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Un an de prison pour un graffiti : c’est la lutte sociale qu’on condamne
Publie le jeudi 15 novembre 2007 par Open-PublishingCommuniqué de presse [Bruxelles, le 6 novembre 2007]
Le 21 janvier 2006, après la condamnation de dockers pour avoir participé à la manifestation contre un projet « Bolkestein » portuaire présenté au Parlement européen de Strasbourg, Thierry Delforge, militant syndical, est arrêté par la police alors qu’il écrit à la peinture, sur le mur d’un hideux dépôt appartenant à la Ville de Bruxelles, la phrase « Libérez les dockers ». La police trouve en outre dans le coffre de sa voiture deux sabres d’abattis dont il se sert pour débroussailler son jardin dans les Ardennes.
Il n’en faut pas plus pour le condamner pour « destruction partielle d’un édifice » et pour « transport d’armes prohibées ». La condamnation est prononcée le 28 mars 2007 en l’absence de l’accusé, la convocation ne lui étant pas parvenue.
La peine est incroyablement lourde : un an de prison, dont six mois avec sursis.
Thierry Delforge a fait opposition à ce jugement, et l’affaire doit repasser le 21 novembre devant la 50e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles.
Mais, en attendant, il sera écroué à la prison de Forest dès ce vendredi 9 novembre*.
Devant la démesure d’une telle peine pour un délit aussi mineur, il est difficile de ne pas conclure que c’est le militant syndical et associatif qui est condamné, et à travers lui tout le mouvement de contestation sociale.
Les dérives judiciaires de ce type se multiplient ces dernières années ; bientôt tout citoyen qui exprimera sa désapprobation par rapport à l’idéologie politique et économique dominante se verra condamner lourdement. Si la démocratie existe encore, il est grand temps de la sauver.
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* Suite à une démarche légale auprès du Parquet, l’avocat de Thierry a obtenu ce jeudi 8 l’annulation du billet d’écrou, de sorte que Thierry peut rester en liberté jusqu’à son procès le 21 novembre.