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Syrie : Le massacre des innocents
par Jean-Pierre Dubois
Publie le dimanche 5 janvier 2014 par Jean-Pierre Dubois - Open-Publishing1 commentaire
Nahed Hattar est un écrivain et journaliste jordanien résidant à Amman. Dans un article publié dans le journal libanais Al-Akhbar, il évoque le cas exemplaire et douloureux d’un couple qui s’est donné la mort avec leurs quatre enfants pour échapper à la barbarie « d’une quinzaine de monstres wahhabites » qui ont fait irruption dans leur HLM de la petite ville ouvrière d’Adra, en Syrie.
« Porte d’entrée fracassée, armes blanches ruisselantes de sang, instincts meurtriers débridés... »
Nizar et son épouse Mayssoun savaient fort bien ce que eux et leurs enfants risquaient au cas où ils tomberaient entre les mains de ces assassins. Lui serait-il décapité, pour l’unique raison qu’il est « Alaouite », avant ou après que son épouse ne soit violée selon le scénario désormais « inévitable et répétitif » qui prévaut en Syrie ?
Déterminé à ne pas courir ce risque, Nizar avait conservé quatre grenades récupérées sur le cadavre d’un soldat syrien ; il ne lui restait qu’à les dégoupiller : l’explosion les a tous emportés, lui, son épouse, ses quatre enfants, et huit de ces monstres affiliés aux Services de renseignement saoudiens.
Pour le journaliste jordanien, le roi d’Arabie saoudite, les souverains du Qatar et les dirigeants de la Turquie, tous devraient être « déférés devant la Cour Pénale Internationale pour être jugés sur ce massacre et des dizaines d’autres commis par les milices qu’ils financent et arment avant de les lâcher sur la Syrie ».
Quant aux médias syriens, ils doivent abandonner le langage officiel, empreint de retenue, pour dire au monde, sans équivoques, la vérité odieuse telle qu’elle est : en Syrie, il se livre « une guerre de nettoyage ethnique et de destruction massive » !
L’armée gouvernementale syrienne « résiste et avance », mais elle ne pourra protéger tous les Syriens à travers tout le pays dont certaines zones sont sous le contrôle de ces envahisseurs wahhabites appartenant aux réseaux d’Al-Qaïda.
Il faut briser le discours dominant qui prétend que l’on a affaire en Syrie à un conflit entre un régime et son opposition ; il y a belle lurette qu’il n’est plus question de réformes ou de changements politiques mais, tout simplement, de faire échec à la barbarie !
Quant aux dirigeants occidentaux, ils doivent s’affranchir du carcan des intérêts de leurs multinationales et réfléchir aux dangers qui guettent leurs pays et la civilisation toute entière depuis la libération de cette bête surarmée et riche de milliards de pétrodollars.
Triste symbole : En visite en Arabie saoudite, Hollande reçoit un sabre du commandeur des égorgeurs...
Messages
1. Bonne année Jaurès !, 5 janvier 2014, 11:21, par chb
A Nüremberg, des hommes politiques et des journalistes avaient été condamnés pour avoir perpétré et promu des crimes de guerre / contre l’humanité, parmi lesquels des guerres d’agression.
Ce dernier chef d’inculpation concernerait plusieurs de nos responsables actuels, pour peu que la justice s’y intéresse un jour. En effet, débarrassés des propagandes croisées, les conflits "humanitaires" (qui tournent toujours mal !) se révèlent être des guerres d’agression. Dès 2003, c’est ainsi qu’on comprenait l’attaque étatsunienne contre l’Irak, menée sur d’ignobles prétextes.
Evidemment, les temps ont changé depuis 1946.
Bien sûr, l’invocation des Droits de l’Homme brouille le tableau.
Mais le mobile reste inchangé sous ses oripeaux divers : l’impérialisme, dont les acteurs et les complices et les porte voix ne sont pas plus innocents que ceux d’antan.
Cette famille suicidée à Adra ne luttait pas pour maintenir un dictateur sur son trône, elle voulait juste vivre dans un beau pays multiconfessionnel, en cours de destruction par les instruments jihadistes d’une coalition internationale pseudo morale.
Encore une fois, les victimes, ce sont les peuples, non ?
Bonne année Jaurès !