Accueil > Souffrance au travail : II. La religion de la mobilité

Souffrance au travail : II. La religion de la mobilité

par Alain Astouric

Publie le samedi 18 mai 2013 par Alain Astouric - Open-Publishing

Extraits de Encadrer une équipe :

Nous avons vu dans l’article précédent que le surstress au travail, loin d’être une fatalité résulte en fait d’une volonté politique appuyée en particulier sur le dogme de la mobilité et celui du changement incessant.

La conduite des hommes dans une période de mutations,
Chronique Sociale

Des changements longtemps imposé aux prétexte de devoir, par exemple, prendre un nouveau départ ou relancer sa motivation ou briser la routine ou encore, mieux s’armer face à la concurrence […]. L’air du temps étant en quelque sorte devenu, changer pour changer. Un peu comme si un nouvel adage était né, disant : ce qui est sain c’est de changer ! […].

Pendant longtemps donc, un dirigeant digne de ce nom se devait, à peine arrivé, d’imposer des changements aux salariés auxquels il expliquait longuement qu’ils auraient à exercer des métiers différents au cours de leur carrière […]. C’est ainsi que la course à la mobilité ne s’est pas contenté de louer la flexibilité et de dénoncer la résistance qu’opposeraient certains à l’idée même de changement, mais elle a activement contribuée à briser l’identité professionnelle des personnes qui construisent la leur en mêlant des valeurs attachées à l’entreprise (obligations, rites, image) avec d’autres valeurs relevant du professionnalisme (savoir-faire, expérience, goût du travail bien fait) […].

Ainsi, ni ce que nous appelons ici la religion de la mobilité, pas plus que l’absence de sens, pour regrettables et conséquentes qu’elles soient, n’expliquent à elles seules la démotivation des personnels […]. Dans les faits d’autres raisons tout aussi importante se surajoutent pour « fabriquer » du stress.

… à suivre donc, Souffrance au travail : III. La fabrique à stress

Extraits de Encadrer une équipe

Portfolio