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Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?
par Front Syndical de Classe
Publie le mercredi 28 octobre 2015 par Front Syndical de Classe - Open-Publishing11 commentaires
Syndicalisme, CGT réformistes par essence?
Au 51e congrès de trancher!
A l'occasion de la célébration des 120 ans de la CGT et dans le récent contexte des affrontements à Air France et du boycott de la récente conférence sociale, la question de la nature du syndicalisme, de son rôle et de ses missions a fortement émergé.
Et compte-tenu de son histoire et de sa place c'est le comportement de la CGT qui demeure au centre de cette confrontation des idées.
Cette confrontation des idées et des orientations se déroulant aussi à l'intérieur même de la CGT.
Et c'est bien aussi pourquoi cette question doit faire l'objet d'un débat et d'un choix sans ambiguïté à l'occasion du 51e congrès de la CGT.
C'est Maryse Dumas et Philippe Martinez. qui à différentes reprises et récemment ce dernier dans un entretien au cours du club de la presse à Europe 1, le 19 octobre dernier, répondent à cette interrogation : " Nous sommes par essence réformistes " *
Par essence ou par choix, et pour quelle efficacité?
Cela n'est pas nouveau
Ce choix n'est pas nouveau.
L'opposition entre ceux qui réduisent l'action à l'obtention de réformes destinées à corriger les injustices les plus criantes et ceux qui tout en menant la lutte pour les revendications immédiates conjuguent cette activité à l'objectif d'une mise en cause radicale (au sens de prendre les choses à la racine) du capitalisme, remonte au début du combat syndical à l'époque de la révolution industrielle.
Dans le passé comme présentement, le réformisme a conduit aux divisions et s'est totalement placé sous la dépendance idéologique, politique des classes dominantes. Le système de domination et d'exploitation ne devait pas être mis en cause pour une véritable alternative à son hégémonie; seuls les " abus ", les " exagérations", les violations trop flagrantes d'un traitement considéré comme juste et acceptable devaient être dénoncés; en contre-partie patronat, pouvoir, consentaient à quelques concessions et ont tiré argument du " grain à moudre" justifiant auprès des adhérents syndicaux et des travailleurs ce positionnement.
Mais ce temps là est bel et bien fini!
ce qui est nouveau
Ce qui est nouveau dans l'évolution des rapports sociaux depuis une trentaine d'années c'est que la remise en cause de tous les conquis issus de la période antérieure " négociations" après " négociations", " conférence sociale" après " conférence sociale", "réforme "après "réforme".
Tous les " accords", " négociations" , " concertations", " conférences sociales", " dialogues" se soldent au final par une remise en cause systématique, récurrente, continue de tous les conquis issus de la Libération en matière de droit et garanties du travail, de protection sociale, de droit à la santé, de retraites …. Et plus récemment,
L'accord dit Accord National Interprofessionnel de juin 2013 encourage et facilite les licenciements, la régression des salaires, la mobilité et la précarité.
L' accord sur les retraites en 2013 sous la conduite d'Ayrault , aboutit à l'augmentation de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein et aggrave les conditions imposées par les contre-réformes successives de la droite depuis 1993 s'attaquant tour à tour pour diviser d'abord au secteur privé, puis aux secteur public enfin aux régimes spéciaux.
Les récents accords ARRCO/AGIRC soldés entre autre par le report du départ en retraite d’un an par rapport à l’âge du taux plein. Et pour beaucoup par une diminution pure et simple de la pension.
Les "accords" d'entreprise comme chez Bosch, Smart, Air France étant caractérisés par la même exigence patronale d'abandons revendicatifs et de reculs sociaux.
Ces
accords étant approuvés de manière récurrente sous la conduite de
la CFDT, syndicat courroie de transmission du pouvoir socialiste
flanquée de la CGC et de la CFTC (les pieds nikelés de la
signature) , accords préparés de notoriété publique par des
rencontres séparées entre le MEDEF et la CFDT.
Et de toute
manière la "négociation " et le
dialogue social entre partenaires étant systématiquement placé
sous la menace effective d'un passage en force au parlement en cas
d'échec desdites "négociations ".
En fait il s'agit d'aboutir aux résultats prévus par les contre-réformes après un long pilonnage de l'opinion dans les grands médias sous la houlette des experts et des économistes système si possible avec l'aval des organisations ou en s'en passant en jouant l'opinion contre les défenseurs des acquis qualifiés pour la circonstance de conservateurs!
Une régression sans fin est ainsi engagée!
Ce qui est également nouveau c'est que la direction de la CGT adopte cette définition du syndicalisme faisant l'impasse complète sur la nécessité de lutter pour un changement profond de société.
Car cette inclinaison ne figure ni dans la phase de fondation de la CGT en 1895 ni dans son histoire jusqu'à une période récente.
La charte d'Amiens de 1906 précise en effet :
Dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. ;
Mais
cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme ;
il prépare
l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera dans l’avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale ;
C'est bien la " la double besogne du syndicalisme" dont il s'agit pour un syndicalisme digne de ce nom.
Et depuis 1969 jusqu'à 1995 la CGT faisait figurer dans ses statuts la nécessité à la fois de la lutte revendicative immédiate et la nécessité d'une appropriation collective des grands moyens de production et d'échange.
Ce sont les modifications statutaires du 45e congrès sous la houlette de Lydia Brovelli à présent consultante entre autre de l'association Réalités du dialogue social (RDS), partenaire de nombreux rapports au gouvernement qui fait supprimer la référence à l'objectif de " la socialisation des moyens de production et d'échange ", véritable référence jusque là de la volonté de transformation en profondeur de la société, de la nécessité " d'expropriation des expropriateurs" pour aller au bout de la lutte quotidienne contre l'exploitation.
En remplaçant cette formulation précise et l'objectif de la disparition du salariat et du patronat par le seul combat contre l'exploitation, sans plus donc de visée de bouleversement réel, durable et en profondeur de l'ordre établi un choix a été fait.
Une réorientation de la CGT qui date donc des vingt dernières années.
L'attitude réformiste se trouve moins que jamais justifiée
Or aujourd'hui plus qu'à toute autre époque une telle attitude ne trouve plus aucune justification!
D'abord, cette mutation n'a conduit qu'à des défaites et à un affaiblissement.
Depuis 20 ans de mutation et d'adaptation où en est le renforcement de la CGT et où sont les conquêtes?
Le soit-disant donnant-donnant des périodes " fastes" a cédé la place au gagnant-perdant : gagnant du côté patronal et perdant du côté des salariés, des sans emploi, des précaires …
Et dans ces conditions donc, plus que jamais l'invocation de la nécessité du dialogue, du compromis, de véritables négociations est totalement inadaptée aux exigences de l'heure pour la défense des travailleurs … comme des sans emploi, des précaires et au fond cette attitude ne sert qu'à masquer la responsabilité et la volonté des classes dominantes et du patronat d'infliger défaite sur défaite aux travailleurs avec si possible le consentement des victimes!
Car une autre ruse des exploiteurs est de dresser leurs victimes les unes contre les autres en désignant les organisations syndicales comme arc-boutées sur la défense de ceux qu'ils désignent comme les "insiders" encore protégés par les statuts, les conventions collectives …
Comme si les garanties fruits des luttes antérieures était devenues un privilège tandis que les vrais privilèges des classes dominantes, leur arrogance et leur détermination à les préserver demeure masquée ou considérée comme une nécessité ou une réalité indépassable.
L'objectif de destruction de toutes les conquêtes issues du salariat
Macron ses taxis, ses bus, le low cost aérien donnent le ton!
Car, autre caractéristique nouvelle destinée à marquer durablement le paysage et la conjoncture : les classes dominantes entendent mettre à profit la révolution technologique en cours, la numérisation et la dématérialisation des processus de production pour s'attaquer frontalement à tous les conquis liés aux institutions du salariat et au financement de la protection sociale.
Les plus déterminés d'entre les exploiteurs et les plus "créatifs " envisageant la fin du salariat, vieille revendication du mouvement ouvrier dénonçant le rapport de subordination et d'exploitation effectivement consubstantiel au salariat.
Ce qui a permis par exemple à un économiste sur la chaîne radio patronale, BFM, d'ironiser cyniquement en faisant état de l'avant-gardisme de la CGT et du PCF il y a plus de 50 ans, se fixant pour objectif la suppression du salariat, et en concluant par l'affirmation revancharde "cela c'est maintenant nous qui allons le faire! Ce que Ryanair par exemple a déjà mis en pratique puisqu'elle n'a plus de salariés pilotes mais des auto-entrepreneurs à disposition!
Ce qu'ils veulent en effet détruire ce n'est pas bien sûr le rapport de subordination et d'exploitation du salariat, mais les conquêtes bâties par des luttes séculaires du mouvement ouvrier arrachant le financement patronal de la protection sociale, des retraites; des moyens financiers considérables (les institutions du salariat comme dit Bernard Friot) échappant à la loi du profit, préfigurant la possibilité d'un autre fonctionnement de la société substitut à la loi du marché!
Une " concertation " et un " dialogue " impossibles
Et donc dans cette conjoncture, pour cet ensemble de raisons, pour prendre en compte la détermination des choix opérés par les classes dominantes et les pouvoirs à leur dévotion, il est totalement illusoire, contre-productif et totalement néfaste de continuer à entretenir l'illusion d'une concertation possible avec ces forces et de la possibilité d'un compromis profitable avec elles pour les travailleurs.
D'autant que la racine de cette conjoncture réside dans la crise profonde dans laquelle est entré le capitalisme qui le conduit à ces politiques d'austérité partout déployées et aux aventures guerrières destinées à préserver son contrôle et son hégémonie mondiale fortement remises en cause.
L'exemple de la Grèce en atteste comme la politique occidentale au Moyen orient attestent du chaos que ses interventions engendrent!
Comme le montre encore l'attitude de la direction d'Air France qui continue d'exiger une rédition en raz campagne de ses salariés : "Vous devez travaillez plus pour gagner la même chose, si vous refusez vous gagnerez moins et de toute manière il y aura des suppressions d'emplois!".
Parce que dans le cadre du système actuel la variable d'ajustement ce sont les salaires, qu'ils n'entendent absolument pas renoncer à la concurrence entre les travailleurs, parce que cette concurrence est le moyen essentiel de la pression à la baisse permanente des salaires, parce que le maintien continu de leurs profits est leur seul critère comme la préservation de leurs privilèges!
Par conséquent, continuer à exiger de vrais négociations qui n'auront pas lieu c'est détourner le mouvement syndical de sa tâche exclusive qui doit consister à construire un mouvement d'ensemble des travailleurs, surmontant les divisions pour stopper la spirale des régressions et passer à une véritable contre-offensive et de reconquête sociale, de nouveaux droits et de nouvelles perspectives de transformation.
Séparer les tâches de défense quotidienne des intérêts des travailleurs du projet de transformation de la société, ce que fait la pratique réformiste du syndicalisme c'est en même temps couper les ailes à la lutte quotidienne.
L'incapacité à conduire jusqu'au bout le formidable mouvement contre la contre-réforme des retraites en 2010 atteste de l'impasse d'une stratégie réformiste à la remorque de la CFDT incapable de libérer toute la puissance de mobilisation de la classe ouvrière.
En faisant prévaloir le compromis et la compromission permanente avec l'adversaire de classe!
Parce que pour se défendre pied à pied, sans céder au découragement aux divisions et au fatalisme il faut aussi avoir chevillé au corps l'espoir qu'un autre monde est possible. Parce que la lutte demande aussi des sacrifices et le dévouement et que seul l'espoir et que le projet de "changer le monde " sont de nature à galvaniser les énergies et l'engagement déterminé d'en finir avec l'injustice, les inégalités, la guerre ...
Si le mouvement syndical doit effectivement s'adapter à son époque ce ne doit pas être au prix d'un renoncement à ses missions et à ses traditions forgées dans des luttes souvent dures et parfois héroïques.
Modernes eux ? Allons! Comme aux siècles précédents leurs ancêtres ils exigent de nous l'obéissance, la soumission à leurs intérêts, consentir à considérer que leurs intérêts de classe représentent l'intérêt général! Pure mystification!
Le mouvement du monde et les mutations sociales sont aussi le reflet de l'intervention volontaire des classes en lutte et non d'une inéluctable évolution en quelque sorte naturelle et irréversible.
C'est ainsi que comme le dit IDBIHI, ce chibani de Renault Billancourt dans un ouvrage récent " ils n'ont pas fermé Billancourt pour des raisons économiques mais d'abord pour des raisons politiques" **.
Plus que jamais l'injonction de notre camarade Henri Krasucki :
"LA RÉGRESSION SOCIALE NE SE NÉGOCIE PAS, ELLE SE COMBAT!" est devenue un impératif catégorique.
En tournant le dos aux gesticulations d'une CES qui lors de son récent et dernier congrès à Paris psalmodiait "négociation! négociation!négociation!"!
Et au fait, tiens, où en est la rencontre entre Jean-Claude Juncker et le nouveau secrétaire général de la CES qui devait avoir lieu dès le lendemain du congrès pour donner suite aux promesses de tribune?
Un débat incontournable
Ce débat là et cette confrontation devrait donc être exigés par les militants et les structures combatives de la CGT dans la préparation et le déroulement du 51e congrès en avril prochain.
Que ce débat devienne effectivement incontournable car il est totalement incompatible de se réclamer à la fois du syndicalisme de classe en même temps que du réformisme!
Et à l'heure où comme à Air France c'est la colère qui prend le pas sur la résignation c'est la grande CGT de combat fidèle à son histoire et tournée vers les luttes à venir qui doit finalement l'emporter!
Le Front Syndical de Classe
27 octobre 2015
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* Europe 1, Le club de la presse le 19 octobre 2015
* question de Robert Namias :
"L'épisode des
chemises arrachées est un symbole. On avait l'impression depuis des
années, sans doute ça avait commencé avec l'un de vos
prédécesseurs, Bernard Thibault, on avait l'impression que la CGT,
quelque part était devenu un syndicat plus proche des syndicats
réformistes que d'un syndicat révolutionnaire. Et puis là, de
temps en temps on voit des pulsions avec la violence en
l’occurrence, avec les chemises déchirées et que vous ne
condamnez pas véritablement, on a l'impression que vous avez
toujours des pulsions révolutionnaires et que sur le fond des
choses c'est un peu la même chose, dès qu'il s'agit de remettre en
cause les acquis, le modèle social, c'est-à-dire ne pas le rénover
comme le souhaitait ce matin François Hollande, mais le garder tel
quel, on a donc l'impression que vous êtes conservateur dans ce
domaine, ou un peu réactionnaire"
réponse de Philippe Martinez :
"On aura entendu beaucoup de choses ce soir... Nous sommes pour des réformes, encore faut-il s'entendre sur le mot réforme. Jusqu'à maintenant des réformes c'est pour un mieux pour les salariés, point. Nous faisons des propositions, je vous en ai cité quelques unes; d'ailleurs par exemple le fameux CPA [ Compte Personnel d'activité] que nous on appelle la Sécurité Sociale Professionnelle, ça fait 15 ans, 15 ans qu'on fait des propositions en la matière.
Vous voyez, nous notre souci c'est d'être auprès des salariés, quel que soit le qualificatif qu'on met derrière le syndicat, c'est notre raison d'être, c'est d'être auprès des salariés, et donc à partir de ce que vivent les salariés, notre connaissance des entreprises, et on a la prétention d'en connaître un petit peu sur les entreprises, eh bien nous faisons des propositions, donc nous sommes un syndicat et je l'ai dit déjà, le syndicalisme est par essence réformiste …"
** " IDBIHI De Renaut Billancourt à l'Olympia
Parcours
d'un marocain 1968-1987"
Par
Youcef Haji
Editeur de Talents Casablanca
Messages
1. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 29 octobre 2015, 14:20
Martinez, Dumas, une petit effort qui vous prendra 10 minutes :
lisez la charte d’Amiens.
2. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 29 octobre 2015, 14:54, par nazairien
Extrait de la préface au livre de Benoît Frachon ( autre "Grand Nom" de la CGT) "Au rythme des jours" , écrite par Henri Krasucki en 1967, alors secrétaire de la CGT.
« De tous ces affrontements aussi divers que les courants qui ont agité le mouvement ouvrier, il en est un, fondamental, qui domine la vie et l’histoire syndicales : c’est celui qui oppose lutte de classes et collaboration de classes.
Rien n’a fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. Les trois scissions qu’a connues la CGT ont toutes été provoquées par ceux qui voulaient imposer à tout prix une orientation de collaboration avec la bourgeoisie. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT.
Or, la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement. La bourgeoisie se charge bien de la rappeler durement à qui l’oublie.
La CGT de lutte de classes, la voilà l’organisation syndicale des temps modernes ! Nous sommes au temps du capitalisme monopoliste d’Etat, des concentrations gigantesques, celui où le Capital et l’Etat conjuguent à fond leurs moyens contre la classe ouvrière et les masses laborieuses, où la lutte de classes s’aiguise et où la conscience ouvrière s’élève.
Est moderne l’organisation syndicale que sa clairvoyance, sa fermeté et sa cohésion rendent capable de comprendre cette situation, d’unir en un bloc les travailleurs et de les conduire efficacement à l’action pour leurs revendications et l’ensemble de leurs intérêts.
Nous sommes au temps où le développement de la société humaine et celui de l’économie, sous l’aiguillon du progrès scientifique et technique, pousse la socialisation du travail à un degré extrême, mettant en évidence l’anachronisme et la monstruosité de la domination des monopoles – c’est-à-dire d’une petite minorité – sur le travail de tous.
Est moderne l’organisation syndicale qui est résolue à travailler activement au rassemblement des forces démocratiques nécessaires pour secouer la domination des monopoles ; que sa position conséquente dans le lutte de classe, son orientation et son autorité mettent en mesure de montrer sans forfanterie que, selon l’expression de Benoît Frachon, « la classe ouvrière est preneuse de la succession » et qui est capable de diriger sa lutte pour y parvenir. »
1. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 29 octobre 2015, 16:11
OUI , le 51 ème congrès devra trancher entre syndicalisme réformiste et syndicalisme de classe ; les exemples développés par le FRONT SYNDICAL DE CLASSE l’illustrent parfaitement ...
Je me permets de rajouter un thème qui va sans aucun doute faire débat :
dans la continuité de LE PAON , la nouvelle direction confédérale remet sur le tapis la nécessité de réorganiser la confédération et de modifier ses structures qui selon elle , ne sont plus adaptées ...
outre le fait qu’il semble important de savoir si ce constat de la direction confédérale est partagé , l’ essentiel est de savoir " s’adapter à quoi ?
Or les premiers éléments qui nous parviennent ne peuvent que nous inquiéter , car l’adaptation qui nous est proposée est calquée sur la nouvelle carte régionale et sur ce que l’UE appelle les bassins d’activité ou bassins d’emploi , fini l’organisation départementale et donc les UD , fini la proximité avec notamment les TPE et PME qui sont pourtant souvent des déserts syndicaux ou l’exploitation fait rage .
Ce sont les régions ( réduites à treize °) qui seraient chargées de coordonner l ’activité syndicale , ce faisant le pouvoir de la conféde serait considérablement renforcé au détriment du terrain , le syndicalisme institutionnel , celui qui siège dans les commissions bidons et donc par essence réformiste comme dirait MARTINEZ prendrait donc le pas sur le syndicalisme de combat ...
La manoeuvre est claire , la direction confédérale entend avoir les mains libres pour négocier avec le pouvoir et le MEDEF comme elle l’entend , et pour celà elle a besoin de marginaliser la base comme le fait la CFDT .
A moins d’être très naîf , on ne peut écarter l’hypothèse que la CES est derrière cette tentative d’en finir avec le syndicalisme de classe en FRANCE , d’ou l’importance de débattre également lors de ce congrès du maintien de la CGT dans la CES .
Camarades un congrès cela se prépare , ceux qui sont attachés à LA CGT , à son caractère de classe DOIVENT S’Y ATTELER ...
richard PALAO
2. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 29 octobre 2015, 19:00, par alain chancogne dit A.C
Ce que je ne supporte PLUS, c’est la façon qu’ont des martinez et autres , de se couvrir des suaires de ceux qui ont donné leurs vies pour la Liberté , et comme dimanche dernier à Chateaubriand , de délivrer un émouvant hommage à NOS camarades fusillés par les Nazis en prononçant des mots qui sont en évidente contradiction avec les ACTES que dénonce le FSC et le très important rajout que tu fais .
Cartout est lié:CES, alignement européiste, "syndicalisme rassemblé" ..’dans l’inaction, statuts, etc etc
C’est pourquoi ce que je mets en gras de ce discours me fait serrer les poings
http://lacgt44.fr/spip.php?article809
’extraits)
Le Dimanche à Chateubriand..le lundi avec MONKS pour FUSILLER..LE SYNDICALISME de CLASSE
OUI, il faut accepter , camarades , que le FIL ROUGE de la Lutte des classes traverse la CGT
MARTINEZ est d’un côté, NOUS , de l’autre !
Les adhérents ont la possibilité de DIRE"STOP, BASTA YA"
ILs ont aussi le droit de ne pas OSER , parce qu"après tout "ça désespère Billancourt"
(Réfrence d’un temps ou BILLANCOURT avait un potentiel industriel bousillé avec quelques complicités dans NOTRE CAMP :
OUi, J’accuse SAINJON et POPEREN d’avoir , au sein de la CGT et du Parti Communiste, avec d’autres seconds couteaux, -à quel PRIX ?-
...collaboré avec les patrons et les pouvoirs successifs pour qu’"on " abatte la Forteresse OUvrière)
Alors, ils ne faudra plus dire" je ne savais pas"..
Cordialement
A.C
3. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 30 octobre 2015, 09:40
Comme tu le dis ALAIN, le fil rouge de la LDC traverse la CGT avec son corollaire : l’opportunisme ...
il y a quelques mois je m’étais frictionné avec le secrétaire de mon UD lors d’un comité départemental ou j ’avais critiqué l’appartenance de la CGT à la CES , celui-ci m’avait répondu que l’important n ’était pas d ’être ou ne pas être à la CES , mais la solidarité internationale , bien sûr je lui ai rappelé les combats de la CGT contre le colonialisme , pour la paix , son soutien à la république espagnole ...alors que la CES n ’existait pas ...
Aujourd’hui se sentant menacé dans son emploi avec la disparition des UD programmée par la confédé , ce même camarade vitupère contre l’ alignement pro-européen de la CGT et reconnait en "OFF" que les réformistes agissent en sous_ main pour en finir avec le syndicalisme de classe ( il siège à la CE confédérale )
le double langage de MARTINEZ que tu dénonces est également utilisé par de nombreux responsables locaux , englués dans "l’institutionnalisation " du syndicalisme qui les installe dans un certains confort , les coupent de la réalité du terrain , de la souffrance de nombreux travailleurs , ce n’ est donc pas une réorganisation sur la base des restructurations du territoire voulues par le capitalisme dont la CGT a besoin , mais c ’est d’un retour aux sources : celui du syndicalisme de classe et de masse confédéré au plus près des réalités , de l’exploitation , celui du syndicalisme démocratique ou chacun compte pour un ou être syndiqué ne se limite pas à payer une cotisation pour améliorer l’ordinaire des dirigeants , celui du syndicalisme de combat et de lutte contre le capitalisme ...
RICHARD PALAO
4. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 1er novembre 2015, 08:53, par ETELLIN
Un très amical bonjour à Richard PALAO depuis la Savoie où les conflits se poursuivent avec la fermeture de l’Usine GRAFTEH en Tarentaise à la Léchère dont l’entrée est occupée depuis 36 jours pour empêcher le déménagement et la délocalisation des machines par le Patron en Italie.
Le seul syndicat dans l’action est la CGT, bien aidée par le Maire et la population face à "un patron voyou" qui casse le "restant d’industrie en Tarentaise"
Le projet de reprise partielle par une entreprise savoyarde est toujours rejeté par ce "Patron voyou !"
L’usine CARBONE SAVOIE à côté est elle aussi en danger.
D’autres actions à la Poste avec "les projets de réorganisations de tournées" supprimant des emplois rejetés par l’intersyndicale CGT, Sud et FO (plusieurs grèves)
La SNCF est la mise en place de la Réforme malgré les 10 jours de grève en juin 2014
(mise en place de 3 entités, casse du statut, casse des Comités d’Etablissements et des activités sociales, loi MACRON et le remplacement des trains par des bus !
(votée avec le 49/3 !) ....., les enseignats et la Réforme des collèges, les Territoriaux et la Mutualisation qui supprime des emplois. la liste est longue ........sur la Savoie !
Face à toutes ces attaques, les salarié-es se mobilisent avec la CGT principalement, Sud Solidaires, parfois FO et la FSU mais les autres Confédérations "collaborent" avec le Gouvernement et le Patronat en signant des accords !
"Le moteur des luttes" est bien d’abord les salarié-es avec la CGT à laquelle se joint Sud Solidaires là où il est présent, FO étant plus ponctuel sur des actions ciblées.
Après, "le débat" entre le terrain des luttes et la Confédération est plus compliqué.
COMMENT RESTER DANS LA CES REFORMISTE et ETRE POUR LA LUTTE de CLASSE ?
Ce sera tout l’enjeu du 51ème Congrès de la CGT que je vais suivre !
5. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 2 novembre 2015, 08:55, par ETELLIN
Va-t-on vers la suppression des UD avec la Réforme des Régions ?
Je ne vois pas très bien le pourquoi ?
La Réforme des Régions (de 25 à 13) a été décidé unilatéralement par les Elues sans consultation de la population !
Est-ce que la CGT doit s’adapter à ce que les travailleurs n’ont pas choisi ?
2ème question : Est-ce que le Congrès de la CGT tranchera sur un syndicalisme de lutte de classe ou le réformisme ?
La CGT doit-elle rester dans la CES ? Nous n’avons pas eu beaucoup d’informations sur ce Congrès "patronné par les Politique"s : HOLLANDE, JUNKER, le Ministre luxembourgeois du Travail et autres .........
Je donne le bonjour à Richard PALAO dont les commentaires sont toujours très intéressants et pertinents !
Je suis toujours en contact avec l’Union Locale CGT de Chambéry.
Nous étions à PARIS le 29 octobre pour défendre les activités sociales des Comités d’Etablissements à la SNCF et contre les regroupements de Lyon et Chambéry devant le siège de la Direction et l’après-midi à la Gare Montparnasse et le Ministère des Affaires Sociales avec les actifs et retraités pour s’opposer au "gel" des retraites depuis 3 ans, contre la mensualisation, pour le Pouvoir d’Achat.
Le matin, plus de 800 participant-es avec la CGT et Sud Rail.
L’après-midi avec la CGT, Sud Rail et la FGRCF (Fédération Générale des Retraités)
avec plusieurs milliers de participant-es.
6. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 3 novembre 2015, 16:39, par ETELLIN
Bonjoàur Richard,
J’ai écrit 2 questions qui devraient être débattues au51ème Congrès de la CGT :
- Est-ce que les Congressistes vont trancher entre "syndicalisme de lutte de Classe" et "Réformisme ?"
- Est-ce que la CGT va rester à la CES justement avec les "Réformistes" de la CFDT, CFTC, UNSA, FO et CGC ?
Quant on voit comment le "dialogue Social" est prôné par le Patronat et le Gouvernement, autant dire qu’il n’y en a plus du tout !
(Air France, SNCF, Territoriaux, Education Nationale et la réforme des collèges, La Poste, le Privé où les entreprises ferment - en Savoie GRAFTECH)
Amitiés de la Savoie !
3. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 3 novembre 2015, 09:03, par ETELLIN
Ce sera une des questions de fond du 51ème Congrès de la CGT : poursuite de la lutte de Classe ou réformisme ?
Les évènements d’Air France, avec la convocation au Tribunal Correctionnel de
5 salariés le 2 décembre 2015, les 18 autres convoqués en Conseil de Discipline pour les faits du 5 octobre lors de l’envahissement du CCE, le boycott par la CGT et Sud Solidaires de la Conférence Sociale, les nombreux conflits vis-à-vis d’ entreprises privées qui "délocalisent" en Italie (ex : GRAFTECH en Savoie - Tarentaise - qui veut déménager les machines), Carbone Savoie sur le même site ..... d’autres dans des départements .....
Les Patrons sont toujours les Patrons et font ce qu’ils veulent des salarié-es !
A la SNCF, la mise en place de la REFORME malgré les 10 jours de grève en juin 2014
continue avec l’application de la LOI MACRON votée avec ....le 49/3 et le transfert des trains sur les BUS avec les risques d’accidents, la pollution et les suppressions de postes (à la SNCF) sur les autoroutes et routes.
PLUSIEURS MILLIERS DE CHEMINOT-ES ONT MANIFESTE A PARIS LE 29/10/2015
jusqu’au Ministère des Affaires Sociales qui a refusé de recevoir une délégation intersyndicale ! Voilà le "Dialogue Social du Gouvernement"
Les "médias aux ordres n’ont même pas relaté cette manifestation !
A la SNCF comme à Air France, les Directions et le Gouvernement font ce qu’ils veulent malgré l’opposition des salarié-es.
Comme à la Poste où les réorganisations des tournées des facteurs suppriment des emplois et aggravent les conditions de travail.
Il y aurait encore beaucoup d’autres exemples où nous voyons cette politique de classe du Patronat et du Gouvernement et l’absence totale de "DIALOGUE SOCIAL"
Pour en revenir à la CGT, Est-ce que la suppression des UD va se faire et quel rôle la CGT joue dans la CES où il n’y a que des Confédérations Réformistes ?
4. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 3 novembre 2015, 13:52, par ETELLIN
2 QUESTIONS A LA CONFEDERATION CGT :
- compte-t-elle se prononcer au 51ème Congrès pour la LUTTE de CLASSE ou pour le REFORMISME ?
- compte-t-elle rester avec les Réformistes (CFDT, CFTC, FO, CGC) dans la CES ?
2 questions très importantes qu’il faut résoudre.
Le bonjour à Richard PALAO de la Savoie !
5. Syndicalisme, CGT réformistes par essence ?, 3 novembre 2015, 16:11, par ETELLIN
JE REPETE MON MESSAGE QUI N’EST PAS PARU PRECEDEMMENT (?)
2 QUESTIONS :
- Au 51ème Congrès de la CGT, Est-ce que les militant-es et adhérent-es vont trancher entre syndicalisme de LUTTE de CLASSE et REFORMISME ?
- Est-ce que la Confédération va rester dans la CES "occupée" par la CFDT, CFTC, FO et CGC ? (TOUS REFORMISTES !)
Quand on voit l’attitude du Patronat et du GOUVERNEMENT face au Dialogue Social (Air France, SNCF, Poste, Territoriaux, Hôpitaux, Education Nationale et la Réforme des Collèges ......il me semble que la LUTTE de CLASSE existe bien toujours !
De plus, le passage en force que veut faire le Gouvernement à Notre Dame des Landes doit être combattu.