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Une fin de règne. La catastrophe imminente : avons nous les moyens de la conjure

par Schmorgloff

Publie le mardi 29 octobre 2013 par Schmorgloff - Open-Publishing
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Aujourd’hui, aucun salarié : ouvrier, employé, technicien, ingénieur, cadre n’a de certitude pour son lendemain, celui de sa famille et surtout de ses enfants ou petits enfants. Chacun vit avec la peur au ventre et la détérioration est maximale (stress, dépression, burn out, suicide...). La peur domine le camp du travail.

Le camp du capital pavoise et en demande davantage, comme en témoigne les événements de Bretagne, très largement manipulés par le Medef local, la droite populiste (UMP-FN) et la FNSEA. "Ces gens là" renouent avec leurs meilleurs traditions, qui ne sont pas les "bonnets rouges" des rebellions anti fiscales du XVIIéme, mais les grèves des patrons du transport au Chili. Il ne s’agit pas de la gabelle. Leur mot d’ordre, du patron du Medef Bretagne à Copé, c’est "le ras le bol fiscal" qui sert à cacher "le ras le bol social" car Doux, Gad, Alcatel, PSA ne ferment ou ne licencient pas, par "écrasement fiscal", mais par écrasement du Travail par le Capital, comme il convient de le formuler à nouveau, sans avoir peur des mots.

Certes, ils entraînent avec eux des salariés désorientés (mais pas l’essentiel des syndicats) qui iront se faire casser la gueule pour la grande distribution et les grands patrons de l’électronique ou de l’automobile. D’ailleurs, le PDG d’Armor Lux (protégé de notre ministre danseur mondain), estime que "les bretons chefs d’entreprise comme leurs salariés sont solidaires contre l’écotaxe" et la FDSEA Bretagne, aussitôt d’offrir les bonnets rouges. Certains considèrent d’ailleurs que "l’heure des méthodes douces est révolue. Pour obtenir des réponses concrètes et immédiates, il va falloir livrer bataille" comme le dit Alain Glon, chef d’entreprise breton.

En fait, patronat et droite poussent à la roue un pouvoir aux abois qui a cru pouvoir passer des compromis et qui se voit forcer de reculer, tous les jours, depuis mai 2012, avec un seul mot d’ordre "le recul c’est maintenant". Se conjuguent, ici, asservissement aux marchés financiers et lâcheté, car tous les gouvernements européens ne sont pas si couards. Ne nous y trompons pas, c’est extrêmement grave. Nous vivons une période, depuis l’élection de F.Hollande, que Naomi Klein appellerait "la stratégie du choc". Sauf qu’ici, le choc a été le plaisir d’une soirée : voir partir le Président des riches et sa clique de nantis, rapidement exilés, reclassés en espérant les voir, tout aussi rapidement, jugés par la justice. Amère satisfaction...car la catastrophe est imminente...

Toutes les analyses et indications politiques montrent que ce régime n’en peut plus. Les solutions n’existent plus. Le racisme anti-rom fera long feu et aboutit à faire progresser "l’original plutôt que sa copie" : Marine Le Pen est sur toutes les chaînes complices, comme le fut BFMTV le soir des résultats de Brignoles avec plusieurs heures consacrées à cet "événement", qu’il ne faut pas sous estimer, mais où le FN avait déjà conquis le siège de conseiller général (2011).

Un changement de gouvernement verrait partir le chevalier à la triste figure, mais n’aurait aucun effet, car le pouvoir s’arcboute sur une stratégie ultra libérale, voire la plus réactionnaire de l’après guerre, car il n’a pas été donné à tous les gouvernements de réussir à passer des textes comme le TSCG, l’ANI, le recul de la retraite, la re-concentration par constitution de Métropoles autoritaires (acte III de la décentralisation), sans remettre en cause un seul texte liberticide de Sarkozy.

Une dissolution aurait pour seul résultat de renforcer voire ramener la droite et l’extrême droite, quelque soit l’ordre dans lequel s’effectuera la recomposition... Pour éviter cela, le pouvoir pourrait tenter un rapprochement avec "le centre Bayrou-Borloo", une grande coalition, sans aucune chance de succès, car les deux sont usés jusqu’à la corde.

Alors ? Où nous mène le régime Hollande ? C’est ici que la catastrophe devient imminente et que les moyens de la conjurer sont, actuellement, bien faibles. Le Front de Gauche n’a plus la visibilité populaire de la période des présidentielles et son tribun en fatigue plus d’un, dans ses ébats médiatiques, même si la pertinence est, le plus souvent, au rendez vous. Le NPA n’en finit plus de se dissoudre hors ses porte paroles.

Ma modeste solution : Il faut donc inventer une nouvelle démocratie à vivre. De quoi s’agit-il ? Il est plus que temps de retourner au charbon et de mener campagne, avec le peuple, pour des solutions qui s’appuyant sur "l’Humain d’abord" (Front de gauche) le transcendent par une démocratie jusqu’au bout.

Partout où se déroulent des actions plus ou moins fortes, il faut contribuer à faire reprendre la parole, le sens, la culture de lutte. Reprendre la parole c’est refuser de la laisser aux médias, aux "représentants", "aux experts", c’est reconstruire à travers toutes formes de réseaux (pas seulement internet) les conditions de la reconstruction de la culture des dominés. Qu’on me comprenne bien, les représentants élus, les experts peuvent jouer un rôle s’ils partagent leur savoir, leur savoir faire avec les savoirs des dominés. C’est d’une communauté constructive élargie dont il s’agit. Elle doit permettre l’éclosion d’une nouvelle culture des dominés comme existait, en son temps, "la culture ouvrière"

Changer, inventer les mots d’un nouveau monde, ce n’est pas qu’une utopie (même s’il en faut), c’est renouer des contacts dans les luttes de quartier, d’atelier, de genre, d’environnement etc. C’est sortir la lutte de quartier ou d’environnement dans la cité pour la faire partager, co-diriger avec les autres forces de la démocratie. C’est faire de l’action dans une entreprise une discussion sur la place publique, non pas en Préfecture (bien que ce ne soit pas inutile) mais dans la cité, sur le territoire, dans le pays. Les Fralib (ils ne sont pas les seuls) ouvrent un chemin en ce sens. Chacun, dans la mesure de ses moyens viendra assister, parler, agir, construire avec eux.

En fait, l’objectif c’est de reconstruire la Commune du XXIéme siècle

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