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Un lynchage en toute humanité au PCF d’Amiens

par CED

Publie le vendredi 17 mai 2013 par CED - Open-Publishing
8 commentaires

Au départ je ne voulais pas me rendre à ce comité de section. Qui sont ces personnes qui se permettent de me mettre en jugement ? Au nom de quoi ? Et puis je me suis dit que ce serait trop facile de me virer sans qu’ils me voient, je voulais qu’ils assument pleinement leurs actes. Je voulais les voir à l’œuvre. Je n’ai pas été déçu.

Je remercie C. Chaidron, conseiller général communiste du canton de Amiens Ouest I, d’être venu servir, en quelque sorte, d’avocat modérateur au sein de ce comité de section exceptionnel puisque j’étais le sujet de l’unique point à l’ordre du jour.

Un camarade a, en introduction, de lui-même (car certains ont dû croire que je m’étais entendu avec lui....), souligné le fait que des camarades n’étaient pas venues à cause de cette atmosphère de lynchage. Il a posé de vrais problèmes d’organisation, de trésorerie... Ce n’était pas le sujet. On est vite passé à autre chose :

« - Faut-il oui ou non virer Cédric Maisse du comité exécutif de la section PCF d’Amiens ? »

C’est là que l’on rentre dans un autre monde qui mélange l’inquisition (on vous met sur le gril au nom d’une foi qui ne se définit pas et ce, pour votre salut) et l’univers absurde de J. Kafka. On me condamne au nom de statuts du parti qui ne disent rien, et le plus fort, c’est que ce sont mes juges eux-mêmes qui l’affirment. Comme il n’y a rien, on va le faire au nom d’un règlement intérieur du comité de section qui n’a jamais été écrit, ni voté. Je rappelle alors que j’ai été élu par 25 % des communistes en assemblée générale en janvier 2013. Cela ne compte pas.

Démocratie et liberté d’expression sont négligeables.

On s’échauffe, on me montre du doigt... La petite meute veut du sang. Que me reproche-t-on essentiellement ? J’écris sur mon blog mes impressions sur les réunions du comité de section. Évidemment, dans ces textes, je n’ai pas le droit de railler les attitudes méprisantes de certains à mon égard. C’est un crime de lèse-majesté. Je m’aperçois alors que j’ai affaire à des lecteurs assidus (hé oui, j’ai des fans...) qui connaissent mieux mes textes que moi-même.

« - Tu as dit cela, là, à tel moment.

- Hé oh, vous savez, je ne connais pas mes textes par cœur ! »

Ils lisent, c’est vrai, mais ils surinterprètent. Ils dévorent mes écrits sans recul et sans faire preuve de la moindre parcelle d’humour.

« - Il ne manque plus que les moqueries sur le physique ! »

Je n’ai jamais pensé à en faire mais ils auraient bien voulu... pour pouvoir me le reprocher ensuite. C’est une manière assez perverse d’instruire le dossier. On désire à toute force me faire dire ce que je ne dis pas.

J’ai essayé cela :

« - Mon cas personnel n’a pas d’importance. Avant-hier, le journaliste F. Ruffin a organisé une conférence au sujet d’H. Loubota qui est mort d’un accident du travail à la citadelle en 2002 car le procès arrive bientôt. Au prochain conseil municipal, on parle d’installer quatre nouvelles caméras de surveillance à Amiens nord. J’aimerais que l’on parle plutôt de cela. »

C’était peine perdue.

J’ai plutôt été qualifié de « con » à deux reprises par L. Beuvain sans que cela ne choque mes juges, dont il fait partie. L’insulte est normale quand elle m’est adressée mais la plus légère ironie à leur égard est proscrite. C’est un blasphème !

Ensuite je suis « délirant » et « bébête » et je ne dis que des « conneries ». Si c’était vraiment le cas, serait-il nécessaire de passer plus de deux heures sur la teneur de mes écrits ? Ou alors ils sont plus fous que moi.

Que pouvais-je répondre ?

J’ai tenté :

« - Ce n’est pas tant les billets de mon blog que vous me reprochez mais la publication de l’Aube nouvelle. De plus, la grande majorité de mes publications s’en prend à G. Demailly et à sa façon de gérer Amiens.  »

Non, cela n’a rien à voir, selon eux, sauf qu’ils votent bien sagement toutes les délibérations antisociales proposées par le maire PS depuis 2008.

Ils précisent bien que l’ on va me virer du comité de section mais, attention, pas du parti... On ne peut pas aller jusque là, tout de même, au regret de L. Beuvain qui assume encore et toujours ses menaces.

On m’éjecte donc mais avec humanité (l’Humain d’abord, le slogan bien connu du Front de gauche) voire même avec affection ! « Tu devrais t’amender un peu. », mes censeurs attendent de moi un acte de contrition quasi religieux... «  C’est dur sur le plan humain de t’exclure mais c’est une nécessité. » c’est bien connu, c’est de la faute de la victime si le bourreau se sent mal. Je suis encore fautif de les obliger à me virer.

Sur 35 membres du comité de section, seuls 14 étaient présents au moment du vote sur mon exclusion de ce même comité.

8 ont voté POUR (Annoot Jack, Annoot Pascaline, Beuvain Laurent, Compagnon Serge, Kaczmarek Patrick, Lecossois Eric, Lessard Jacques, Torjon Jean-Claude). Comptent parmi eux les 3 élus municipaux qui nous ont bloqué, il y a 3 ans, la porte du groupe communistes et citoyens et nous ont conduit à créer notre propre groupe politique. J. Lessard est arrivé juste au moment du vote, il n’a pas osé participer à la procédure inquisitoriale, il est juste venu pour la curée.

3 se sont ABSTENUS. Je ne sais pas pourquoi mais, peut-être, ont-ils mesuré la disproportion d’une sanction qui ne respecte pas la démocratie ?

3 votes ont voté CONTRE. J’en fais partie ce qui est absurde. C’est comme si on demandait à un accusé de voter avec le jury qui va rendre un verdict sur son propre cas.

Tout était réglé à l’avance. Parler de procès ne serait pas pertinent puisqu’aucun de mes arguments ne pouvait les faire changer d’avis. J’avais face à moi ceux qui étaient à la fois les policiers, les juges, les procureurs et le jury.


En quoi consiste précisément la sanction ? Je suis « suspendu » ou « mis en congé  » du comité de section de façon « temporaire » pour une durée indéterminée.

Cela ressemble beaucoup au lettre de cachet de l’Ancien Régime : le roi enfermait qui il voulait sans donner la durée de la peine. C’est dire l’état de la conscience historique de la direction du PCF amiénois qui ne respecte même pas les acquis de la Révolution de 1789.

Messages

    • Même si l’expresision de"stal" vien très vite à la bouche , je ne vois pas ce que le stalinisme vient foutre là dedans (d’autant que le moustachu est mort en 53). Toute organisation bureaucratisée fonctionne comme ça et Staline n’a rien inventé.

      Même à l’UMP ça se passe comme ça, au PS aussi. Vpous avez déjà oublié Copé/Fillion ?. Royal/aubry ?

      Allons allons.

      Il se trouve que pour des tas de raisons le P"C"F est un des partis les plus bureaucratisés de France ça oui. Donc c’est la guerre de chacun contre tous pour son poste, sa place sa micro parcelle de pouvoir - réel ou symbolique - etc...

      Cela étant dit même chose que plsu bas.

      Ce comportement des partis et notamment du "PCF" n’est pasn ouveau on le connait bien. DOnc Cédric la vraie question en effet c’est que fous tu encore là bas et n’as tu pas mieux à faire de ton énergieet de ton intelligence ?

      Cdt

      LL

  • Ce que je ne comprends pas depuis le temps c’est ce que tu fous encore a perdre ton temps avec cette bande de laches et d’ inutiles apparatchiki ? Ca n’a aucun sens ou alors t es completement maso mon ami .

    • Peut-être... Mais j’ai un mandat électif. Des communistes m’ont fait confiance, des électeurs m’ont fait confiance. Je ne vais pas faire comme nombre d’élus qui changent de couleur politique en cours de mandat. Je ne trouve pas cela honnête.
      Et puis je ne vais pas baisser les bras à l’orée des municipales. Le travail militant mené depuis 5 ans à Amiens ne doit pas être réduit à néant. Même si cela ne se traduit pas aux élections, je veux que l’on tienne compte de notre force, partout et tout le temps.

  • Le progrès, c’est de passer du pic à glace au pot de fleur. La poésie a gagné du terrain.

    Chico

  • C’est la social-démocratie qui a développé à grande échelle la bureaucratie et la violence contre les oppositions dans le mouvement ouvrier et cela avant 1914.
    La grande boucherie de 1914 et les assassinats organisés en Allemagne après la grande guerre contre les travailleurs révolutionnaires (et les dirigeants communistes Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht), allaient construire ce lien sur le long terme entre le nationalisme, les appariements avec l’état national bourgeois dominant, l’ascension de bureaucraties puissantes, la violence pour faire taire des voix discordantes, le verticalisme de dirigeants de qualité de plus en plus médiocres (car triés préalablement sur leur capacité à la soumission aux chefs).

    Quand on fait le compte, et qu’on regarde au fond de l’épuisette le stalinisme, on ne voit là qu’une sous-espèce de la social-démocratie , ce processus historique d’intégration aux institutions de l’état bourgeois.

    Le seul particularisme a été la soumission pendant une période à une bureaucratie extérieure. Mais le cours nationaliste du capitalisme d’état en URSS allait vite produire à rebours des phénomènes nationalistes patriotardes dans les stalinismes nationaux, construisant dans le cours du temps des bureaucraties intégrées aux institutions de l’appareil d’état capitaliste.

    La France ne fait pas exception.

    La direction du parti a toujours une stratégie par en haut, qui consiste à ce que le mouvement social soit courbé vers les institutions de l’appareil d’état. La violence et la menace pour faire taire les communistes, les travailleurs n’a pas réellement changé car elle est inhérente à la protection des prébendes et du maintien de bureaucraties qui vivent des tétines de l’appareil d’état bourgeois.

    De ce point de vue il n’y a rien de stalinien dans la violence et des menaces exercées contre des militants pour qu’ils arrêtent de faire passer avant tout les intérets populaires dont ils ont été investis.

    Stalinisme et social-démocratie sont frères de lait et le dirigeant de la majorité de gauche, socialo, n’est pas moins menaçant et agressif que les "responsables" du PCF contre les cocos qui récalcitrent.

    Même engeance.

    Cela fait un moment que grâce aux communistes d’Amiens on suit l’écart grandissant entre défendre, être des envoyés des travailleurs dans les institutions et d’un autre côté des dirigeants soumis aux institutions de l’appareil d’état bourgeois, soumis à la bourgeoisie, se prétendant communistes, pieutant chaque nuit dans les mêmes lits que le PS.

    Il a fallu un an et que beaucoup de travailleurs finissent par éprouver de la colère contre le gouvernement des patrons, sa majorité, pour que la direction du PC finisse par estimer que le compte n’y était pas.

    Il n’est plus possible d’être dans une même organisation pour des communistes que des dirigeants qui ne préparent pas activement la résistance, l’assaut contre les patrons et leur gouvernement, des dirigeants qui continuent de faire des ronds de jambe au PS ou qu’ils veulent être califes à la place du calife.

    Il n’est enfin plus possible que dans des collectivités on reste dans le même parti que des politiciens bourgeois, soumis au PS, votant des agressions contre les travailleurs, comme par hasard agressifs et violents contre des communistes.

    Camarades, c’est eux ou vous.

    Mais ça ne se règlera pas avec des fleurs.

    • Cédric Maisse mis « en congé »

      Article du courrier picard Publié le 18/05/2013

      « Puisque Cédric Maisse conçoit la politique locale comme de la télé réalité, on a décidé de le zapper ». C’est ainsi que, parlant au nom du comité de section d’Amiens du parti communiste français (PCF), Laurent Beuvain commente la décision prise jeudi soir par cette instance de « mettre Cédric Maisse en congé du comité de section ». Il s’agit là d’un nouvel épisode des rapports difficiles qu’entretient Cédric Maisse, conseiller municipal, avec une bonne partie des membres de ce comité. « La liste de ses "méfaits" depuis cinq ans est longue, poursuit Laurent Beuvain, il dénature l’action des communistes, il a choqué et fait mal à beaucoup de militants ». Et surtout les comptes rendus des réunions de comité, qu’écrit sur son blog Cédric Maisse, irritent ses responsables qui réclament la confidentialité.

      L’intéressé a évidemment une tout autre lecture. Outre qu’il milite justement pour la transparence des débats, il dénonce « une atmosphère de lynchage et d’inquisition » et estime que c’est surtout la publication de son journal « L’Aube nouvelle », où il ne cesse de critiquer la politique de Gilles Demailly, qui dérange. Il reconnaît qu’en termes de liberté d’expression son parti « a un lourd passif » et s’interroge sur la validité d’une décision qui s’appuie «  sur un règlement intérieur qui n’a jamais été écrit, ni voté  ».

      Un seul groupe reconnu

      Sur 14 membres présents, d’une section qui en compte 35, huit ont voté pour la « mise en congé de façon temporaire de Cédric Maisse du comité de section ». « Et, note encore Laurent Beauvain, le comité a décidé de ne reconnaître qu’un groupe au sein du conseil municipal, le groupe communiste et citoyen. Cédric Maisse n’est plus habilité à parler au nom du PCF ». Ce qui ne l’empêchera sûrement pas de continuer à s’exprimer.

      CHRISTOPHE VERKEST

      http://www.courrier-picard.fr/regio...

    • Ce qui gratte et a fini par ulcérer les paillassons et les collabos, la critique de l’argent public filé au profit d’une autonomie de gestion (qui n’en est pas une, mais sort du contrôle même indirect des élus), la précipitation pour faire taire une tentative de transparence :

      https://www.youtube.com/watch?v=KNGH1pEMTdU

      Sur les décisions d’autonomisation des maisons de retraite prises par la majorité PS- P"C" , le délabrement des conditions de travail des personnels et des conditions de vie des personnes âgées.

      http://cedric.maisse.over-blog.fr/article-tribune-n-7-du-groupe-communistes-en-action-relever-le-defi-du-vieillissement-117551724.«html»

      Des élus honnêtes dans les mâchoires des casseurs socialistes et leurs collaborateurs .