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Tsipras s’incline face aux exigences des créanciers

Publie le mardi 23 juin 2015 par Open-Publishing
9 commentaires

Philippe Alcoy

Malgré un weekend où, après l’échec de l’Eurogroupe de jeudi dernier, les déclarations alarmistes fusent de partout, ce lundi, les signaux quant à un cours « positif » des négociations se sont multipliés de la part des responsables politiques et des dirigeants des institutions financières internationales.

Le gouvernement grec fait encore des concessions

Les déclarations « optimistes » des différents dirigeants mondiaux par rapport aux « négociations » avec la Grèce ne sont pas le fruit d’un soudain sens du compromis mais de toute une série de concessions nouvelles faites par le gouvernement Syriza-Anel.

En effet, alors que l’augmentation de la TVA et les coupes dans les retraites étaient jusqu’à présent des points sur lesquels Tsipras et ses ministres ne voulaient pas davantage reculer, dans la nouvelle proposition d’accord avec ses créanciers le gouvernement grec aurait proposé de laisser en place les trois différents taux de TVA et d’en augmenter le taux sur certains produits et services, notamment ceux liés au tourisme.

Pour ce qui est des retraites, même si Yanis Varoufakis, ministre de l’Economie grec, continue à affirmer que les petites pensions ne seront pas touchées, son gouvernement serait prêt à mettre fin aux préretraites dès 2016 et à diminuer les retraites supplémentaires supérieures à 1500 euros par mois. Des coupes dans le budget de la défense seraient aussi en effectuées. Selon des sources, la Grèce continuera avec le plan de privatisations, y compris la privatisation controversée de l’aéroport d’Athènes.

A l’issu de la réunion d’aujourd’hui, les dirigeants de la Troïka ont déclaré qu’il restait encore du travail. Pour la première fois, cependant, ils ont également déclaré que d’ici à la fin de la semaine, un accord serait probable. Bien qu’en partie le ton optimiste soit lié aux fortes concessions faites par Tsipras, l’enjeu est également de chercher à empêcher une fuite de capitaux avec des conséquences économiques et politiques imprévisibles.

Gagner du temps, le meilleur résultat possible

L’agence d’analyse géopolitique Stratfor, liée aux intérêts de l’impérialisme nord-américain, considère, par rapport aux négociations en cours, que « le maximum qu’Athènes et ses créanciers peuvent espérer à présent, c’est un accord temporaire pour éviter un défaut de paiement grec et gagner du temps pour poursuivre les négociations, mais les risques d’une sortie de la Grèce de la zone euro demeurent ».

En effet, la facture de la dette grecque ne pourra jamais être payée, et tout le monde en est conscient. Ce n’est pas par hasard si le gouvernement grec insiste autant vis-à-vis de ses ses créanciers pour que l’accord qui est négocié actuellement aborde la question des discussions sur une restructuration de cette même dette. Cependant, pour le moment, la Troïka ne souhaite pas s’engager sur cette question : le gouvernement grec semble aussi avoir cédé sur ce point et accepterait un accord à court terme avant une négociation à long terme.

Pour que la Troïka accepte de mettre la question d’une ouverture des discussions sur une éventuelle restructuration de la dette, Tsipras devra démontrer qu’il est capable d’appliquer les mesures d’austérité exigées par la Troïka. Et cela comporte d’énormes risques politiques pour lui et son gouvernement.

22/06/15

Source : http://www.revolutionpermanente.fr/Tsipras-s-incline-face-aux-exigences-des-creanciers

Messages

  • 23 juin, contre le nouveau mémorandum de la Troïka UE-Euro-FMI, manifestations en Grèce à l’appel du PAME

    TOUS DANS LA RUE

    La mobilisation populaire pour bloquer cette boucherie qu’est le nouvel accord anti peuple, le nouveau paquet de mesure contre les travailleurs, qu’ils veulent nous imposer !

    NON aux mémorandums qui n’ont que trop duré, NON aux nouvelles mesures qui mettent le peuple en faillite.

    Nous avons assez versé de notre sang ! Nous avons trop payé !

    Peuple, prends la situation dans tes mains !

    Nous avons le devoir de résister pour nos vies et celles de nos enfants !

    La solution réside dans les luttes, qui portent les drapeaux des intérêts des travailleurs, les bannières qui écrivent nos droits et nos besoins et non ceux des patrons. La solution réside dans la lutte à l’intérieur des lieux de travail, dans la contre-attaque opposant un front total contre nos exploiteurs, ceux qui bénéficient des nouvelles mesures brutales.

    Nous avons nos propres lignes rouges.

    Nous tournons le dos à ceux qui veulent que nous applaudissons le gouvernement grec et ses partenaires, ceux qui applaudissent une négociation qui nous pousse à la pauvreté pour les profits de quelques-uns.

    Nous tournons le dos aux défenseurs de l’Union européenne, l’Union des Capitalistes et leurs serviteurs qui manifestent pour leur droit de continuer à vivre du dur travail d’autrui, de continuer à exploiter toujours plus durement la grande majorité du peuple.

    Nous n’avons aucune relation avec eux !

    Nous ne mettons pas nos slogans et de luttes sous pavillon étranger. Nous ne possédons pas les mêmes intérêts, les mêmes besoins, les mêmes problèmes et les difficultés avec nos exploiteurs.

    Les intérêts des monopoles ou les besoins de la population il faut choisir ! Il n’y a pas d’autre moyen ! Notre chemin est de combattre, de rompre avec l’UE et la voie tracée par les monopoles capitalistes.

    Pas de soutien au nouveau mémorandum, peu importe comment ils l’appellent !

    Aucune acceptation des politiques brutales contre les travailleurs de l’UE
    Le 11 Juin, plus de 700 organisations de personnes ont donné une réponse forte, dans 60 villes dans toute la Grèce.

    Ce mardi, la voix des travailleurs, les retraités, les jeunes, les femmes doit être entendue une nouvelle fois !

    Nos luttes ne sont pas un jeu dans les compétitions les monopoles, les propositions et les politiques de l’UE, le FMI, la BCE, de la Russie, de la Chine.

    Le peuple n’a aucun intérêt à négocier la corde, avec laquelle il sera pendu.

    Son intérêt est de remettre en cause leur pouvoir.

    Les politiques à sens unique de l’UE ont fait la preuve qu’elles sont désastreuses et douloureuses pour les intérêts de la classe des travailleurs. Tout le monde dans la lutte !

    Travailleur, chômeurs, jeunes, il faut refuser :
    • La nouvelle et l’ancienne législation qui détruisent la sécurité sociale
    • Les coupes continues des revenus du peuple, de ses salaires et de ses retraites
    • Les nouvelles taxes extrêmes

    Nos vies ne peuvent pas supporter plus de mesures. Nos besoins ne peuvent pas attendre ! Ici et maintenant, contre la terreur et les chantages, nous exigeons :
    • L’augmentation des salaires, des pensions et des prestations sociales
    • Couverture de toutes les pertes
    • Rétablissement des conventions collectives
    • Abolition de toutes les lois de lutte contre des travailleurs
    • Protection réelle des chômeurs

    Nous organisons notre réponse ! Nous renforçons nos forces ! Nous renforçons nos syndicats dans toutes les branches ! Nous donnons une réponse de combat ! Nous brisons la peur, les chantages, les menaces des patrons, du gouvernement grec, et de l’UE-FMI-BCE.

    Seule notre puissance peut abolir la législation anti-travailleurs, les protocoles et les patrons !

    • OK. Eh bien ! Si Tsipras rejoint la horde des passé-maîtres en fait de tromperie il ne sera pas réélu ! Cela dit les députés Grecs n’ont pas dit leurs derniers mots et bien que se souvenir de ce que ce Gouvernement fut désigné sans avoir une majorité absolue ! Seulement il arriva Premier entre les deux , conservateurs et pseudos sociaux démocrates du rituel passé ! A eux deux ils totalisaient encore + de 60% des voix ! C’est bien pour cette raison que feu le Président HUGO CHAVEZ du VENEZUELA se retourna vers le Peuple pour faire voter une Assemblée Constituante qui lui permis d’aller de l’avant sur une voie anti-capitaliste ! Sans ce recours au Peuple l’avancée vers la justice sociale contre les monstres intérieurs et extérieurs me paraît sans issue ! Allons Président Tsipras : De l’audace , rien que de l’audace, toujours de l’audace ! (Danton)

  • Je trouve ca complètement con de traiter Tsipras comme vous le faites, dans la situation actuelle un papandreou aurait baisser son pantalon, lamentable mais à l’image de l’époque actuelle, héro un dimanche et vilipender ensuite ... allez vive la révolution mais dans vos têtes c’est pas clean !

    • Exact !

      Tsipras et ses ministres vont au charbon dans la plus inconfortable des situations.

      Or, ils auraient les moyens de vivre à l’aise, même dans un pays ruiné, au lieu de se casser le cul pour ceux qui meurent de l’austérité parce qu’ils ne peuvent pas se soigner s’ils sont malades.

      Il pourraient même jouer à la gauche de la gauche 100% gauche en théorisant sur le grand soir pour demain matin, tout en laissant leurs prédécesseurs continuer d’étrangler leur peuple.

      Mais non, ils se battent à armes très inégales contre des vautours profondément antihumanistes comme Merkel qui jouent à fond la carte Aube Dorée.

      Ils prennent le risque de finir dans un coup d’état, un attentat ou un "accident", car je sens que nos grands démocrates européens convaincus n’hésiteront pas si l’occase se présente.

      Alors, il serait temps de considérer que la critique est Thésée, et que depuis qu’elle a tué le Minotaure, elle n’a plus rien foutu. (Jeu de mots hellénique de circonstance.)

  • Le gouvernement Syriza a fait du mieux qu’il a pu pour défendre les petits retraités et le reste de système social. Avec le couteau sous la gorge et seul, complètement seule la petite Grèce face aux bourgeoisie européennes et au FMI prêtes à écraser le seul gouvernement de gauche radical européen.
    Au moins 80% des grecs souhaitent rester dans l’Europe et l’Euro il y a bien une raison. Ils savent qu’en cas de faillite et de rupture avec l’Europe ce sera pire qui les aidera ? La Grèce n’a pas de pétrole comme le Venezuela. Alors le PAME et le KkE, syndicat et parti communistes staliniens, peuvent avoir raison sur le fond, mais ils n’ont pas le soutien des grecs. Le KkE aurait pu participer à la majorité Syriza pour renforcer son aile gauche mais il a refusé préférant l’isolationnisme stalinien. Forçant Syriza à s’allier à un parti de droite conservateur. Le KkE ne propose rien, l’ennemi en Grèce ce n’est pas Syriza mais Aube Dorée et la bourgeoisie locale et européenne.

    • Effectivement , le KKe qui a peut -être, je dis bien peut-être , raison sur le fond, ne fait pas partie de la coalition Syriza et ne soutient sa politique à la vouli qu’au coup par coup.
      Le KKe reste sur son aventin , bien isolé. IL est un peu à contre courant de ce qui se passe dans son pays et c’est très dommageable

  • Les petits bourgeois qui officient dans nos médias ne font aucune différence entre la TVA sur les hotels grecs (payée par les touristes étrangers...) et la TVA sur l’électricité ressentie surtout par les pauvres..... Tsipras a lâché les uns, pas les autres !