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UIMM : l’argent aurait "fluidifié" la politique et la presse

Publie le samedi 1er décembre 2007 par Open-Publishing
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UIMM : l’argent aurait "fluidifié" la politique et la presse

| 1er décembre 2007 |

Denis Gautier-Sauvagnac a été remis en liberté, jeudi 29 novembre, peu avant 13 h 30, après quarante-huit heures de garde à vue dans les locaux de la brigade financière de Paris. La police a établi que les 26 millions d’euros - dernier état du décompte - avaient été retirés à sa demande entre 2000 et 2007 sur les comptes bancaires de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), au nombre d’une cinquantaine. Vingt personnes, dont Yvon Gattaz, l’ancien patron du CNPF (l’ancêtre du Medef), ont déjà été entendues par la brigade financière ; quatre d’entre elles à deux reprises. La garde à vue de M. Gautier-Sauvagnac a été portée à quarante-huit heures.

L’un des axes d’enquête porte sur les libéralités dont ont bénéficié des salariés de l’UIMM, notamment des primes en liquide, de 10 000 euros en moyenne. L’ancien président de l’UIMM Daniel Dewavrin a reconnu avoir emprunté 3 000 euros pour un week-end parce qu’il "n’avait pas eu le temps de passer à la banque". Une quinzaine de salariés ont bénéficié de prêts de la fédération à des taux intéressants, dont Denis Gautier-Sauvagnac, qui a reçu en 2005 un prêt de 300 000 euros remboursable à 3 % en 2013 pour racheter son appartement de fonctions.

Denis Gautier-Sauvagnac, confronté au fait que les retraits les plus importants ont eu lieux en 2002 et 2007, a reconnu sur procès-verbal, "un concours financier à des organismes qui participent à notre vie sociale".

Sur bakchich.info, mardi 27 novembre 2007 par Laurent Léger

Selon un ancien responsable de la fédération patronale, entendu par les flics, de l’argent a aussi été versé à des journalistes

Les anciens responsables de l’UIMM ont commencé à défiler à la brigade financière. Mardi 27 novembre, Denis Gautier-Sauvagnac, démissionnaire le 15 novembre après que le scandale des millions retirés en liquide des comptes, a été mis en garde à vue, ainsi qu’une poignée de cadres de la fédération patronale, les flics s’attelant à retrouver la destination de plus de 20 millions d’euros retirés en liquide à la BNP-Paribas depuis l’an 2000 et la banque Martin-Maurel. Dans quelles poches se sont retrouvés les billets ? Mystère.

« DGS », comme on le surnomme, a eu un éclair de génie en expliquant qu’ils avaient servi à fluidifier les « relations sociales ». En plein Novembre noir, le mot a fait mouche. Mais le grand prudent n’a pas dit un mot de plus. Il a même fait savoir qu’il serait une vraie tombe, comme l’officier de gendarmerie Michel Roussin, ancien bras droit de Chirac et spectateur muet de bien des choses…

Avant « DGS », Pierre Guillen, vice-président de l’UIMM et délégué général – donc détenteur des cordons de la bourse - entre 1984 et 1994, a connu bien des secrets. Il a passé le relais dès 1994 à Gautier-Sauvagnac (devenu délégué général avant d’être élu président de la fédération métallurgique en 2006).

Guillen s’en est ouvert devant quelques proches triés sur le volet, expliquant qu’en effet « des tiers avaient été payés, dont des hommes politiques, et des journalistes ». Bien que pas très bien portant, il s’est rendu comme simple témoin à la brigade financière et, sur procès-verbal, a réitéré ces informations. A croire que l’argent des fédérations a fluidifié aussi la presse… Mais Guillen, un vieux copain d’Alfred Sirven puisqu’il figurait en plusieurs lignes de l’agenda téléphonique du grand argentier secret d’Elf, s’est gardé d’aller plus loin, et les flics qui comptaient sur lui pour progresser dans leur enquête en sont fort marris…

A Bakchich, qui lui demandait de ses nouvelles mardi 26 au téléphone, Pierre Guillen a assuré « être malade, ne pas vouloir témoigner ». Soudainement, il avait perdu la mémoire.

Voir en ligne : bakchich.info

- http://www.betapolitique.fr/+UIMM-l...