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Un Cubain, détenu avec plus de 1 000 armes, confesse être membre du groupe terroriste Alpha 66

Publie le lundi 24 avril 2006 par Open-Publishing

Et maintenant que fera le FBI ?

de JEAN-GUY ALLARD

LE Cubain Robert Ferro, détenu avec un arsenal de plus de mille armes dans une maison au pied des Uplands, en Californie, allègue qu’il est membre de Alpha 66, un groupe terroriste cubano-américain ayant ses bureaux à Miami avec une longue feuille de route d’actions criminelles contre Cuba.

Les autorités judiciaires n’ont cependant pas présenté d’accusation devant les tribunaux en fonction des lois contre le terrorisme. On l’accuse de trafic d’armes. On n’a pas non plus interrogé les dirigeants d’Alpha 66 en relation avec cette spectaculaire saisie.

Ferro, un membre à la retraite des Forces spéciales de l’armée des Etats-Unis, a été accusé, au début des années 1990, de diriger un camp militaire sur une ferme avicole dans la localité de Pomona. Il se vantait alors de se consacrer à « renverser » la Révolution cubaine. À cette occasion, les autorités ont découvert chez lui 5 livres de C-4, un puissant explosif militaire.

Le membre d’Alpha 66 a alors été trouvé coupable, en 1992, de « possession d’explosifs illégaux » et condamné à deux ans en prison.

Maintenant âgé de 61 ans, Ferro a été détenu après que les autorités aient saisi dans sa demeure des centaines de fusils, mitrailleuses et pistolets. Il a alors déclaré aux enquêteurs fédéraux qu’il appartenait aux commandos Alpha 66, selon une déclaration assermentée présentée à un tribunal fédéral par l’Agence des Alcools, tabacs, armes à feu et explosifs.

ALPHA 66 A PAYE LES ARMES, CONFESSE FERRO

Ferro a dit que l’organisation Alpha 66 a payé les armes et d’autres objets de même nature, selon ce document judiciaire.

L’épouse du détenu, Maria Ferro, a affirmé à la police qu’elle ne savait rien des activités terroristes de celui-ci. Elle a déclaré qu’elle connaissait les orientations politiques de son mari, mais qu’elle ne savait rien des « autres choses auxquelles il était mêlé ».

Les autorités ont fait irruption à cet endroit pour enquêter sur Frank Fidel Beltran, 36 ans, résidant à La Verne, qui a été détenu le 27 mars, dans une maison de Rancho Cucamonga, propriété de Ferro, après avoir tiré sur un policier.

Selon le quotidien The Los Angeles Times qui cite la superviseure des agents spéciaux du Département de la justice, Shirley Lesslak, on a trouvé dans la maison une cave à vins convertie en salle d’armes et en champ de tir. Les armes étaient cachées dans des panneaux dissimulés dans différentes pièces.

L’arrestation de Robert Ferro survient alors qu’est présentée devant un tribunal de la Floride, la cause du chef mafieux Santiago Alvarez et de son associé Osvaldo Mitat, chez qui on a découvert une grande quantité d’armes cachées, masques à gaz, munitions, grenades et explosifs, en novembre dernier, en plus d’un faux passeport guatémaltèque. Luis Posada Carriles comparaîtra comme témoin à ce procès à huis clos, selon ce qu’on a appris.

Le procureur de San Bernardino a présenté huit accusations contre Ferro, y compris celle de possession d’armes par un criminel, possession de moyens destructifs, possession d’un silencieux et possession d’une arme mortelle.

Pour la police de Glendora, il s’agit de la plus grosse saisie d’armes jamais vue : « Nous ne cherchions que quelques armes », a dit le détective Joël Rodriguez. « La quantité trouvée est bien supérieure à ce que l’on a pu imaginer ».

Les agents ont dit avoir trouvé quelques Uzis et AK-47 dans la salle de bain de la chambre principale. « La majorité des armes se trouvait avec des bandes chargeuses complètement pleines », a déclaré Rodriguez au LA Times, en ajoutant que le champ de tir souterrain avait été utilisé récemment « avec des silencieux pour que les voisins n’entendent pas ».

Selon le journal californien, Ferro, un émigrant cubain, a été accusé, au début des années 60, d’avoir utilisé des explosifs pour entraîner des Mexicains afin d’« envahir » Cuba.

DES AMIS DU PRÉSIDENT BUSH

Créé en 1961, Alpha 66 a participé à plusieurs des soi-disant « opérations autonomes » orientées par la CIA depuis la station miamienne JM/WAVE. Parmi les actions criminelles du groupe, on a trouvé plusieurs plans d’attentats contre le président de Cuba, des attaques pirates contre des bateaux de pèche, des menaces de mort contre des personnes liées à Cuba au Mexique, aux Etats-Unis, en Équateur, au Brésil, au Canada, à Porto Rico. Des documents des services de renseignement de la police de Miami ont signalé, il y a quelques années, que le groupe est « une des plus dangereuses organisations et des plus actives », de la Miami terroriste.

Depuis la mort de son ex-leader Nazario Sargen, Alpha 66 est dirigé par Ernesto Díaz Rodríguez, âgé de 66 ans. Entraîné par la CIA en République dominicaine, Diaz a été capturé dans la province de Pinar del Rio (ouest) le 4 décembre 1968, au cours d’une infiltration manquée et a été condamné par la commission d’actes terroristes. Libéré, il est rentré aux Etats-Unis et s’est lié à divers extrémistes connus tels que Eusebio de Jesus Peñalver Mazorra, René Cruz Cruz et Mario Chanes de Armas, avec qui il a mis au point des projets d’actions criminelles. En 1999, il a été lié, avec cette même troupe, dans un plan d’attentat contre le président du Venezuela, Hugo Chavez.

Le 20 mai 2003, le président George W. Bush, invitait onze membres de l’extrême droite cubano-américaine de la Floride du sud la Maison blanche. Se trouvaient là, entre autres, Ernesto Díaz Rodríguez et son associé Eusebio de Jesus Peñalver Mazorra, arrêté le 12 décembre 1995, en Californie, avec un arsenal alors qu’il participait à des préparatifs pour réaliser une attaque terroriste à Cuba, ainsi qu’un autre terroriste notoire, Angel Francisco D’fana Serrano.

Le président nord-américain a adressé une lettre de remerciement pour son « appui » à l’organisation terroriste anti-cubaine Alpha 66, le 2 juin 2005, dans laquelle il disait qu’il « appréciait connaître » les idées du groupe paramilitaire, selon ce qu’a affirmé un de ses principaux dirigeants.

Le nouveau chef d’Alpha 66 continue à promouvoir ouvertement le terrorisme depuis ses bureaux du 1714 W. Flagler Street à Miami sans que le FBI n’intervienne. Tout cela explique scandaleusement pourquoi cinq Cubains qui ont infiltré, avec tous les risques que cela comporte, ces mêmes cercles criminels, demeurent détenus dans cinq prisons différentes du territoire nord-américain.

http://www.granma.cu/frances/2006/Abril/vier21/18fbi-f.html