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Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy, s’est interessé à Frédéric Chatill

par Droites extrêmes

Publie le mardi 17 juillet 2012 par Droites extrêmes - Open-Publishing

Lu sur le blog "Droites extrêmes" (http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2012/07/10/tracfin-le-service-antiblanchiment-de-bercy-sest-interesse-a-frederic-chatillon/)

... à méditer !!!

10 juillet 2012

Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy, s’est interessé à Frédéric Chatillon

Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et l’un des principaux prestataires de services du FN et de sa présidente depuis 2011, a fait l’objet d’une enquête de la brigade financière à la suite d’un signalement de Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy, a révélé le site Mediapart lundi 9 juillet. Ces investigations ont été closes par le parquet en avril, sans donner lieu à des poursuites judiciaires. Les enquêteurs se seraient surtout penchés sur les virements effectués par l’ambassade de Syrie à Paris au bénéfice de Riwal, la société de M.Chatillon. Ils se seraient aussi intéressés à la galaxie Riwal, un ensemble de sociétés gérées par d’anciens membres du GUD, groupuscule étudiant d’extrême droite. Pourquoi cet intérêt ? Fervent supporter du Hezbollah, M. Chatillon a, de longue date, des amitiés solides et haut placées à Damas. Cela a permis à sa société de réaliser une campagne pour le ministère syrien du tourisme, comme nous l’écrivions en décembre 2009. À l’époque, un car siglé avait traversé les rues de Paris quinze jours durant, agrémenté du slogan : "Syrie, une nouvelle aire". La promotion de ce pays avait été assurée, quelque temps auparavant, par un numéro spécial du magazine gratuit "Cigale", édité par une société satellite de Riwal, et par une grande soirée organisée au Club de l’Étoile, discothèque parisienne.

En juin 2011, M.Chatillon lance Infosyrie, site Internet qui se veut un "organe de réinformation" au profit du régime syrien. Ami de Mustafa Tlass, ancien ministre de la défense d’Hafez Al-Assad, M. Chatillon l’a été aussi de son fils Manaf, ami de Bachar Al-Assad et général de la garde présidentielle, qui vient de faire défection. Cette nouvelle saluée en ces termes, le 6 juillet, par Infosyrie : "Manaf Tlass commet quand même une désertion devant l’ennemi, lui le général : il trahit non seulement Bachar mais les hommes qu’il a commandés, dont certains sont morts et dont d’autres mourront encore au combat." Interrogé par Mediapart, M. Chatillon laisse entendre que les investigations menées l’ont été pour des raisons politiques, avec Marine Le Pen en ligne de mire. "Je ne sais si c’est Sarkozy ou l’État français, mais, en tout cas, c’est politique. (…) À cause du bruit autour de la campagne de Marine, ils ont cherché des trucs", affirme-t-il.

Missions stratégiques pour les proches de M. Chatillon

"Je n’ai jamais été inquiète, assure, pour sa part, Mme Le Pen. La preuve : il n’y a pas eu de débouchés judiciaires". Elle dit, à son tour, avoir été prévenue en juillet 2011, par M. Chatillon, du signalement Tracfin. Candidate à la présidentielle, Mme Le Pen a toujours pris soin de présenter M. Chatillon comme un simple fournisseur. Pour autant, dès son arrivée à la tête du FN, elle confiait à ce dernier et à ses proches des missions stratégiques. C’est le cas d’Olivier Duguet, trésorier de Jeanne, le micro-parti de Mme Le Pen, créé fin 2010. Ancien du GUD, où il jouait les hommes de main de M. Chatillon, il était, avec ce dernier, dans les premiers rangs de la manifestation parisienne de soutien à Bachar Al-Assad, en octobre 2011. On a pu l’apercevoir également à la soirée électorale du FN après le premier tour de l’élection présidentielle. M. Duguet gère, entre autres, Dreamwell, la filiale publicitaire de Riwal. Figure aussi, à la présidence de Jeanne, l’épouse du bras droit de M. Chatillon à Riwal. "C’est moi qui les ai nommés", confirme Mme Le Pen, qui indique que Jeanne "va se rapprocher du FN". Dans un avenir proche, cette structure sortira de son univers parallèle pour être pilotée par "des cadres dirigeants du FN".

Jeanne a prêté "environ 600 000 euros" à l’association de financement de la campagne présidentielle, selon Jean-Michel Dubois, son mandataire financier. Ce prêt, comme celui de 3 millions consenti par Cotelec, le micro-parti de M. Le Pen père, avait pour but de permettre à la candidate de faire campagne en attendant le déblocage des prêts bancaires. Ces derniers l’ont été en deux tranches. Une première de 3 millions, une seconde de 3,5 millions "quelques jours avant le premier tour de la présidentielle", selon Mme Le Pen.