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Toi le jeune catho, la mère de famille, le crâne rasé, ton "Jour de colère" me fait gerber
par Adrien Parmentier
Publie le mercredi 29 janvier 2014 par Adrien Parmentier - Open-PublishingHomen, Manif pour tous, Civitas, partisans de Dieudonné, anti-IVG... Tous étaient réunis dimanche à Paris pour défiler afin de marquer leur opposition à François Hollande. De "Faurisson a raison, la Shoah, c’est bidon" à "on s’est battus contre les pédés, on se battra contre l’IVG", les manifestants ont sorti leurs slogans les plus effrayants. Notre contributeur leur écrit.
Édité par Louise Pothier
Des "Dies Irae", seul celui de Mozart me reste en tête. Le tien m’écoeure. Loin de toi, je te regarde avec effarement, je ne reconnais plus ma France.
Je te contemple. De la pointe irlandaise, tu sais que de là-haut, j’ai vue sur l’Europe toute entière et en particulier sur toi, l’énervée de l’Atlantique. Mes amis ici, s’inquiètent et me disent : "Je comprends que la France soit le pays de la liberté d’expression, mais il est impensable de laisser de tels propos impunis."
Si l’on oublie par mégarde les récentes interdictions de spectacle d’un ancien humoriste, alors, effectivement, la France est la terre d’expression de la liberté... ou l’inverse.
Ta haine a écorché la France
Mais ce dimanche, ta "liberté d’expression", je la remets en question. Ta "liberté d’expression" a souillé les rues de Paris. Ta haine a écorché la France. Ta haine du système, ta haine du juif, ta haine du gay, ta haine de l’autre, ta haine du journaliste.
J’essaie de remettre en ordre les événements de ce dimanche, je ne comprends toujours pas. Je suis atterré, choqué, outré par tant d’animosité. Ta "liberté d’expression" pue. Tu les sens aussi, ces relents pétainistes ? La "Rance" – devrais-je maintenant l’appeler – dans toute sa splendeur.
Et je passe pour quoi, moi, ici, auprès de mes amis irlandais ? Je lui dis quoi maintenant à cet auditoire incrédule, qui te voit t’agiter de loin avec aigreur ?
Mais pour qui te prends-tu, toi, à vomir ta haine dans la rue ? Fier, tel un coq gaulois, tu te pavanes sans honte, sans pudeur, sans gêne.
Je te le dis : tu me fais gerber.
Tu me fais honte
Toi la mère de famille catho ; ta p’tite mioche qui arbore fièrement une banderole "Famille en danger", est-ce la même qui brandissait une banane devant madame Taubira, ou bien sa soeur ? Tu me fais honte.
Toi, le crâne rasé, bras levé ; tu craches avec indécence "On n’entends pas chanter Clément Meric". Tu me fais honte.
Toi, le "dieudonniste", sous ton sweat à capuche, ta quenelle en guise de doigt d’honneur, "Juifs, sionistes, hors de France". Tu me fais honte. Et par la même occasion, je t’invite à relire Sartre, "Réflexions sur la question juive". Vas-y, n’aies pas peur, si, si je t’assure, ne serait-ce que l’introduction.
Toi, l’homme masqué, torse nu, viril, qui manie les mots avec élégance, "Hollande, on t’encule", "Hollande, ta mère, est-ce qu’elle s’appelle Robert". Tu fais honte à la langue française.
Toi, la vieille peau parisienne qui scande "Dehors les voleurs, la France aux travailleurs", de peur que l’on te brûle le drapeau, va donc plutôt voir du côté de Balkany, Dassault ou Sarkozy. Tu me fais honte.
Moi aussi, j’aime gueuler
Tu voulais du cliché ? Te voilà servi.
Tu n’as pas le monopole du beuglement. Moi aussi, je peux le faire. Comme toi, j’aime gueuler sur nos politiciens ; comme toi, j’aime m’énerver contre ce système financier qui nous ronge ; mais là, tu vas trop loin ...
Et puis, entre nous, les 160.000 manifestant ? Tu es si nostalgique que ça pour compter encore en anciens Francs ?