Accueil > Une enquête préliminaire sur Euralair s’intéresse à Jacques Chirac

Une enquête préliminaire sur Euralair s’intéresse à Jacques Chirac

Publie le vendredi 9 juillet 2004 par Open-Publishing

PARIS (AP) - Une enquête préliminaire ouverte en janvier dernier par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) sur des abus de biens sociaux au détriment de la compagnie aérienne Euralair a conduit les policiers à s’intéresser à Jacques Chirac qui aurait à de nombreuses reprises bénéficié de vols gratuits, selon "Le Canard Enchaîné" paru mercredi

Si on confirmait mercredi de sources judiciaires l’existence d’une enquête préliminaire, on n’a confirmé aucun nom d’éventuels bénéficiaires du système. De son côté, l’Elysée se refusait également à tout commentaire dans l’immédiat.

Aujourd’hui en faillite, la compagnie Euralair aurait pris en charge de nombreux déplacements privés de Jacques Chirac, de son épouse Bernadette et de leur fille Claude, à l’époque où l’actuel locataire de l’Elysée était maire de Paris, mais aussi après son élection à la présidence de la République, indique l’hebdomadaire satirique.

"Au bon temps de l’Hôtel de Ville, la société assurait, moyennant de vrais chèques, la plupart des déplacements officiels du maire Chirac", explique "Le Canard Enchaîné. "Mais pour le président du RPR ou pour le vacancier Chirac, c’était différent".

La société dirigée par Alexandre Couvelaire aurait ainsi pris à sa charge de nombreux déplacements de Jacques Chirac en Corrèze ou des voyages de campagne. D’autres déplacements, comme un voyage à l’île Maurice de la famille au début des années 90 ou encore le voyage de noces à Venise de Claude Chirac en 1992, auraient été réglés en liquide sans factures, selon "Le Canard Enchaîné".

"La filière Euralair, combinée au système de billets d’Air France réglés en espèces et mis au jour par les juges en 2001, permettait aux Chirac de disposer d’une impressionnante logistique aérienne", écrit le journal satirique.

C’est en juin 2001 que les juges d’instruction en charge de l’affaire des marchés publics d’Ile-de-France étaient déjà tombés sur une vingtaine de voyages effectués par Jacques Chirac et ses proches entre 1992 et 1995, via la compagnie Air France.

En raison de l’immunité dont bénéficie le président de la République, Jacques Chirac n’a jamais pu être interrogé sur ces voyages, payés en liquide pour un montant de plus de 355.000 euros.

La nouvelle affaire des voyages est d’autant plus embarrassante que, selon les premiers éléments de l’enquête menée par la brigade financière, ces vols gratuits auraient continué après l’élection de Jacques Chirac à l’Elysée. Et que, selon "Le Canard Enchaîné", certains de ces vols auraient dû "figurer dans les comptes de campagne du candidat Chirac" en 1995.