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Sortie d’Offensive n°33 - "l’art : la fabrique du social"
par Offensive
Publie le jeudi 22 mars 2012 par Offensive - Open-Publishingintroduction du dossier
L¹art fabrique du social en peuplant nos vies de choses à sentir et penser
en commun ; il bâtit les identités (quitte à s¹en jouer), façonne les
cultures, construit le collectif. Mais s¹il produit du social, il est
lui-même un « produit social » en ceci qu¹il est déterminé par les
idéologies dominantes, les institutions qui régulent sa pratique, et les
formes d¹économie dans lesquelles il s¹insère. En outre, la pluralité de ses
auteurs comme de ses publics (qui ne sont pas toujours les mêmes) se traduit
aujourd¹hui par une multiplicité des pratiques et des champs artistiques :
l¹art dit « contemporain », les arts vivants, mais aussi les arts
populaires, les arts appliqués ou décoratifs, l¹art amateur, etc. C¹est à un
état des lieux de cette situation polymorphe qu¹il faut se livrer
aujourd¹hui si l¹on veut porter sur l¹art un regard à la fois sensible et
politique. L¹attitude récurrente des mouvements révolutionnaires,
convergeant en cela avec les avant-gardes artistiques du XXe siècle, a été
de contester non seulement le monopole de la bourgeoisie et des classes
privilégiées sur l¹art, ainsi que l¹émergence d¹un art contemporain d¹État
via les subventions publiques et les aides à la culture, mais aussi les
séparations maintenues entre l¹art et la vie quotidienne, les artistes et
les gens ordinaires. Toutefois cette critique a peut-être rencontré ses
limites aujourd¹hui, et tout en reconnaissant la validité persistante de
certains de ses arguments, il est nécessaire d¹examiner les points sur
lesquels elle est devenue caduque, ou les angles morts qu¹elle a laissé
subsister. Quand la volonté d¹être politique ne laisse à l¹art que
l¹alternative entre une posture impuissante de dénonciation et le
narcissisme de celui-celle qui prétend faire de sa vie une oeuvre d¹art ;
quand le règne d¹Internet et des nouveaux médias est aussi celui des
pratiques artistiques dites « amateur » ou « populaires », qui se bornent à
mimer les gimmicks et les stéréotypes de la culture de masse ; quand les
contestations du régime étatique de financement des arts accompagnent leur
libéralisation concrète : il nous faut affiner nos analyses, mettre à jour
notre critique. Marchandisation, domination masculine, fétichisme des
nouvelles technologiesŠ : finalement, l¹art apparaît aujourd¹hui comme cerné
de toutes parts. C¹est notre capacité de ressentir, d¹imaginer un autre
ordre du monde et d¹intervenir dans le réel pour le faire advenir, qui est
menacée. Que l¹art comme espace de domination puisse encore être repolitisé
et transformé en champ d¹expérimentation et de bataille sociale, c¹est ce
qu¹il faut espérer et ce à quoi il faut oeuvrer.
Sommaire du numéro
en bref ici 4-5
Analyses
– La cage et le marché 6-7
– Le masculinisme 8-9
– Mayotte, ou le vrai visage de la République coloniale 10-11
Histoire
– Le manifeste 12-13
En lutte
– No Border Calais 14
DOSSIER : Art, la fabrique du social
– Quel art pour quelle société ? 16-18
– L’art du marché 19
– Art contemporain et nouvelles technologies 20
– Un espace de domination masculine 21
– Quand l’art est le faire-valoir de l’État 22-23
– À la recherche d’un art social 23-24
– Art et/ou politique 25-26
– Sculpture, l’art des solitudes peuplées 28-29
– L’art comme résistance à l’art 30
– Cinéma, la révolution argentique 31
– À voix hautes, paroles de femmes 32-33
– L’improvisation, une pratique libertaire 34-35
– Contre le design 36
– L’art dans quel sens ? 37
Horizons
– Le mouvement du 15-M 38-40
en bref ailleurs 41
Entretien
– Histoire populaire des sciences 42-45
Alternatives
– La conquête du pain 46-47
Contre-culture
Livres – Musique – Arts vivants – Cinéma 48-51
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