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Un coup d’État financier contre Athènes

par arnold

Publie le lundi 29 juin 2015 par arnold - Open-Publishing
5 commentaires

Les économistes atterrés (http://www.atterres.org) proposent un texte de Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque de philosophie “αληthεια”.

Le titre du papier : Un coup d’État financier contre Athènes.

Ce texte est long mais tellement instructif. Je vous en recommande la lecture :

http://www.atterres.org/sites/default/files/Skoumbi-Coup%20d%27%C3%A9tat%20financier_0.pdf

Messages

  • Et vous ne manquerez pas de lire l’excellent papier, du jour, de Lordon :

    L’euro, ou la haine de la démocratie

    Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la « modernité » à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle. Mais c’est une némésis et personne n’y pourra rien : il vient toujours un moment où la politique chassée par la porte revient par la fenêtre. Plus elle a été chassée obstinément d’ailleurs, et plus ses retours sont fracassants.

    La suite ici : http://blog.mondediplo.net/2015-06-29-L-euro-ou-la-haine-de-la-democratie

  • Nous complèterons par la traduction du Joseph Stiglitz de ce jour pour http://www.socialeurope.eu/2015/06/europes-attack-on-greek-democracy/:

    L’attaque de l’Europe contre la démocratie grecque

    Pour des étrangers, le crescendo de querelles et de disputes au sein de l’Europe, peut sembler n’être que l’inévitable résultat d’une fin de partie amère entre la Grèce et ses créanciers. Mais c’est en fait la vraie nature du différent sur la dette qui apparaît au grand jour, et cette révélation n’est pas très agréable : il s’agit plus d’une question de pouvoir et de démocratie que d’argent et d’économie.

    Le programme économique que la « troïka » (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) a imposé à la Grèce il y a cinq ans a été évidemment catastrophique, entraînant une baisse de 25% du PIB du pays. Il n’y a pas d’autres exemples de dépression qui n’ait été si délibérée et avec de telles conséquences catastrophiques : le taux de chômage des jeunes en Grèce, par exemple, dépasse aujourd’hui 60%.

    Il est étonnant de constater que la troïka refuse d’accepter la responsabilité de tout cela ou d’admettre à quel point ses prévisions et ses modèles ont été erronés. Mais ce qui est encore plus surprenant est que les dirigeants européens n’ont même pas appris. La troïka exige toujours que la Grèce atteindre un excédent budgétaire primaire (hors paiements d’intérêts) de 3,5% du PIB en 2018.

    Les économistes du monde entier ont condamné cet objectif punitif, qui entraînera inévitablement une récession plus profonde. En effet, même si la dette de la Grèce était restructurée au-delà de tout ce qu’on peut imaginer, le pays restera dans la dépression si les électeurs adhèrent à l’objectif de la troïka, au travers du référendum couperet qui se tiendra ce week-end.

    Transformant en cinq ans un important déficit primaire en surplus, la Grèce a réussi ce que peu de pays ont accompli. Et, bien que le prix en souffrances humaines ait été extrêmement élevé, les récentes propositions du gouvernement grec ont constitué un grand pas en avant en direction des demandes des créanciers.

    Nous devons être clairs : la Grèce n’a touché presque rien des énormes montants qu’on lui a prêté. Ces sommes ont servi à payer les créanciers du secteur privé, y compris les banques allemandes et françaises. La Grèce n’a quasiment rien perçu, mais elle a payé un prix élevé pour préserver les systèmes bancaires de ces pays. Le FMI et les autres créanciers "officiels" n’ont pas besoin de l’argent qui est exigé. Comme d’habitude, l’argent reçu serait probablement reversé à la Grèce.

    Mais, encore une fois, ce n’est pas d’argent dont il s’agit. Il s’agit d’utiliser des dates butoirs pour forcer la Grèce à se soumettre et à accepter l’inacceptable - non seulement des mesures d’austérité, mais aussi des politiques régressives et punitives supplémentaires.

    Mais pourquoi l’Europe ferait-elle cela ? Pourquoi les dirigeants de l’Union européenne résistent-ils au référendum et refusent même de prolonger de quelques jours la date du 30 juin concernant le prochain paiement de la Grèce au FMI ? L’Europe n’est-elle pas entièrement vouée à la démocratie ?

    En Janvier, les citoyens de la Grèce ont voté pour un gouvernement qui s’était engagé à mettre fin à l’austérité. Si le gouvernement avait simplement rempli ses promesses de campagne, il aurait déjà rejeté la proposition européenne. Mais il a voulu donner la possibilité aux Grecs de s’exprimer sur cette question, si essentielle pour le bien-être futur de leur pays.

    Ce souci de légitimité populaire est incompatible avec la politique de la zone euro, qui n’a jamais été un projet très démocratique. La plupart des gouvernements de la zone euro n’ont pas cherché l’approbation de leur peuple quand ils ont abandonné leur souveraineté monétaire à la BCE. Lorsque la Suède l’a fait, les Suédois ont dit non. Ils avaient compris que le chômage augmenterait si la politique monétaire du pays devait être fixée par une banque centrale qui se concentre uniquement sur l’inflation (et aussi qui ne prête pas une attention insuffisante à la stabilité financière). Ils avaient aussi compris que l’économie souffrirait, car le modèle économique sous-jacent à la zone euro est fondé sur des relations de pouvoir qui désavantagent les travailleurs.

    Et, bien sûr, ce que nous voyons maintenant, 16 ans après que la zone euro ait institutionnalisé ces relations, est l’antithèse de la démocratie. Beaucoup de dirigeants européens veulent voir la fin du gouvernement de gauche du Premier ministre Alexis Tsipras. Après tout, il est extrêmement gênant d’avoir en Grèce un gouvernement qui est tellement opposé aux types de politiques qui ont tant fait pour accroître les inégalités dans de nombreux pays avancés, et qui est si attaché à la lutte contre la puissance débridée de la richesse. Ils semblent croire qu’ils peuvent réussir à faire tomber le gouvernement grec par l’intimidation, en l’obligeant à accepter un accord qui contrevient à son mandat.

    Il est difficile de conseiller aux Grecs comment voter le 5 Juillet. Aucune des alternatives - l’approbation ou le rejet du mandat de la troïka – ne sera facile, et les deux portent des risques énormes. Un vote oui signifierait la dépression presque sans fin. Peut-être qu’un pays aux ressources épuisées - qui a vendu la totalité de ses actifs, et dont les jeunes les plus talentueux ont émigré - pourrait enfin obtenir le pardon de la dette ; peut-être, qu’après être redescendue au niveau d’économie à revenu intermédiaire, la Grèce pourrait finalement être en mesure d’obtenir l’assistance de la Banque mondiale. Tout cela pourrait se produire dans la prochaine décennie, ou celle d’après.

    En revanche, un vote non donnerait au moins à la Grèce, avec sa forte tradition démocratique, de prendre en mains son propre destin. Les Grecs auraient peut-être la possibilité de façonner un futur qui, même sans être aussi prospère que le passé, est beaucoup plus optimiste que la torture inadmissible du présent.

    Traduit de http://www.socialeurope.eu/2015/06/europes-attack-on-greek-democracy/

  • Oui cela se passe en Europe mais le coup d’Etat financier, botte secrète du capitalisme a notamment été expérimentée en Argentine plus récemment qui fut déclarée en faillite par le FMI ! Pour autant que l’on sache l’Argentine vit même mieux de nos jours ! Botte secrète du capitalisme car bien sûr lorsqu’il peut masquer sa nature dogmatique d’être violent (MARX) il le fait pour toujours apparaître comme une main de fer dans un gant de velours ! Il faut bien qu’il fasse perdurer son régime le plus longtemps possible ! En exploitant au possible les piliers capitalistes des Etats forts pour l’instant ! Il se trouve, d’autres suivront, la Grèce talon d’Achille du capitalisme ! Preuve que en dépit de sa caverne d’Ali Baba le capitalisme est incapable de distribuer ses centaines de milliards suffisamment à tous les Etats pour les maintenir tous, la tête hors de l’eau pour se sauver partout en pensant dur comme fer poursuivre encore longtemps à fouler aux pieds la dignité humaine !

  • Déclaration du SEK (composante d’Antarsya)

    Déclaration du SEK (Parti des Travailleurs Socialistes, Grèce) sur le référendum

    Votons NON à l’accord

    Le gouvernement devrait revenir sur toutes les concessions.
    Nous avons besoin de créer un front uni pour annuler la dette - nationaliser les banques – sortir de l’euro et l’UE

    Le gouvernement a annoncé un référendum. La résistance massive aux compromis avec les maîtres-chanteurs du FMI et de l’UE a forcé le gouvernement à ne pas signer d’accord.

    Ce développement est un pas en avant pour tous ceux qui ont lutté contre les anciens et les nouveaux mémorandums.

    Les dockers en grève contre le bradage du port de Pirée, les travailleurs des hôpitaux qui ont fait grève pour demander plus d’argent et du personnel pour la santé, les milliers de personnes qui se sont prononcées contre l’accord – c’est là la force qui a dit non au chantage – non au compromis.

    Maintenant, nous devons écraser ceux qui restent fidèles à la Troïka et aux mémorandums. Dimanche prochain nous votons massivement « non » à l’accord.

    Mais nous ne nous arrêtons pas là !

    Nous exigeons que le gouvernement de gauche passe directement à la mise en œuvre des promesses qu’il avait fait au mouvement ouvrier afin de se faire élire.

    L’annulation des anciens et des nouveaux mémorandums, des emplois pour les chômeurs, augmentations des salaires et des pensions, de l’argent pour les écoles, les hôpitaux, les municipalités, les fonds de pension.

    Nous pouvons trouver l’argent :
    • En annulant la dette – Tout de suite et sans exceptions.
    • En nationalisant toutes les banques
    • En quittant l’euro et l’EU et en se lançant dans la lutte pour le contrôle ouvrier.

    Dans cette bataille, nous avons le soutien de la classe ouvrière dans toute l’Europe. Ils et elles l’ont montré avec leurs rassemblements contre l’UE et le FMI dans toutes les grandes villes.

    Ce qui est nécessaire maintenant est le renforcement de la gauche révolutionnaire. Pour lutter ensemble, pour renverser l’accord mais aussi afin d’ouvrir la voie vers une nouvelle société sans les fardeaux d’un système capitaliste qui est en faillite.

    N’arrêtez pas la lutte contre les usuriers et les compromis.