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Tous les records du monde

Publie le jeudi 14 août 2008 par Open-Publishing
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Les Jeux Olympiques des temps modernes

La principale information que l’histoire retiendra des Jeux est la stupidité, la cupidité, et l’aberration du genre humain en général.

Déjà en premier nous devons faire un topo sur l’intérêt du sport et des jeux en général, le fait de Jouer doit-il être une distraction ou bien un métier ? Car si c’est une distraction, c’est à ses propres frais qu’on se lance dans le jeu, en investissant du temps à ne pas travailler afin d’améliorer sa condition physique et mentale, ce qui en soi devrait être, quand même pas un but dans la vie, mais un moyen reconnu pour la progression personnelle, spirituelle, et aussi génétique à l’échelle des générations ; et qui ne devrait pas seulement être réservé à ceux qui ont les moyens financiers d’investir du temps dans cette activité.

Dans ce sens, le jeu a une vocation presque divine puisque la Nature nous a donné un corps et un cerveau, compétents mais non développés, et que seule la liberté et la joie permettent de développer harmonieusement, afin que par exemple les gens ne deviennent pas des abrutis butés et sclérosés avec l’âge. (qui lancent les soldats de leurs pays dans des guerres névralgiques).

Mais pour cela encore faudrait-il que les jeux et les sports soient l’objet d’une attention scientifique toute particulière, ce qui est très loin d’être le cas.
Il faudrait également que les jeux et les sports soient complets, et développent les facultés qu’on a le plus besoin de développer, ce qui là encore, est très loin d’être le cas surtout si on se contente d’un seul sport, et qu’on s’y consacre pour devenir bêtement « le meilleur », ce qui ne veut rien dire, et qui plus est, peut engendrer de graves déficiences ou déséquilibres physiques et psychiques.

Quand j’étais un peu plus souple et puissant et jeune, je donnais des représentations de rue et de supermarché, rémunéré, de démonstration de VTT trial.
Même quand cela était improvisé comme par exemple sur le parvis de la défense où j’utilisais les chantiers de dalles de pierres pour m’exercer, cela provoquait un attroupement de centaines de spectateurs, qui s’arrêtaient, fascinés par le fait de l’exploit et ainsi s’ouvrait un dialogue entre moi et les spectateurs, et dès lors je n’étais plus vraiment en exercice mais en représentation, chose que je ne pouvais me permettre qu’une fois arrivé à un certain niveau.

Je pouvais prendre quelques spectateurs et les utiliser comme obstacles à franchir, ou refaire un même parcours mais sans la roue avant par exemple, j’ai fait cela dans des soirées, des boîtes de nuit, ou au salon du « deux-roues » à Paris, et effectivement quand on est en représentation, ce qui nous pousse à l’exploit et au dépassement de soi-même n’est plus la volonté ou l’entrain, mais le besoin de satisfaire le public. C’est quand même une sensation enivrante que de se sentir porté par un public aux yeux écarquillés (ou de ne pas le décevoir).

Il m’est apparu évident alors, que ce qui fascine le public est la prouesse, le spectacle offert par l’idée que tout à chacun possède ce potentiel (on est pas à quelques centièmes de secondes près), cette capacité à atteindre la perfection et surtout, ce qui est le plus crucial, l’harmonie entre le corps et l’esprit. Ce spectacle donne un grand espoir aux jeunes et aux moins jeunes, qui peuvent y voir un encouragement personnel pour leurs propres difficultés à avancer dans leur progression.
Surtout il faut noter que la relation corps-psyché est la plus dominante de toutes les caractéristiques humaines.

 

Jamais on ne m’aurait forcé à faire ce que je ne voulais pas, seul moi-même devait me forcer un peu quelquefois, quand il fallait se chauffer les muscles les matins d’hiver par exemple.

PAR CONTRE les Jeux Olympiques c’est tout l’inverse, surtout ceux-ci.

Quand on est en représentation mais plus en exercice, on ne progresse plus et on n’apprend pas grand chose, on force seulement les records, et on s’épuise beaucoup plus vite physiquement et mentalement.

L’information principale de ces jeux Olympiques est que les horaires des représentations ont été fixées par des impératifs télévisés uniquement, sans ne tenir aucun compte de ce dont la physiologie a besoin.
Les gens venant des quatre coins du monde, cela fait que la plupart ne sont pas dans leurs horaires, et là, même les chinois n’y étaient pas !

Normalement les meilleurs heures sont à 60% la fin de matinée, et à 80% (pour donner une estimation) en fin d’après-midi, en fait, quelques heures avant que la faim ne devienne vraiment un handicap. (comme pour l’écriture ou les arts).

Quelques fois en compétition il fallait se lever le matin à cinq heures pour se rendre sur les lieux, et on pouvait rattraper son niveau mais c’était quand même plus difficile.

Encore un dernier aparté préalable : certains jeunes trouvant dans le sport le rétablissement d’un déséquilibre ou d’une pression sociale, aimant un sport en particulier ont été poussés à en faire leur métier, et le plus souvent, arrivés à maturité, il n’en avaient plus aucune envie, turlupinés par l’idée de ne rien savoir faire d’autre dans la vie. C’est alors que la plupart retourne aux études, et avec raison, tandis que certains se sentent contraints de poursuivre leur progression.
Déjà, on peut voir les prémisse de ce que je tente de décrire : la perte de motivation, l’absence de « Gnac ».

Un athlète aura beau faire tous les records du monde, s’il n’a pas la « Gnac », c’est comme un musicien, un pianiste, il ne fera que frapper les touches en rythme mais sans aucune sensibilité, ce qui quand on est à un haut niveau, peut faire basculer du superbe à l’affreux.

 

AINSI DONC je regardais ce matin les gymnastes. On était prévenus qu’il fallait se lever tôt le matin pour voir ça, moi je me couchais tard, mais les pauvres eux avaient décidé de placer ici leur début de journée. Ils savent qu’il ne faut pas le lever au-delà de cinq heures avant la compétition, le temps de mettre sa physiologie en ordre. Et pourtant...

Ce chinois à qui on a dit « tu voulais être militaire ? Tu seras gymnaste ! » arrivait à peine à tenir debout. Il monte sur le cheval d’Arson, et se pète la gueule de l’autre côté. Il remonte, commence à balancer ses jambes comme un paraplégique, puis chute au bout de dix secondes. Le commentateur observe : « ah ! Je crois que qu’il vient de laisser passer sa chance ». « Mais il a droit à un dernier essai ». Le jeune homme, désorienté, pose ses mains sur le cheval et expire profondément, on croit qu’il va s’endormir. Il remonte mais ses bras lâchent et repose les pieds à terre. Mais on dira que ça ne compte pas. La commentatrice « Ah bas d’accord ! Il n’arrive même plus à monter sur le cheval ! ».
Puis enfin il se lance dans sa séquence, de façon hypnotique et monocorde, tel un robot qui n’aspire qu’à se tirer de là, et accompli des gestes précis et conditionnés.
Un autres compétiteur d’un autre pays passe par là. On sent bien toute sa lassitude, il est clair qu’il ne pense à rien pendant qu’il gigote, on le sent fatigué. A sa sortie, là où il est sensé faire une pirouette, il se dresse à la verticale et retombe directement sur ses pieds, manquant de se fouler la cheville. La commentatrice observe « Il n’a même pas fait sa sortie ! » : en fait, il a oublié de la faire, il y a pensé trop tard, il dormait presque.

Même les meilleurs gymnastes réputés mondialement, doivent reprendre leurs positions à l’atterrissage, rétablir un équilibre précaire, tous leurs muscles épris de stress et de pression psychologique, et de fatigue.

C’est vraiment une déchéance pour le sport si jamais il devient une contrainte sans goût et sans saveur. L’image qui transparaît, est celle d’une société dictatoriale avec des esclaves ahuris par l’effort, et dès lors je me pose la question : était-ce de l’inconséquence de la part des organisateurs, ou bien est-ce l’air du temps qui veut ça ? (entre autres hypothèses légitimes).

 

J’ai assisté à la victoire du français au 100 mètres de natation. Le molosse n’était pas spécialement favori, en général eux ou les femmes m’impressionnent par la beauté de leur corps, à ceci près que je doute que cela soit utile d’avoir un corps aussi parfait si le seul usage qu’on lui destine est de reproduire mécaniquement des automatismes en étant à ce point forcenés, qu’ils en perdent presque la capacité à s’exprimer correctement.

Ici ma critique va vers la façon de filmer la prouesse, à peu près aussi indifférente que grotesque, et bien sûr aux commentaires, qui dépassent largement le stade de la niaiserie.

Les nageurs sont filmés de haut, de face, de dessous, ce sont surtout les vues sous-marines qui sont intéressantes dans la mesure où ce sont les seules à cumuler l’observation de la technique, et à tout à la fois, l’ensemble des compétiteurs.

Quand un joueur gagne, toutes les caméras sont braquées sur lui en zoomant à fond pour observer sa bouche qui émerge des éclaboussures une fois sur quatre. Et quand il y a un gagnant, c’est cela qu’ils observent en s’exclamant « Regardez cette puissance, cette perfection ! ».
Moi, j’observais surtout les derniers en me demandant pourquoi ils allaient moins vite, je comparais les techniques. Même s’il est certain qu’il n’y a pas tant que ça de rapport entre la vitesse où ils remuent et la vitesse à laquelle ils avancent, quand même on peut observer des différences notables dans les techniques. Il y aurait eu beaucoup à dire sur ce thème, mais pour cela, soit le commentateur qui sait parler n’y connaît rien, soit c’est le sportif qui ne sait pas parler. Ce n’est pas que la force qui est en jeu, mais sur le plan de la technique, la façon de présenter les sports est, pour le dire simplement, inutilisable pour un sportif.

Si les jeux ont deux mille ans on peut dire qu’ils n’ont pas beaucoup progressé depuis l’ère préhistorique.

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