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Sur la nouvelle épreuve d’histoire-géographie éd civivique du brevet (collège)
par CED
Publie le samedi 29 juin 2013 par CED - Open-Publishing8 commentaires
Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG)
Réaction et analyse de l’APHG à propos du Diplôme National du Brevet (DNB)
Sujets d’Histoire-Géographie-Education civique 2013 : "Plus jamais çà !"
L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) a pris connaissance des sujets scandaleux du Diplôme national du Brevet (DNB) de la session de juin 2013 en France métropolitaine, et des réactions indignées des professeurs d’Histoire-Géographie-Education civique, comme de nombreux élèves et parents d’élèves.
De nouveau, comme avec les sujets du Baccalauréat général, les leçons de fin de programme ont été privilégiées. Est-ce la volonté de mettre au pas un corps professoral qui n’a eu de cesse de dénoncer la lourdeur des nouveaux programmes ? En voulant contraindre les enseignants à une véritable course contre la montre pour terminer des programmes infaisables, ce ne sont pas les professeurs qui sont sanctionnés, mais les élèves qui sont punis. Les questions posées, abordées en fin d’année scolaire, au pas de charge et pour la première fois, n’ont pas pu bénéficier d’évaluations et de remédiations, susceptibles de réduire les écarts entre les élèves. Nous sommes inquiets devant la grande difficulté à laquelle seront confrontés, dès le lundi 1er juillet, les correcteurs de tels sujets.
L’APHG relève un manque de clarté de certains intitulés et des incohérences entre les programmes de 2008 et les consignes du DNB de 20121, de nature à déstabiliser les élèves et à provoquer des interrogations chez les professeurs. Nous demandons que soient évités les pièges dans les formulations des sujets, dans l’intérêt de tous.
Ainsi, en respectant les textes officiels, la question longue en Histoire aurait dû porter sur l’ensemble des crises de la Guerre froide. Dans la plupart des manuels, la guerre de Corée n’est qu’à peine évoquée. Un élève moyen de Troisième ne disposait pas de la matière suffisante pour rédiger sérieusement un développement structuré2. En Géographie, c’est l’écriture de l’ensemble du sujet qui pose problème, comme le choix contestable des documents (le fond de carte et le tableau statistique sont peu convaincants). Il conviendrait d’éviter de donner aux candidats des documents de piètre qualité d’impression, comme en Education civique.
Les intitulés de certaines questions invitent davantage à la récitation qu’à une véritable réflexion des élèves.
Enfin, les documents proposés sont, pour l’essentiel, de nature journalistique et même publicitaire, tirés d’Internet, avec une question en Education civique sur la reconnaissance par les élèves des symboles des réseaux sociaux ! Ceci pose la question du statut de l’Histoire, de la Géographie et de l’Education civique comme disciplines scientifiques à l’Ecole, fondées sur l’étude des sources originales.
L’APHG demande avec insistance une refonte du DNB dès l’année prochaine. Il doit reposer sur des programmes allégés immédiatement et, à terme, révisés. Nous recommandons une nouvelle écriture de l’épreuve d’Histoire-Géographie-Education civique du DNB. L’APHG, qui défend la parité entre nos disciplines, demande pour la question longue, à la fois en Histoire et en Géographie, qu’il y ait le choix entre deux sujets. La formulation des consignes doit veiller à favoriser la réflexion et l’éveil critique des élèves, qui sont les citoyens de demain.
Pour l’APHG, l’Histoire, la Géographie et l’Education civique doivent redevenir des priorités de l’Education nationale, à tous les niveaux d’enseignement. Les professeurs de ces disciplines, soucieux de valoriser avec bienveillance le travail effectué tout au long du collège par leurs élèves, exigent un examen national avec des épreuves à la fois faisables et exigeantes, qui permettent une réelle égalité des chances et un accès de tous à une culture générale solide.
Fait à Paris, le 29 juin 2013
Le Secrétariat général de l’APHG (Béatrice Louapre-Sapir et Hubert Tison)
Messages
1. Sur la nouvelle épreuve d’histoire-géographie éd civivique du brevet (collège), 30 juin 2013, 12:23
Bonjour
Il fut un temps où le mouvement ouvrier et le syndicalisme enseignant revendiquaient avant tout la suppression des examens (comme le fameux certif).
Enseigner ce n’est pas bachoter... donc visons la disparition de ce brevet des collèges et autres examens inutiles !
1. Sur la nouvelle épreuve d’histoire-géographie éd civivique du brevet (collège), 30 juin 2013, 14:24, par Achebé
Au contraire, c’est le pouvoir qui cherche depuis des lustres à discréditer pour les supprimer les examens publics sanctionnant (ou plutot devant sanctionner) une formation générale. Comme ça, seules les écoles privées et certaines grandes écoles publiques pourront vendre un exam d’entrée. Les élèves de milieux défavorisés n’auront plus qu’à payer ou à renoncer ! Les profs du publics, les syndicats d’élèves et d’étudiants, la FCPE défendent les exams publics, qui doivent être manitenus mais améliorés.
2. Sur la nouvelle épreuve d’histoire-géographie éd civivique du brevet (collège), 30 juin 2013, 14:38
Les pouvoirs actuels n’ont de cesse de freiner et même détruire la nécessaire évolution des peuples en attaquant tous les acquis sociaux. L’accès à la Culture est un de ces acquis et qui déranges les hommes de pouvoir au plus haut point, car il est tellement plus difficile d’attaquer des masses dotées d’une culture scolaire et universitaire de qualité ( même si ce n’est pas la seule valable ). Là encore les masses sont piégées et gravement lésées par ceux-là même qu’elles élisent.
1. ne pas suppimer les diplomes, 30 juin 2013, 21:48
Supprimer le bac et les diplomes ? ce serait livrer des salariés sans qualification au patronat..
non, ce n’est pas une idee revolutionnaire.
2. ne pas suppimer les diplomes, 1er juillet 2013, 21:16
Je ne vois pas le rapport entre "formation" et "diplômes" ; on peut se former sans forcement passer devant un jury qui veille au respect des normes codifiés par ceux qui sont le savoir.
Mais sans doute je me trompe et défendre les examens est le sommet de la lutte révolutionnaire !
3. ne pas suppimer les diplomes, 2 juillet 2013, 17:05
"Mais sans doute je me trompe et défendre les examens est le sommet de la lutte révolutionnaire "
peu importe comment tu nommes : examens,controles ,c’est bien une évaluation de ce qui a été appris,et compris,mais libre à toi de faire soigner tes gosses par des médecins n’ayant jamais eu ni examens ,ni contrôles ...
4. Les examens scolaires sont-ils nécessaires ?, 2 juillet 2013, 20:37
Salut,
En fait, le texte de départ dénonçait le choix des sujets piochés dans la fin du programme de l’année parce que cette partie n’avait pas été vue par les élèves. Ma réaction était que cette dénonciation louable des ravages du bachotage ne tenait pas vraiment debout, en 3ème toute l’année se résume à ce bachotage, en dehors du développement de l’esprit critique, afin de tenir les délais... (la cadence pourrait-on dire) c’est le principe même de tout examen.
Qu’un docteur ait son diplôme n’en fait pas quelqu’un de compétent, je suis désolé, mais quelqu’un qui a appris ses leçons et les a recrachées (et puis, dans notre société, c’est surtout parce que ses parents étaient issus des milieux favorisés pouvant lui payer une formation qu’il est devenu médecin...)
Donc, désolé, le Brevet des collèges comme acquis de la classe ouvrière pour la défense des statuts et des salaires c’est pas vraiment le sujet
A lire... sur le site questions de classe(s)
Un bel article sur le site de CGé, nos amis belges, que nous relayons à notre tour...
Les examens scolaires sont-ils nécessaires ?
Interview de Anne Chevalier parue dans La Libre du 15/06/13
par DÛCHATEAU Jean-Paul
Beaucoup de parents, et d’enseignants, sont farouchement partisans des examens scolaires. Êtes-vous d’accord avec eux ?
De manière générale en Belgique, tant au Nord qu’au Sud du pays, la société tout entière a une vision très compétitive de l’éducation. C’est ce qui explique qu’elle ne remet pas en question l’organisation du système éducatif, et des examens en particulier. Ainsi, les parents se mobilisent et organisent leur vie professionnelle pour pouvoir être auprès de leurs enfants au moment des sessions d’examens. A titre d’anecdote, j’ai rencontré hier une de mes cousines qui atterrissait du Canada pour passer quelques jours en famille et elle m’a dit qu’elle ne s’attendait pas à se trouver elle-même au milieu d’une session d’examens ! Ambiance stressante, parents non disponibles, etc. Au Canada, précisait-elle, les enfants ont aussi des examens, mais ce n’est pas l’affaire des parents. Nous sommes opposés à cette culture de la note, c’est-à-dire aux évaluations chiffrées et aux sessions d’examens telles qu’elles sont organisées maintenant.
Pourquoi cette opposition ?
Dès l’entrée à l’école, les notations chiffrées soulignent bien plus les manques que les réussites et donc ne font donc pas apparaître une vision positive, de nature à mettre en avant les progrès que les élèves réalisent. On met l’accent davantage sur ce qu’ils ne savent pas. Très vite, prend forme une vision de l’école où on va être évalué et pas comme un lieu pour apprendre. J’entends parfois les enseignants dire que les élèves « ne travaillent que pour les points », mais on a tout fait pour qu’ils réagissent ainsi ! Cela commence au début de l’école primaire jusqu’à la fin du cursus scolaire. Quant aux sessions d’examens, telle qu’elles sont organisées au niveau du secondaire, elles sont très inégalitaires. Elles sont tout à fait favorables à des élèves qui bénéficient d’un soutien familial, alors qu’on livre à la nature les élèves qui ne reçoivent pas ce soutien parce que leurs familles ne sont pas proches de la culture scolaire.
Par quoi remplacer ce système que vous dénoncez ?
Il est clair que l’organisation des examens tels qu’ils se déroulent est la pierre angulaire de notre système scolaire. Cela va conduire à la réussite ou à l’échec, ou aux réorientations. Donc, on ne peut pas déconstruire le modèle des examens sans envisager de refonder le système dans sa globalité. Nous remettons en cause le principe du redoublement ainsi que le fait que chaque année, l’élève est sanctionné par rapport à ses acquis. Nous voudrions plutôt voir se développer un système éducatif qui, de 5 à 16 ans, conduirait tout un groupe avec des objectifs conjoints, et qui serait à la fin sanctionné par des évaluations externes.
Donc, pour vous, le système actuel crée lui-même l’échec ?
Oui, effectivement. En tout cas, il ne met pas les élèves dans une vision constructive de l’apprentissage. Cela n’empêche pas de s’interroger régulièrement pour savoir où l’on va et quels moyens on se donne pour y arriver. L’école de la réussite passe clairement par une transformation de la vision de l’évaluation.
Rend-on un bon service aux enfants et aux jeunes en ne les préparant pas à la sélection qui aura de toute façon lieu plus tard ?
L’école du fondement comme nous l’appelons (jusque 16 ans), ce n’est pas le lieu de la préparation à l’université. C’est plutôt le lieu de l’apprentissage des compétences citoyennes, communes à tous, pour être capables de comprendre le monde et d’agir.
Certains disent que votre positionnement est au mieux utopiste, mais plus sûrement idéologique et angéliste. Votre réaction ?
Ce l’est sans doute si on se place dans le cadre d’une vision compétitive et ultralibérale de la société. Une vision comme la nôtre ne correspond pas aux valeurs de ce type de société. Si on veut éduquer à la solidarité et à la coopération, et qu’on veut faire réussir tous les enfants, ce n’est certainement pas en passant par des sessions d’examens.
Interview de Anne Chevalier parue dans La Libre du 15/06/13 ps :
Cet entretien est à mettre en parallèle avec l’interview de Françoise Bertieaux, députée au parlement de la Communauté française (MR)http://www.lalibre.be/debats/opinio...
5. Les examens scolaires sont-ils nécessaires ?, 2 juillet 2013, 23:15
""" Nous voudrions plutôt voir se développer un système éducatif qui, de 5 à 16 ans, conduirait tout un groupe avec des objectifs conjoints, et qui serait à la fin sanctionné par des évaluations externes.""
traduction ?
n’est ce pas en fait, faire rentrer par la fenêtre ce qu’on a sorti par la porte ?
en réponse à ceci :
"Qu’un docteur ait son diplôme n’en fait pas quelqu’un de compétent, je suis désolé, mais quelqu’un qui a appris ses leçons et les a recrachées (et puis, dans notre société, c’est surtout parce que ses parents étaient issus des milieux favorisés pouvant lui payer une formation qu’il est devenu médecin...) "
un médecin peut ne pas être compétent ,certes mais certainement plus que celui qui a raté ses examens et ses diplomes !
Arretez avec cet argument stupide !
Si vous croyez que c’est surtout d’avoir des parents friqués qui font la reussite dans les études de medecine(ou autre) vous ne devez pas connaître l’université.
Mais je suis bien persadé que pour vos enfants ,vous choisissez les meilleurs médecins sanctionnés par les diplomes des meilleures universités !