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Un éducateur en garde a vue pour refus de délation !

Publie le lundi 12 avril 2004 par Open-Publishing
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Un communiqué de SUD Santé Sociaux de Lille informe qu’« Olivier PIRA,
éducateur au service droit des jeunes, délégué syndical SUD santé sociaux
à l’ADNSEA de Lille a été placé de longues heures durant en garde à vue
(...) (par) la Police de l’Air et des Frontières pour clarifier la
situation d’un jeune qu’il avait rencontré dans l’exercice normal de ses
missions professionnelles (...) et mis en cause dans le cadre d’une aide
au séjour irrégulier d’un étranger. »

Cette atteinte très grave au droit à l’exercice professionnel selon la
déontologie de la profession est écrite noir sur blanc dans la loi SARKOZY
qui codifie la délation légale. C’est le retour aux sombres périodes de
l’histoire de France sous le régime vichyste de l’occupation. Ce n’est pas
un régime FRONT NATIONAL, mais le règne de l’UMP Républicaine qui vole le
programme de l’extrême droite.

La loi SARKOZY demande aux travailleurs sociaux, aux enseignants, aux
agents des PTT, de la CPAM, de la CAF, etc. de devenir des flics, sinon il
leur sera appliqué le délit de solidarité fixé dans l’article 21 de la
29éme révision de l’ordonnance de 1945.

Pendant ce temps, La Police de l’Air et des Frontières (PAF) se permet de
débarquer à domicile pour arrêter des Sans Papiers. La préfecture du Nord
se permet d’empêcher illégalement des Sans Papiers de déposer leurs
dossiers de demande. A l’instar de la famille TOURE, la Préfecture se
permet même de cacher au Juge du Tribunal Administratif l’existence de
l’enfant de 8 mois né en France. Et pourtant la PAF détenait le livret de
famille dans lequel figure l’enfant. Voilà des pratiques bien curieuses
d’une PAF qui se veut REPUBLICAINE. Heureusement la famille Touré placée
en garde à vue a été relâchée sur décision du Tribunal Administratif de
Lille. La décision stipule : « Vu la demande présentée par Hadjaba et
M’Bemba Touré tendant à l’annulation de l’arrêté n°0459-0391 du 30/04/04
par lequel M. le Préfet de la Région N/Pas-de-Calais, Préfet du Nord a
décidé qu’ils seront reconduits à la frontière ; Vu l’arrêté attaqué et
l’ensemble des pièces du dossier ; DECIDE : article 1er l’arrêté du Préfet
du Nord est annulé. »

Pendant ce temps, la Préfecture abat une répression sur les Sans Papiers
en lutte en envoyant 9 d’entre eux à l’hôpital dont un avec une incapacité
de travail de plusieurs jours. Ce faisant, le Préfet pousse les Sans
Papiers à la grève de la faim.

Pendant ce temps, la Préfecture bafoue ses engagements en date du 14
juillet 2003 vis à vis des Sans Papiers et exclut le CSP59 des rencontres
mensuelles. Il semble que la compétence prouvée de la Commission
Juridique, véritable sentinelle de l’état de droit, indispose les tenants
préfectoraux de l’abus de pouvoir illégal.

Le CSP59 demande :

 l’arrêt des pratiques indignes de la REPUBLIQUE.
 Le respect de la déontologie professionnelle des travailleurs sociaux,
de la santé, des PTT, de la Sécurité Social, de l’Education Nationale, des
ANPE, des ASSEDICS, etc.
 La libération immédiate d’Olivier PIRA et l’arrêt de toute poursuite.
 L’abrogation du délit de solidarité et de la loi SARKOZY/PERBEN2.
 Le respect du droit de dépôt des dossiers de demande pour tous les Sans
Papiers et L’examen objectif et impartial des dossiers des Sans Papiers
 L’arrêt de la violation des domiciles privés, y compris des Sans papiers.
 Le respect TOTAL par le Préfet de la PAROLE DONNEE DEVANT TEMOINS.
 Le retour aux rencontres mensuelles avec augmentation à plus de 50
dossiers.
 La régularisation de tous les Sans Papiers.

Mercredi 21 avril à 10h, tous au Palais de Justice de Lille
Pour dire : Non au Délit de Solidarité et Oui à la déontologie
professionnelle !

Comité des Sans Papiers 59 - 42, rue Bernos - 59800 - Lille (métro Fives)
Tel : 06.80.57.50.61. - Fax : 03.20.56.13.37.

Messages

  • Notre collègue Olivier Pira n’exerçait certainement pas en free-lance que je sache. Il est aussi salarié d’une association habilitée. Qu’à fait son association pour le défendre et garantir l’anonymat des usagers, protéger son exercice profesionnel ?

    Pourquoi est ce lui la cible ? Bien entendu il est indispensable qu’il soit défendu par des syndicats et collectifs de travailleurs sociaux, mais je trouve que les employeurs, et les mandataires des associations pourraient monter au créneau et assurer la défense de leurs salariés, il y va de la crédibilité du travail social.

    Sophie