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Soumaïla Cissé : le choix de la France pour le Mali.

par MOLTRA

Publie le samedi 27 juillet 2013 par MOLTRA - Open-Publishing
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Le 28 mars 2013 sur France 2, François Hollande, président de la France et ses dépendances africaines a ordonné : "Nous voulons qu’il y ait des élections au Mali à la fin du mois de juillet. Et ça, nous serons intraitables là dessus." Cet ordre élyséen sera exécuté avec aux commandes le bourricot Dioncounda Traoré. Il faut dire que cet homme-ci, avec son cache-col blanc déployé sur son costume-cravate aussi bien sous le soleil malien qu’à l’étranger, de par son obséquiosité à François Hollande qu’il adore littéralement, est l’une des marionnettes des plus méprisables qu’il est donné de voir dans l’histoire africaine. Ceux qui ne sont pas contents et qui veulent le report des élections au Mali pour mieux les organiser ne peuvent assister qu’en spectateurs, impuissants au déroulé de l’agenda français. C’est le cas d’ailleurs de Tiébilé Dramé, fervent et effervescent partisan du déploiement des forces armées françaises qui, selon lui, ont juste pour mission de guerroyer pour les Maliens, puis quitter tranquillement les lieux. Le candidat Dramé a demandé en vain le report du vote, avant de jeter les éponges mi-juillet. Toutefois, Tiébilé Dramé, vieux renard flairant les "bonnes occasions" politiques, a fini par rallier Soumaïla Cissé pour qui il appelle ses partisans à voter.

Plus récemment, lors d’une conférence de presse tenue avec François Hollande le 15 juillet dernier à Paris, Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU a, à son tour, prescrit : « La tenue de l’élection du 28 juillet 2013 est non négociable. Et les résultats devront être acceptés par toutes les parties même si le scrutin est imparfait ».

Pourquoi cette insistance ? Et surtout qui veut-on voir "régenter" le Mali après ces fameuses élections ? A bien examiner la situation, il apparaît que la France et Associés veulent placer Soumaïla Cissé au palais de Koulouba, surnom de la présidence du Mali. Son parcours parle. Soumaïla Cissé est "économiste" formé en France. Il a travaillé au sein de grandes entreprises françaises (IBM-France, le Groupe Pechiney, le Groupe Thomson et la compagnie aérienne Air Inter) avant de rentrer au Mali en 1984. En 1993, il est nommé ministre des Finances , ministre des Finances et du Commerce en 1994, de nouveau ministre des Finances en 1997 et ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme en 2000. De 2004 à 2011, Soumaïla Cissé a été président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), un des instruments les plus importants implantés par la France afin de garder la main ferme sur les économies de ses territoires en Afrique occidentale française. L’UEMOA regroupe 8 territoires à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, la Guinée Bissau, dernier pays à y adhérer en 1997.

Pour Cissé, le franc CFA est l’un des meilleurs dons que la Métropole ait offert aux colonies. Ainsi, les difficultés connues par l’euro auquel est arrimé le franc CFA menacent-elles ? Pour Cissé : "le franc Cfa n’est pas menacé, nos fondamentaux sont bons."
Un franc CFA trop fort ? Pour Cissé : "Il y a des avantages et des inconvénients d’avoir un franc fort. Nous avons un franc fort parce qu’il est arrimé à l’euro ; Avec un euro fort, nous avons plus de capacité pour importer nos matières premières."
Les territoires de la zone CFA sont-ils menacés par la crise de la dette ? Pour Cissé " nous ne sommes pas très endettés". Mieux, " La plupart de nos pays sont passés par l’initiative Pays pauvre très endettés (Ppte)." Toutefois "Nous avons une crise qui a des répercussions sur les transferts de nos migrants, l’aide au développement, les investissements directs étrangers. Voilà des choses qui nous interpellent."

Rodé au discours libéral porté mécaniquement par les vassaux africains, Soumaïla Cissé, aime les Programmes d’ajustement structurels dont les conséquences ravageuses en Afrique sont pourtant selon ses propres mots "des atouts", puisqu’on a "privatisé, on a réduit la taille de la fonction publique, on a un peu serré les vices." Et, tranche-t-il "tous les pays qui ont des difficultés en Europe c’est qu’essentiellement ils n’ont pas fait cette cure d’amaigrissement. On ne peut pas vivre au dessus de ses moyens, qu’on soit Africain, Européen, Américain." C’est dire combien les Africains vivent mieux, se soignent bien, s’éduquent convenablement depuis l’imposition des programmes d’ajustement structurels. Vivement que le libéralisme soit renforcé en Afrique ! On comprend alors pourquoi, naïvement et bêtement, des africains répètent à travers les rues et sur la toile que Cissé est "l’un des meilleurs économistes d’Afrique" et qu’il est "l’Alassane Ouattara du Mali"

Le Journal Jeune Afrique, quant à lui, nous apprend que Cissé "celui qui a signé de ses mains l’acte validant la dévaluation du franc CFA, en 1994, alors qu’il présidait le Conseil des ministres de l’Économie de l’UEMOA, défend l’arrimage du franc CFA à l’euro. Entre autres arguments avancés  : la stabilité macroéconomique et les importations à bas coûts".

Ce parcours francophile, carriériste et destructeur pour les africains de Soumaïla Cissé, Les Echos du Mali daté du 19 juillet 2013 le décrit à l’insu de son plein gré quand le lecteur est informé que "un homme semble rassurer le peuple et réussir à constituer un pôle d’attraction multicolore : Soumaïla Cissé, candidat de l’URD. Déjà avant de se lancer dans la course à Koulouba, l’ancien président de la Commission de l’Uémoa a séjourné dans les différentes capitales de la sous-région où, en raison de son expertise économique et de son attachement à la République, il a bénéficié des bénédictions des chefs d’Etat ; ces derniers craignent comme la peste de voir le Mali tomber dans la main d’un mauvais gestionnaire qui s’empresserait de dilapider l’aide internationale et de replonger un pays convalescent dans la crise.
Partout où Soumaïla a rencontré, à l’étranger, nos compatriotes, il a été salué comme le Alassane Ouattara malien, c’est-à-dire le sauveur de la nation. Ce n’est pas fortuit puisque dans son programme de renouveau du Mali, le candidat place les Maliens de l’extérieur en bonne place. En tant qu’économiste chevronné, il sait l’importance de l’épargne mobilisée par la diaspora malienne." Conclusion : "S’il y a consensus sur l’expertise économique de Soumaïla Cissé, il y a aussi consensus sur sa capacité à rassembler les Maliens."

Comme on peut le voir, Cissé est prisé et il le dit lui-même à Paris, à Bruxelles où il se rend habituellement pour parler de la "zone UEMOA" et de "l’avenir du Mali". Cet homme est un acteur très important du système qui assassine froidement les africains.
Il faut le dire et le redire : le cadre africain est un cadre colonial. Dans un cadre colonial comme c’est le cas dans l’Afrique actuelle, le pouvoir d’Etat ne peut être remis en n’importe quelle main. Il ne peut que quitter une main soumise pour retomber dans une autre encore plus servile. Lorsque, par le hasard de l’histoire, ce pouvoir parvient à un homme qui n’est pas coopté par la Métropole, la vie de ce dirigeant devient un enfer. Tout est mis en œuvre pour l’assassiner (Sankara et bien d’autres), et lorsqu’on ne peut ou ne veut le tuer, on le renverse (Laurent Gbagbo et bien d’autres). Ce système ne peut dès lors se sentir que renforcé si la transmission du pouvoir se fait avec la participation du peuple à travers la voie électorale comme c’est le cas au Mali. Le peuple africain de ce territoire va donc "choisir" le changement de personne dans la continuité d’un système. Mais pour beaucoup d’Africains tout ceci n’est qu’accessoire voire anecdotique.

Ce cadre fonctionne pour satisfaire les besoins de l’extérieur au mépris des préoccupations endogènes. Tant que ce cadre ne sera pas remis en cause, détruit et reconstruit à l’aune des valeurs, des expériences et des besoins intérieurs, c’est peine perdue qu’on se tue à doter les proto-Etats africains de présidents et des gouvernements. Espérer que l’Afrique sortira des rapports d’exploitation et de soumission qu’elle entretient avec l’extérieur (notamment avec l’Occident) par des élections à l’issue desquelles on attend des élus des réformes revient à jouer à la poule qui couve des œufs pourris avec l’espérance que les 21 jours de couvaison déboucheront sur l’éclosion de poussins. On ne réforme pas la colonisation, on la détruit. Si tel n’est pas le cas, alors les rapports coloniaux deviennent selon les mots prononcés par De Gaulle dans son allocution radiotélévisée du 6 avril 1962 , des "rapports de coopération" qui en réalité continuent par servir la Métropole.

Un compatriote du Mali interrogé dans les rues de Bamako disait quant à lui "on veut être recolonisés. Je veux que la France reste au Mali".

Peut-être, n’y-a-t-il pas meilleure conclusion : on veut que la France reste chez nous et on veut être recolonisés.

Komla KPOGLI
27 juillet 2013
Web : http://lajuda.blogspot.com

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  • Mali : à Kidal, on se prépare à une élection « par césarienne » | 27 juillet,2013

    « Tout est prêt, on n’attend plus que les électeurs » : à la veille de la présidentielle, les autorités maliennes se montrent confiantes mais sans illusions sur la mobilisation des électeurs à Kidal, bastion des rebelles touareg qui comparent le scrutin à une « césarienne ».

    « Ici, il n’y a pas eu de campagne », résume un habitant. Dans les rues, rien ne rappelle le scrutin imminent. Aucune affiche des candidats, pas de slogan, pas même de drapeau tricolore malien.

    Le seul emblème omniprésent est le drapeau à quatre couleurs de l’Azawad, le nom que les séparatistes touareg donnent au Nord du Mali. Et les graffitis sur les murs proclament : « Nous ne sommes pas des Maliens ».

    « Je suis responsable pour organiser les élections, je ne suis pas responsable de transporter les électeurs », sourit le gouverneur de Kidal, le colonel Adama Kamissoko, qui a temporairement délaissé son uniforme et arbore une casquette « Mali élections 2013″. « Mais 13.000 cartes ont été retirées en moins de quinze jours dans la région de Kidal, c’est très encourageant ».

    La région de Kidal compte 35.000 personnes inscrites sur les listes électorales. Une goutte d’eau au regard des 6,9 millions d’électeurs recensés au Mali.

    Mais la tenue du scrutin dans cette ville à 1.500 km au nord-est de Bamako, est essentielle à la crédibilité de l’élection et a donné lieu à de longues négociations entre autorités maliennes et rebelles touareg.

    Kidal est le bastion culturel touareg et le berceau historique des clans les plus influents. C’est aussi une région qui a été marginalisée depuis l’indépendance et où sont nées les différentes rebellions touareg.

    « Ces élections, c’est une césarienne politique, une naissance anormale qui fait souffrir la mère. Il ne faudrait pas qu’elle engendre un enfant mort-né », souligne Ambeïry Ag Rhisa, secrétaire général par intérim du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion).

    « Mais elles sont nécessaires pour que l’Azawad et le Mali établissent un accord qui reconnaisse l’Azawad avec sa personnalité propre et une gouvernance acceptable, qui nous laisse gérer nos affaires par nous-mêmes », poursuit-il.

    Officiellement, le mouvement n’affiche pas de préférence pour un candidat. Mais le nom de l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), un des deux favoris, est cité. « Il peut être l’homme de la situation, compte tenu de son passé, il n’a jamais porté tort à l’Azawad », estime un responsable du MNLA.

    IBK est d’ailleurs le premier des trois candidats (sur 27) à s’être rendu à Kidal pour une brève visite mi-juillet, où il a rencontré les autorités locales, les chefs traditionnels et les militaires maliens.

    C’est pour un autre candidat, Dramane Dembélé, du parti Adéma (principal parti politique malien), que va voter pour la première fois Aliou Zeimi, 18 ans.

    « Ce sont les bandits de l’Azawad qui ont fait cela. C’est important de voter pour notre pays, on veut la paix. On veut prendre notre pays », dit ce jeune membre issu des communautés noires.

    « Si le Mali reste ici, je veux mourir »

    Mais parmi la population touareg, beaucoup ne se sentent pas concernés par un scrutin « malien », un peu plus d’un an après la brève proclamation de l’indépendance de l’Azawad.

    En 2012, rebelles touareg et islamistes avaient mis en déroute l’armée malienne. Peu après, les islamistes, parmi lesquels des groupes proches d’Al-Qaïda, avaient évincé leurs anciens alliés du MNLA. En janvier 2013, ce sont les combattants du MNLA qui à leur tour reprennent le contrôle de Kidal, dans la foulée de l’intervention française contre les jihadistes.

    Aujourd’hui, les casques bleus de la force de l’ONU au Mali (Minusma) sont déployés à Kidal, où les soldats français sont toujours présents.

    Mais armée malienne et MNLA s’accusent mutuellement de provocations : un contingent de 150 soldats maliens a fait son entrée début juillet en ville sous les insultes des partisans de l’autonomie.

    Et les membres du MNLA accusent les militaires maliens, notamment les hommes du colonel touareg Alaji Ag Gamou, de fouiller abusivement les maisons, de brutaliser et d’arrêter leurs sympathisants.

    « C’était jeudi soir, on roulait doucement, nous étions trois dans la voiture, on n’était pas armés. Arrivés au marché, une patrouille des milices maliennes a ouvert le feu sur nous, sans raison, pour nous forcer à fuir », témoigne Ousmane Ag Medmed, 31 ans, du MNLA, en désignant de la main un pick-up surmonté d’un drapeau du MNLA, sur lequel on distingue nettement une demi-douzaine d’impacts de balles.

    Et si la ligne officielle du MNLA souligne qu’avec la présidentielle, les rebelles disposeront enfin d’un interlocuteur légitime avec qui négocier, la position est loin de faire l’unanimité dans le mouvement.

    « S’il n’y a pas de règlement de la question de l’Azawad après le vote, on va refaire la révolution. Tout le monde veut marier le Mali et l’Azawad, mais nous n’avons pas la même langue, pas la même culture. Nous avons droit à la liberté », affirme Aminatou Walet Bibi qui a organisé plusieurs manifestations de femmes contre le retour de l’administration et des soldats maliens à Kidal.

    « Nous n’avons pas d’eau et pas d’électricité, mais nous n’en avons pas besoin si cela vient du Mali. Si le Mali reste ici, moi je veux mourir », assure-t-elle avec conviction.

    http://maliactu.net/mali-a-kidal-on...

    • À Kidal, on vote pour le Mali ou on manifeste pour l’indépendance
      Thibauld MALTERRE (AFP) 28 juillet 2013 |

      Kidal — « On a besoin d’un président pour s’occuper des problèmes du Mali : le développement et les rébellions récurrentes » : en dépit des craintes, la présidentielle a débuté dimanche sans incidents à Kidal, bastion des rebelles touareg, dont certains ont manifesté la veille aux cris de « Azawad oui, Mali non ».

      « Tout est foutu par le vent » : trois hommes en boubou sont agenouillés autour d’une liste électorale déchirée, calée par une grosse pierre pour éviter qu’elle ne s’envole, dans le centre de vote numéro un, l’un des trois que compte Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako.

      Il n’est pas encore huit heures, ouverture officielle des bureaux de vote, mais déjà des dizaines d’électeurs se pressent devant l’entrée du centre, un lycée. Des casques bleus togolais les fouillent un par un, alors qu’un véhicule blindé de l’armée française est stationné à cent mètres de là.

      « Nous sommes venus tôt pour voter rapidement et rentrer en famille. C’est important de voter pour le Mali, la liberté, le travail et en finir avec la crise », explique Bou Amine, militaire à la retraite, qui tient à la main sa carte et cherche son nom sur l’un des bureaux du centre, qui en contient une dizaine, des anciennes salles de classe.

      Devant chacun est affiché une liste électorale, souvent déjà en mauvais état. L’une d’elle s’envole dans l’indifférence. Plus loin, un observateur des Nations unies demande des volontaires pour remplacer au pied levé plusieurs présidents de bureaux de vote et assesseurs, qui ne se sont pas présentés.

      « Ces présidents de bureau qui ne sont pas venus, ce sont des gens du MNLA qui tentent de saboter l’élection. Ils ont aussi tenté d’intimider les électeurs pour qu’ils ne viennent pas voter », assure un homme qui tient à rester anonyme.

      Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) assurent qu’ils n’empêcheront personne de voter librement à Kidal, une région qui ne compte que 35.000 électeurs recensés, mais qui est symbolique de la tenue du scrutin sur l’ensemble du territoire malien, six mois après la reconquête du Nord du pays, occupé par des groupes islamistes armés.

      A 08h30, (locales et GMT) un seul électeur a pu voter dans le centre, mais le système se rôde peu à peu. Le bulletin de vote, unique, est impressionnant : il détaille les photos et noms des 27 candidats.

      « Notre désir, c’est l’indépendance »

      « C’est mal organisé, on ne sait pas comment il faut voter. Mais il faut voter. La population souffre, nous n’avons pas d’eau, pas d’électricité, il nous faut un président pour s’occuper de tout cela. », explique Aloussene Ag Andina.

      Organisée sous la pression de la communauté internationale, France en tête, la présidentielle est aussi l’occasion de reprendre le cours constitutionnel des choses, après le coup d’Etat militaire de mars 2012.

      « Depuis un an, on est dans une transition qui n’en finit pas. On va élire un président légal qui va pouvoir résoudre les problèmes. On est dans la pire situation qu’on ait jamais eue, avec en plus des problèmes interethniques », entre populations noires et touareg, mais aussi entre clans touareg, juge Ibrahim Ag Hanoufley, qui a voté pour l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, l’un des favoris.

      Mais de nombreux membres de la communauté touareg, majoritaire à Kidal, n’ont pas oublié la brève déclaration d’indépendance de l’Azawad, le Nord du Mali, après sa conquête éclair par les rebelles touareg alliés à des groupes islamistes en janvier 2012.

      Si certains Touareg voient la présidentielle comme un mal nécessaire qui leur donnera un interlocuteur légitime pour des négociations, d’autres la rejettent.

      Plus de soixante personnes, des femmes, des enfants et des jeunes brandissant les drapeaux des rebelles touareg se sont ainsi réunis devant « l’arbre de la contestation », sur une vaste place, à quelques 500 m du centre de vote. « 53 ans de crimes de l’armée malienne, cela suffit », proclame une banderole, tandis qu’un homme chevauchant un dromadaire galope en brandissant l’étendard touareg.

      « On ne veut plus du Mali, on n’en a jamais voulu. Les élections, ce n’est pas notre problème, c’est seulement les pro-maliens qui vont voter, aucun de nous ne va voter pour le Mali », assure parmi la foule Bakdi Walet Ibrahim, une militante du MNLA.

      « Notre seul désir, c’est l’indépendance de l’Azawad. Le Mali a tué nos parents, nos enfants, nos frères, même nos troupeaux. On veut en être délivrés », demande-t-elle.

      http://www.tamoudre.org/touaregs/po...