Accueil > Une journée au camp d’été décolonial
Une journée au camp d’été décolonial
par Latifa Oulkhouir
Publie le mardi 30 août 2016 par Latifa Oulkhouir - Open-Publishing23 commentaires
Sa tenue suscite le débat depuis le printemps dernier ou il avait même été condamné par la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Mais ce week-end, le camp d’été décolonial, organisé par les deux militantes Sihame Assbague et Fania Noël, a bien eu lieu au centre international de la jeunesse de Reims.
Si une poignée de partisans du Front National était venue protester lors de la première journée, en ce deuxième jour, les abords du centre sont calmes. A l’intérieur, certains participants terminent leur petit-déjeuner quand d’autres prennent déjà place pour la conférence animée par le sociologue Marwan Mohammed : “Militer dans les quartiers au prisme des rapports de pouvoir dans la rue”.
Avant chaque intervention, les participants peuvent faire des annonces, parler de ce qu’ils souhaitent mettre en place. Une jeune femme prend la parole : elle souhaite créer une rencontre entre personnes queer et trans. Elle s’assoit avant de se relever pour préciser que cette rencontre se tiendra “en non mixité bien sûr”. Dans la salle quelqu’un, ironique, s’écrie : « communautariste ! » Des éclats de rire explosent. Car c’est ce caractère non-mixte, complément assumé par les deux militantes, qui est au cœur de la polémique. Ce camp est en effet uniquement réservé aux « personnes subissant le racisme d’Etat en contexte français »
Avant de débuter, Marwan Mohammed en profite pour faire une petite mise au point. « La non-mixité, ce n’est pas ma tasse de thé mais j’ai compris la démarche et sa nécessité ». Durant deux heures, sont tour à tour abordées les questions relatives aux réseaux dans les quartiers, à l’urgence économique et sociale et son effet dépolitisant, à l’indépendance des acteurs locaux vis à vis des élus… De la théorie mais aussi du pragmatisme dans la bouche du sociologue : « Au niveau local, n’oubliez pas que vous, avec vos beaux objectifs d’émancipation et de fin des inégalités vous ne pesez pas lourd quand un maire promet de faire les papiers à un cousin ou de lâcher un marché public ».
La conférence prend fin, Marwan Muhammad président du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) attend tranquillement son tour pour évoquer “les luttes contre l’islamophobie”. Les participants sont nombreux.
Ateliers pratiques
Dans d’autres salles du centre, d’autres ateliers sont organisés sur des thèmes comme “les enjeux de la parentalité racisée”. Smail, Nawel, Nadira et Anne* sont parmi la vingtaine qui a choisi de participer à l’atelier “construire une lutte anti-capitaliste décoloniale au sein de l’UE”. Il est animé par deux allemands Magda Isak et Mohamed Lamrabet qui rappellent le passé colonial assez méconnu de leur pays mais aussi les polémiques liées aux réfugiés ou l’image de la communauté turque en Allemagne. Puis, c’est au tour des participants de se mettre au travail et de dire dans quels domaines une coopération transnationale pourrait être possible et avec quels outils. Nos quatre participants planchent. Nadira prend les choses en main et le premier thème qui surgit est celui des frontières et de la liberté de circulation. Nawel ajoute que les privilèges se posent forcément quand on parle de la liberté de circulation. Sur les outils, Anne évoque la réécriture de l’histoire, Nawel, timidement avance l’argent. Nadira approuve vivement. Et c’est ainsi que les échanges se déroulent dans toutes les salles au gré des sujets et des problématiques.
Des participants divers
C’est l’heure du déjeuner, l’occasion de se détendre ou de continuer à débattre. Dans la foule qui fait patiemment la queue au self, des jeunes et des moins jeunes, beaucoup de femmes, des militants afroféministes, décolonialistes…, des personnes venues de province, d’Allemagne, du Royaume-Uni ou d’Espagne ou encore des étudiants fraichement sensibilisés à la question du racisme institutionnel en France. Myriam* est CPE dans un établissement d’Ile de France où elle fait souvent face à des remarques racistes concernant les élèves de la part de certains collègues. Elle a hésité avant de venir : “moi j’évolue dans un milieu militant blanc, j’ai des amis anarchistes purs et durs qui vont me dire que je suis racialiste mais je m’en fiche ; ils ne savent pas ce que c’est que d’être une femme racisée en France aujourd’hui »
Nawel a grandi au Maroc et est venu en France pour y faire ses études. Elle rédige une thèse sur l’évolution des études post-coloniales. “Comme je n’ai pas grandi en France, ni dans les quartiers, je n’osais pas trop aborder les milieux militants mais je commence à y venir tout doucement ». Smaïl quant à lui, est simplement venu parce que les thématiques abordées l’intéressaient. Tous ont un point commun : toute cette polémique autour du camp ne les intéresse pas tellement quand elle ne les fait pas sourire.
A peine le repas terminé, c’est reparti pour un tour. Françafrique, universalisme blanc, racisme anti-roms, les participants ont l’embarras du choix. Sihame Assbague, l’une des organisatrices, ancienne porte-parole du collectif “Stop le contrôle au faciès” anime un atelier sur les violences policières en compagnie d’Omar Slaouti, membre du collectif “Ali Ziri” et Amel Bentounsi d’ “Urgence notre police assassine”. La salle est aussi bigarrée que tous les participants à ce camp d’été. Parmi eux, une mère de famille venue s’enquérir de la marche à suivre si jamais un de ces deux fils étaient victimes de violences policières. Les intervenants insistent sur la nécessité de toujours demander une contre-expertise, de refuser que le corps soit envoyé trop vite au pays d’origine pour un enterrement, de se constituer partie civile systématiquement… L’atelier se termine sur une formation rapide au copwatching, une pratique venue des Etats-Unis qui vise à surveiller les dérapages éventuels de la police en les filmant.
C’est ainsi que les ateliers se succèdent sur des questions diverses et variées proches mais si loin, dans le contenu, des polémiques actuelles. La journée s’est terminée sur une conférence participative ayant pour thème #2017iscoming : comment s’organiser ? comment prendre part à la lutte ? En parlant de 2017, à plusieurs reprises, les organisatrices ont fait comprendre qu’une deuxième édition du camp d’été décolonial pourrait bien se tenir l’an prochain.
Latifa Oulkhouir
*prénoms modifiés
http://www.bondyblog.fr/201608281000/une-journee-au-camp-dete-decolonial/#.V8XDYDVZvCM
Messages
1. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 07:31, par de toutes les couleurs
je peut pas lire l’article car je suis "blanc" mais j’en reste pas moins rouge de colère ou de honte face à genre d’initiative qui vise à séparer les intervenants en fonction de la "race".
manque plus que un mur ou des étoiles de couleurs en fonction de....
1. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 08:14, par CD
Vive le peuple-classe multicolore contre les dominations et oppressions !
2. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 09:23
Moi je suis blanc, mais comme j’essaie d’avancer, j’ai lu l’article.
Ce qui m’a permis de comprendre que non, la "sélection" n’est pas en fonction de la race mais de la situation d’oppression par le pouvoir et une société... qui se trouve être dominée par les blancs.
Le côté "race" ne vient pas de ces gens, au départ, mais d’un état de fait (par exemple certains sont contrôlés par la police de façon systématique et souvent agressive).
Estimant être victimes d’une oppression spécifique, je comprends qu’ils puissent souhaiter débattre entre eux.
Il y a aussi les organisations de jeunesse attachées à un parti : séparation pour plus d’efficacité, et parce que certains problèmes, certaines oppressions sont spécifiques à un groupe particulier, et seraient moins abordés, et pas de la même façon, dans un cadre global. Ce n’est pas une coupure, au contraire une source d’unité car chacun trouve sa place et son expression.
Et d’une façon bien plus générale, comme pour les tenues "exotiques", si on essayait de construire un projet rassembleur en positif, plutôt que de passer son temps à se mêler de ce que font "les autres" (comment ils s’habillent, comment ils se réunissent...) et à critiquer tout ce qui n’est pas dans nos habitudes et préférences ?!
Perso je ne sais pas si c’est efficace, si c’est finalement une bonne ou mauvaise chose, mais je ne comprends pas la virulence de certaines réactions, tripales, comme si on était vexés de pas être invité, ou comme si c’était une grave mise en danger de la république.
Après les voiles ou burkini, que la vie politique française tourne autour de ces sujets pour le moins ambigus et pouvant mener au pire (alors que les réformes entre autre du code du travail sont des dangers réels et immédiats) me semble incroyable. Et que cela entraine une partie de la gauche me semble encore plus sidérant.
3. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 10:10
""Il y a aussi les organisations de jeunesse attachées à un parti : séparation pour plus d’efficacité, et parce que certains problèmes, certaines oppressions sont spécifiques à un groupe particulier, et seraient moins abordés, et pas de la même façon, dans un cadre global. Ce n’est pas une coupure, au contraire une source d’unité car chacun trouve sa place et son expression.""
que penser d’un groupe ayant subi un génocide ,excluant les concitoyens de ceux qui en furent les auteurs,mais qui lutterent contre ce génocide ?
la selection n ’est pas de race dis tu,mais mais de la situation d’oppression,c ’est totalement faux,car il y a bien des opprimés dans les "blancs" .
faux aussi car à partir de quel taux de mélanine est on blanc ?
Bref j’ai lu et j’ai bien compris que le racisme est toujours stupide et est le lot aussi des victimes .
De plus ces gens ne font pas le tri en fonction de la situation d’opprimé des blancs aussi,mais les rejettent totalement ,en bloc,homogénise,bref tout ce qui fait du racisme.
j’ai lu ,et j’ai compris que j’aurai été jeté,mais que mon collégue noir par solidarité avec mon antiracisme ,ne serait pas rentré ,n’aurait pas accépté cette ségrégation sur ma couleur de blanc.
4. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 11:40
"Il y a aussi les organisations de jeunesse attachées à un parti : séparation pour plus d’efficacité"
cette "separation" exclut-elle les vieux militants des reunions ?
il faut vraiment être de mauvaise foi pour comparer ca avec la segregation raciale qui exclut selon la couleur de peau...
5. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 18:35
On parle ici d’une oppression spécifique qui, elle, ne touche pas les blancs.
Il y a bien sûr d’autres oppressions dont sont victimes les blancs, tu as raison.
Mais cette réunion était centrée sur cette oppression particulière, qui ne touche pas les blancs.
Et en tant que blanc, ne connaissant cette oppression que de façon théorique, je ne me permettrais pas de juger la façon dont ceux qui la subissent au quotidien veulent en parler, même si ça peut être agaçant d’en être exclu. J’essaie de ne pas être trop ethnocentrique.
Et je pense que "l’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes", que l’émancipation des femmes musulmanes sera l’oeuvre des femmes musulmanes elles-mêmes, que c’est aux opprimés d’organiser leur lutte comme il l’entendent.
6. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 18:43
Je ne peux répondre pour toutes les orgas de jeunesse, dont les fonctionnements sont sans doute différents.
Mais effectivement, on sait ce que devient une réunion centrée sur les pb de la jeunesse s’il y a quelques "vieux" militants présents : le résultat ne sera pas le même (mieux, moins bien, là n’est pas la question). Idem pour les questions féministes (d’où les réus non mixtes).
Il y a sans doute/peut-être des gens peu recommandables dans ces assemblées (???), mais le désir de débattre entre victimes d’une oppression particulière ne me semble pas de nature à faire grimper au cocotier...
7. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 18:49
Ségrégation raciale ? De mon côté, la mauvaise foi ?
Assombris ta peau, ou déguise-toi en jeune beur, et promène-toi (dans un pays où les 3/4 de la population est pour les arrêtés anti-burkini), ça t’éclairera !
8. Une journée au camp d’été décolonial, 1er septembre 2016, 19:50
– La première chose à signaler, c’est que l’article posté est un article du journal "de gauche" Libération.
Curieusement, la personne qui a posté ce texte a oublié de l’indiquer.
– La deuxième chose qui mérite réflexion, c’est de se demander si la journaleuse de ce journal de la "gauche" du grand capital a réussi à accéder au camp décolonial parce qu’elle était "non-blanche" ou si elle a bénéficié d’ un régime de faveur en étant considérée "blanche".
9. Une journée au camp d’été décolonial, 1er septembre 2016, 20:06
"Ségrégation raciale ? De mon côté, la mauvaise foi ?
Assombris ta peau, ou déguise-toi en jeune beur, et promène-toi (dans un pays où les 3/4 de la population est pour les arrêtés anti-burkini), ça t’éclairera !"
OUI...La mauvaise foi est bien de ton côté.
Personne, absolument personne, dans les débats sur Bellaciao ne conteste le racisme d’Etat, tout particulièrement au sein de la police.
Ce qui est contesté par la très grande majorité des participants aux débats c’est :
- l’illusion que le racisme épargnerait les dominé.es.
– le fait que les "blancs" soient tous dominants
– le fait que tous les "non-blancs" soient dominés.
– La définition impossible et ABSURDE entre "blancs" et "non-blancs"
Ce qui est contesté, par dessus TOUT, c’est l’idéologie, et la pratique infamante qui est mise en place,
la ségrégation raciale théorisée et appliquée par les militants décoloniaux à Paris 8 et au camp décolonial de aout 2016.
Heureusement la mouvance décoloniale reste insignifiante politiquement.
Car si elle devenant puissante, il y aurait des émeutes raciales dont leurs organisations seraient directement responsables.
La seule réponse au racisme ET à l’exploitation est pourtant évidente la lutte des classes de tous les travailleurs, quelle que soit la couleur de peau !
10. Une journée au camp d’été décolonial, 5 septembre 2016, 23:21, par Marc T.
Concernant les orga de jeune :
cette "separation" exclut-elle les vieux militants des reunions ?
Ben pointe toi a une réunion d’une orga de jeune (sauf zarka, bien entendu, qui dirigeait les jeunes communistes à 45 ans passés) et tu va te faire jeter, mon camarade...
2. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 10:16
Les rapports sociaux ne sont pas des illusions ; le social est même notre seule réalité, que nous tentons de maîtriser (à moins de croire à des arrières plans métaphysiques). C’est ce qui fonde les non-mixités (classe, race, sexe...) dans la tentative de les comprendre et de s’en saisir.
1. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 11:36
Et voici que les militants du camp décolonial nous donnent des lecons sur la réalité des rapports sociaux...
je m appelle Jean Dupond et suis ouvrier dans l’ automobile, ma compagne s appelle Anne Durand, et est chômeuse. Nous sommes "blancs", mais nous ne sommes pas certains de bien connaitre le taux de mélanine pour chacun...nous vivons dans une caravane dans un camping, mais pas en vacances : toute l’année.
Le weekend dernier, nous n avons pas pu entrer au camp décolonial car nous sommes "blancs".
Mais ce n est pas grave, puisque nous venons d ’apprendre que nous sommes des dominants et que l’Etat nous prend en considération.
2. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 18:12
""Les rapports sociaux ne sont pas des illusions ; le social est même notre seule réalité, que nous tentons de maîtriser (à moins de croire à des arrières plans métaphysiques). C’est ce qui fonde les non-mixités (classe, race, sexe...) dans la tentative de les comprendre et de s’en saisir.""
NON !
Ce qui fondent les non mixités c ’est l’exclusion,la tentation de la pureté identifiante, couleur,race,sexe. ajouter la classe est confondre le social et le biologique .
C’est mettre de sacrées oeilléres,car des blanc oppréssés ,des noirs oppresseurs ,des entre les deux ,dans les deux camps sont légions !!!
c ’est dangereux pour les débats d’ideés un blanc antiraciste ?
3. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 14:51
Camarades "décoloniaux" du "PIR",
Merci de cette grrrrrande démonstration de lucidité...
Nous les enfoirés de blancs oppresseurs le prenons de qui ça vient et nous nous le mettons ou nous pouvons.
Je suppose, en suivant votre raisonnement d’une grande sagesse, que le 15 septembre, à la manif, quand nous verrons un "opprimé" noir, jaune, ou autres, mais non blanc, se faire fracasser par des CRS ou des Gendarmes de même couleur, nous devrons nous démarquer et laisser faire afin de ne pas passer pour des racistes en cassant du CRS black, jaune ou beur.
J’espère surtout que mes camarades de la Classe ouvrière, de couleur et réellement exploités, viendront rapidement vous botter le cul pour vous apprendre à diviser un peu plus les travailleurs.
Bravo !! Bravo !!! Bravo !!!
Et encore merci pour le tour de force d’avoir réussi à enchaîner la politique stérile divisionniste du "burkini" avec celle du genre des couleurs de peau afin de la repeindre au goût de la saison qui avance très rapidement vers l’hiver.
En effet, je me voyais très mal polémiquer sur l’opportunité du "birkini" en décembre avec -12°.
La couleur de peau c’est plus "intemporel", et ça permettra de faire durer le pugilat toute l’année.
Merci ! merci ! Merci !
Pour la fin décembre n’oubliez pas de lancer la polémique christiano-totalitaire sur le "Sapin de noël", affront notoire à toutes les religions du Livre, (C’est un symbole païen nordique et avec une militante/organisatrice qui s’appelle "Noël" on peut compter sur une spécialiste de la question). En attendant le Ramadan et le Kippour et leurs pleureuses cathos et végétariennes, sur le traitement inhumain appliqué aux animaux par ces bêtes à deux pattes que sont les Musulmans et les Juifs.
Et n’oubliez pas par la même occasion de nous signifier quelle doit être notre attitude envers les Beurs et les Black du FN. Il y en a bien plus qu’on ne le pense. Et pas que dans les isoloirs...
Comme le disait Saint-Exupéry, (Ou un autre spécialiste de l’Aéronautique), : "Quand les cons voleront y aura de la place pour vous comme chefs d’escadrille".
Quand on a des "amis" comme vous on n’a pas besoin d’"ennemis" !!!!
Mais on comprend votre dilemme : Quand on est le "PIR" on ne peut être les amis du "MEILLEUR" ! Aussi compréhensif soit-il...
G.L.
4. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 15:02
Non-mixité, déjà chez les féministes ou les gays c’est relou, mais "non-mixité" quand on parle de personnes "racisée", on parle de couleur de peau non ??? C’est pas la même chose que l’extrême-droite ou les néo-nazis ??? Honteux quand cela vient du camp soit-disant antiraciste. L’ouvrier, l’opprimé n’a pas de couleur, et il est uni dans l’oppression. Par contre le capitaliste est de toutes origine, le patron turc ou asiatique serait plus gentil ??? Trop drôle, allez posez la question aux ouvrières sans papiers du textile, et les exemples sont légions. Ce mouvement confusionniste est encore une diversion, l’unité de race avant l’unité de classe ? Nous révolutionnaires, dirons toujours unité de classe, sans distinction d’origine !
1. Une journée au camp d’été décolonial, 31 août 2016, 19:05
Opprimé, exploité, ça veut dire la même chose, pour toi ?
A GL : ceux qui divisent, ce ne sont pas les nanas avec un voile, ce ne sont pas ces gens qui se réunissent 2 jours entre eux. Ceux qui alimentent la division sont ceux qui réagissent violemment et ne tolèrent pas ça. Ceux qui dénoncent ça bien plus fort que la loi El Komeri ou autres sujets graves et urgents. Ce n’est pas un avis en l’air : il suffit de comparer le nombre d’interventions sur BC selon le thème abordé dans les articles initiaux (la mode est à parler textile !).
Face à l’exploitation capitaliste, nous sommes tous sur la même ligne. Nous sommes travailleurs, blancs noirs jaunes rouges...
Face à l’oppression spécifique faite aux non-blancs dans notre pays, nous ne sommes pas tous dans la même situation.
En quoi l’un s’opposerait à l’autre ?
2. Une journée au camp d’été décolonial, 1er septembre 2016, 14:27
Ceux qui alimentent la division sont ceux qui réagissent violemment et ne tolèrent pas ça. Ceux qui dénoncent ça bien plus fort que la loi El Komeri ou autres sujets graves et urgents.
La "division" elle y est. Bien présente : Entre les exploiteurs et les exploités.
Le reste est essentiellement des polémiques de division des exploités.
Alors vouloir nous faire avaler que ce qui divise c’est essentiellement la couleur de la peau faut être gonflé.
Demain on organisera un rassemblement uniquement réservé aux "blancs" sous prétexte que Tonton Duvalier assassinait son ’propre peuple" suivant la formule à la mode, et qu’Obama a mis à son actif quelques millions d’innocents génocidés.
Et on verra les réactions si on met à l’entrée : "Réservé uniquement Aux Blancs exploités anticoloniaux".
Quant à El Khomry, à ma connaissance et si j’en crois son nom elle n’est pas si "blanche" que ça... Elle était invitée à la petite sauterie en question ???
Je dois en penser quoi ? Qu’elle fait partie de mes amis exploités, ou bien des mercenaires qui les assassinent ?
Quant aux gens "qui se réunissent deux jours entre eux", c’est comme pour les religieux. Ils peuvent le faire mais n’ont pas à afficher que c’est "public".
Toutes les sectes font ça. C’est leur droit le plus absolu tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public.
On a le droit en France à interdire d’entrée les gens qui ne correspondent pas à des idéaux, des religions, des tenues vestimentaires, dans des lieux privés mais :
1. Cela doit être signifié par avance, tel la cravate dans un club, le naturisme sur des plages réservées, les opinions politiques ou religions opposées.
2. Mais on n’a pas le droit de renvoyer des personnes d’un rassemblement PUBLIC en raison de la couleur de sa peau ou des ses origines ethniques.
Et pour clôturer tout ça, je dirais que j’arrête de polémiquer sur un sujet qui finalement ne concerne qu’une bande d’illuminés manipulés par l’étranger et le grand capital.
Par contre, puisque tu parles de la Loi El Khomry, tu peux compter sur nous et mes camarades de toutes les couleurs et origines pour vous faire une situation lors de la manif du 15.
Ca nous permettra d’informer ceux qu ne le sont pas encore des méthodes employées pour diviser encore un peu plus les travailleurs.
On a eu Soral, puis Dieudonné, maintenant le PIR.
A force, on commence à sentir venir le loup avant qu’il ne montre les oreilles.
Parce que figure toi, nous aussi on se réunis entre nous. Mais comme on est des cocos prolétariens, (Actuellement en recherche d’un vrai parti révolutionnaire), c’est ouvert à tout le Monde de bonne volonté.
Même aux ânes, pourvus qu’ils ne nous cassent pas les c...es avec des théories fumeuses que leurs maîtres leur on leur ont soufflé au c.l...
Ca nous permettra d’alimenter nos analyses en profondeur des méthodes scélérates du Pouvoir.
G.L.
3. Une journée au camp d’été décolonial, 1er septembre 2016, 20:18
"ces gens qui se réunissent 2 jours entre eux"
1) ca a duré trois jours.
2) ces gens qui se réunissent 2 jours entre eux excluent d’autres gens en fonction de la couleur de peau...
Les "militants décoloniaux" n’y voient aucun problème..
sérieux ?
4. Une journée au camp d’été décolonial, 1er septembre 2016, 20:40, par toto
’Face à l’exploitation capitaliste, nous sommes tous sur la même ligne.’
i
ben, honnetement je ne pense pas non...il se trouve qu il y en a qui se situent sur une autre ligne,derriere.... d’ ailleurs il y a proletariat et sous- proletariat,et les colonises et leur descendants sont plutot de la deuxieme categorie..les ouvriers de ’ souche europeenne ’ en algerie a l’epoque de la colonisation n ’etaient pas l’egal des ouvriers indigenes... eux vivaient dans une misere noire tres tres profonde et maintenus la-dedans par le systeme colonial, pas acces a l ecole,les boulots les plus pourris, les terres les plus pourries, les salaires pourris etc....meme les communistes a l’ epoque traitaient les indigenes comme de la merde....aujourdhui force est de constater une certaine continuite en france, on n’ embauche pas les beurs et les noirs, on les meprisent a longueur de journee depuis des annees,on les manipulent politiquement ,etc memelesdiplomes sont discrimines,racisme partout ,dommage que certains ne comprennent pas.....
5. Une journée au camp d’été décolonial, 2 septembre 2016, 11:34
C’est dingue, de cataloguer les gens comme ça.
je n’ai rien à voir avec les décoloniaux, ni avec le PIR, je suis CGT et communiste sans parti, je m’étonne simplement de la rapidité avec laquelle tout ce qui est un peu différent est flingué, les donneurs de leçon au piètre bilan me semblent à combattre.
5. Une journée au camp d’été décolonial, 1er septembre 2016, 11:55, par Lucien Pochet
Un petit exemple :
Lors de sa fondation, l’ANC se conçoit comme un mouvement assimilationniste africain, influencé par le christianisme et le parlementarisme britannique, dont l’objectif est de créer une nation détribalisée et des droits égaux au sein d’un régime démocratique et non-racial. À partir des années 1940, l’ANC évolue sous la pression de sa ligue de jeunesse vers un mouvement nationaliste africain de libération nationale (adhésion à l’africanisme).
En 1955, la charte de la liberté à laquelle elle adhère entérine l’objectif de créer une Afrique du Sud unie et non raciale. Lors de sa conférence nationale à Morogoro en Tanzanie en 1969, l’ANC renonce à son exclusivité africaniste et ouvre ses rangs à toutes les catégories raciales d’Afrique du Sud. En même temps, formalisant son alliance avec le parti communiste sud-africain (SACP), le parti imprègne son idéologie nationaliste de nombreuses références au marxisme (matérialisme historique et lutte des classes comme grille de lecture de la société et de l’histoire sud-africaine)7. Dorénavant, la première étape du combat de l’alliance ANC/SACP sera de lutter contre l’apartheid pour aboutir à une société non-raciale et démocratique (objectif principal de l’ANC). Puis dans la nouvelle société mise en place, une seconde étape consistera à libérer les dynamiques de classe afin d’établir un régime socialiste et la dictature du prolétariat (objectif du SACP). C’est la théorie de la « Révolution en deux étapes »7.
Membre de l’internationale socialiste, le programme de l’ANC, qui est était ainsi devenue fortement teinté d’étatisme et de dirigisme économique, évolue à partir des années 1990 vers la social-démocratie et l’acceptation du libéralisme économique. Sous les mandats de Nelson Mandela et de Thabo Mbeki, l’ANC se positionne au centre-gauche de l’échiquier politique sud-africain, en menant notamment des privatisations et des politiques de réduction des déficits budgétaires8.
Avec Jacob Zuma, l’ANC entame en 2008 un « coup de barre à gauche » sous l’impulsion de ses alliés du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), du parti communiste sud-africain (SACP) et de la ligue de jeunesse de l’ANC. Le parti s’engage à accélérer la réforme agraire et le processus de redistribution de terres appartenant aux fermiers blancs (1% des terres arables ayant été redistribués entre 1994 et 2008) ainsi qu’à augmenter la redistributivité du système économique et fiscal en développant le Black Economic
1. Une journée au camp d’été décolonial, 3 septembre 2016, 17:35
Quelles que soient les raisons invoquées, le séparatisme entre blancs et non-blancs est un facteur de division du monde du travail.
Il évoque l’Afrique du Sud de l’apartheid.