e-s n’ont pas à payer la crise alors que les entreprises accumulent les profits.
* Augmentation générale des salaires, des pensions, du SMIC et des minima sociaux, parce que les salarié-e-s n’ont pas à payer la crise, alors que patronat et actionnaires engrangent toujours dividendes et rémunérations exorbitantes.
* Des moyens supplémentaires, l’arrêt des suppressions d’emploi et de nouvelles orientations pour les services publics, pour que les droits fondamentaux soient accessibles à toute la population : emploi, santé, éducation, transport, communication,…
* En finir avec la fiscalité qui favorise les riches : suppression du bouclier fiscal, du paquet fiscal, de la défiscalisation des heures supplémentaires, et abaissement de la TVA sur les produits de première nécessité.

Ensemble, on peut gagner !

Solidaires

Tract 31 mars 2009

Messages

  • SAMEDI 4 AVRIL 2009, journée SANS ACHATS !!! -

    D’autres pays l’ont déjà fait. Et ils ont réussi à faire baisser le prix des pâtes alimentaires pour l’Italie. Deux jours de grève d’achats à suffit pour faire reculer l’énorme augmentation du prix des pâtes.
    Même action au Liban pour le prix du pain, le lendemain de la grève d’achats le prix du pain reprenait son ancien prix.

    PARTICIPEZ AU MOUVEMENT NATIONAL SAMEDI 4 AVRIL 2009

    LE GOUVERNEMENT ET LES GRANDS FINANCIERS DE CE PAYS SE SOUVIENDRONT :

    Vous êtes invités, tous et toutes, ce jour-là à ne RIEN ACHETER surtout :

    - L’ESSENCE - GAZOIL - TABAC

     JEUX DE HASARD (ts jeux de la Française des Jeux)

     ALCOOL

     BOYCOTT DE LA GRANDE DISTRIBUTION (sauf les petits commerces de proximité)

     ESSAYER DE NE PAS ETRE VERBALISE (radars, feu rouge, stop, stationnement....)

    Avec un minimum d’organisation, nous pouvons tous y arriver.

    Ce message n’est issu d’absolument, aucun parti politique ni d’aucun syndicat.

    Imaginez l’impact que ce mouvement solidaire national pourrait engendrer.

    CETTE ACTION FERA CHANGER LES CHOSES ;
    DIFFUSEZ CE MAIL A... TOUS VOS CONTACT INTERNET...FAITES VITE, La date sera vite arrivée
    PREVENEZ VOS AMIS, COLLEGUES, FAMILLES... qui eux même préviendront à leur tour, leurs amis, familles, etc. ...

    L’EFFET BOULE DE NEIGE SE FERA NATURELLEMENT

    Servons nous d’Internet, AIDONS NOUS et nous parviendrons à faire reculer la vie chère. Ne dites pas "cela ne servira à rien « 

    Observez le 5 avril les réactions constatées grâce à vous, grâce à nous.

    Cessons de nous plaindre et AGISSONS

    • Bien que ce texte (que j’ai reçu une dizaine de fois par mail...) soit désormais dépassé et n’ait rien à voir avec le sujet de cette discussion, je ne peux m’empêcher d’y répondre... ça me gonfle, voyez-vous.

      Pour être court, disons que je ne serais pas étonné d’apprendre que ce sont les patrons de la grande distribution qui sont à l’origine de cette connerie...

      En effet, qui peut croire que le fait de faire les provisions le vendredi 3 avril pour ne rien acheter le samedi 4, peut poser quelque problème que ce soit aux commerçants en général et à la grande distribution en particulier ? Mais là où je trouve ça cocasse, c’est quand je pense à tous ceux qui vont aller "compléter" leurs emplettes le dimanche 5 avril !!!!

      C’est incroyable l’imagination qu’ont certains pour détourner l’attention de la lutte de classes et des actions réellement de nature à faire changer les choses...

  • La grande classe Solidaires, sur ce coup là.

    Qui signe des trucs "Unitaires" mais pour faire son petit couplet quand même juste en dessous....

    Les équipes syndicales Solidaires, mais aussi dans d’autres organisations, ne veulent pas que l’unité syndicale nationale se cantonne à des journées de manifestations tous les deux mois

    J’espère que personne n’aura été dupe de la formulation...

    Quand on dit de choses aussi lourdes de sens on donne des noms, on avance des faits précis, sinon on ferme sa bouche non ?

    C’est qui "ceux qui veulent" et "ceux qui veulent pas", a contrario, dans les OS ?

    Alors ET ICI sur le site, ils sont où les mêmes qui tapent sur la CGT toute la journée dès qu’on fait un pet ? Pour critiquer Solidaires ? Défoulez-vous - Solidaires signe - comme la CGT finalement, je crois (tout en se prétendant souvent plus radicale que la CGT pourtant) ???

    Solidaires met les premiers coups de couteau dans l’unité - si c’est la CGT qui le fait en mentionnant dans un autre texte que le communiqué de l’intersyndicale, sa progression d’adhérents à elle, on hurle au scandale ! Là ,rien ...Marrant.

    Marrant donc y a deux poids deux mesures pour les révolutionneux ?

    De mon point de vue les seuls cohérents de A à Z qui ne participe pas à tout ça et ont donc pleinement "le droit" de nous critiquer toutes et tous c’est la CNT. Le reste ça me fait RIRE.

    Y’a pas une meilleure grosse centrale un e plus vertueuse que les autres par contre y’en a des plus ou moins réformistes des plus ou moins utiles aux luttes et là c’est une autre histoire.

    Fraternellement à tout le monde syndiqué ou pas. Ce petite saillie pour dire que si on cherche on peut trouver la merde chez tout le monde et que l’essentiel est ailleurs.

    LL

  • La question est de savoir si oui ou non, tout en appelant et en agissant pour un mouvement assez puissant pour faire plier le MEDEF et son gouvernement, l’Unité Syndicale est déterminante ou non, dans la motivation et la mobilisation des travailleurs.

    Pour moi, quoique je pense de l’attitude réformiste de certaines organisations, je déplore, d’avoir à dire "oui" ! Mais je constate que les propos et les références à la plateforme revendicative du 5 janvier (qui n’est que ce qu’elle est mais qu’il n’est pas inintéressant de relire !) ne seraient certainement pas à l’ordre du jour sans une motivation largement partagée par les travailleurs. Et, compte tenu du décalage que l’on constate entre cette motivation et la mobilisation concrète, on peut se demander où l’on en serait sans cette unité.

    Quant à la comparaison avec la Guadeloupe, il serait bon de mesurer le travail qui a été fait depuis plus de 5 ans, là-bas, et pas en métropole, sur les bases revendicatives, élaborées démocratiquement et sur l’unité de toutes ces organisations qui se sont engagées à agir et qui ont agi pour les faire connaître et aboutir. Sans compter la dimension culturelle et historique particulière qui n’imprègne pas le mouvement en métropole. A noter également qu’aussi fortes qu’aient été les manifs des 29 janvier et 19 mars, pour être à la hauteur (proportionnellement) du mouvement de la Guadeloupe, il aurait fallu que nous soyons 12 à 15 millions dans les rues... Y’a de la marge non ?

    Loin de moi l’idée de trouver satisfaisante la situation syndicale dans laquelle nous nous trouvons mais, d’une part, je pense qu’il est, actuellement, aussi mauvais de dénigrer les OS qui sont réputées les plus radicales et qui se "rangeraient derrière " les plus réformistes que de laisser le champ libre à ces dernières pour faire capoter la prise de conscience qui monte, en particulier grâce à l’existence de l’unité syndicale, qu’on le veuille ou non.

    Espérons que la CNT sera aux côtés de la CGT (et d’autres, peut-être), dans les entreprises, les quartiers, les ateliers, les bureaux, pour, d’ici le 1er mai, aider à faire agir (comme dans le secteur du Notariat, par ex.) les salariés ; sur des bases de classe et démocratiquement...