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Sujets du bac philo

Publie le lundi 9 juin 2003 par Open-Publishing

Grâce à une fuite on connaît d’avance les sujets du bac de philo. Mais Luc Ferry refuse le report de l’épreuve. Les inspecteurs sont réquisitionnés pour élaborer de nouveaux sujets(Source AFP).

ABOLITION IMMEDIATE DES EXAMENS ET DES DIPLOMES ! EGALITE SOCIALE !

SUJETS :

BACCALAUREAT GENERAL
SESSION 2003
Série ES
PHILOSOPHIE
Durée de l’épreuve : quatre heures
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants.

1er sujet

L’exigence de justice a-t-elle sa place dans les rapports économiques ?

2ème sujet

Communiquer et informer, est-ce la même chose ?

3ème sujet

Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée

Le problème est ici celui du droit à l’insurrection, ou plutôt celui du devoir d’insurrection. Il y a, dans toute société, un désordre établi. Chaque communauté se fonde sur des compromis, des transactions avec l’exigence des valeurs. La belle harmonie de la civilisation grecque n’est possible que grâce à l’institution de l’esclavage. Un moment vient où la conscience se révolte et où l’esclavage apparaît scandaleux, d’autant que des moyens techniques nouveaux permettent de mettre en œuvre d’autres ressources d’énergie. Il a pourtant fallu attendre 1848 pour que la France réalise officiellement la suppression de l’esclavage. Les Etats-Unis y renonceront seulement au prix de la guerre de Sécession. Or il y a toujours des esclavages à supprimer, des injustices qui garantissent un ordre abusif. Toujours est nécessaire le recommencement de cette autre guerre de Sécession de l’homme qui n’est pas d’accord et qui le proclame, à ses risques et périls. Il y a des hommes qui préfèrent prendre parti pour le désordre, si le désordre est le seul moyen de hâter l’avènement de la justice et de promouvoir les valeurs. Celui qui, d’ailleurs, se désolidarise ainsi agit sous l’inspiration d’un vif sentiment de solidarité. Il en appelle de la communauté imparfaite et fausse à une communauté plus vraie.

Georges GUSDORF, Traité de l’existence morale, 1949

BACCALAUREAT GENERAL
SESSION 2003
Série L
PHILOSOPHIE
Durée de l’épreuve : quatre heures
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants.

1er sujet

Peut-on penser la liberté sans l’égalité ?

2ème sujet

Dans un monde où règne l’échange, est-il encore possible de donner ?

3ème sujet

Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée

Il faut aller ici jusqu’au tréfonds des choses et s’interdire toute faiblesse sentimentale : vivre, c’est essentiellement dépouiller, blesser, violenter le faible et l’étranger, l’opprimer, lui imposer durement ses formes propres, l’assimiler ou tout au moins (c’est la solution la plus douce) l’exploiter. (…) Le corps à l’intérieur duquel les individus se traitent en égaux (c’est le cas de toute aristocratie saine) est lui-même obligé, s’il est vivant et non moribond, de faire contre d’autres corps ce que les individus dont il est composé s’abstiennent de se faire entre eux. Il sera nécessairement volonté de puissance incarnée, il voudra croître et s’étendre, accaparer, conquérir la prépondérance, non pour je ne sais quelle raison morale ou immorale, mais parce qu’il vit, et que la vie, précisément, est volonté de puissance. Mais sur aucun point la conscience collective des Européens ne répugne plus à se laisser convaincre. La mode est de s’adonner à toutes sortes de rêveries, les unes parées de couleurs scientifiques, qui nous peignent l’état futur de la société, lorsqu’elle aura dépouillé tout caractère d’« exploitation ». Cela résonne à mes oreilles comme si l’on promettait d’inventer une forme de vie qui s’abstiendrait de toute fonction organique. L’« exploitation » n’est pas le fait d’une société corrompue, imparfaite ou primitive ; elle est inhérente à la nature même de la vie, c’est la fonction organique primordiale, une conséquence de la volonté de puissance proprement dite, qui est la volonté même de la vie.

Friedrich NIETZSCHE, Par-delà le Bien et le Mal, §259, 1886