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VENEZUELA : AMNESTY EN MANQUE D’IMPARTIALITE
par JO
Publie le mercredi 26 mars 2014 par JO - Open-Publishing2 commentaires
De dernières nouvelles . Trois Généraux de l’Armée de l’Air ont été arrêté hier, pour preuve de tentative de coup d’Etat (source TELESUR) Eut-il mieux valut leur laisser la liberté pour récidiver ? Pour beucoup moins que cela chez nous des sanctions seraient prises ! (NDLR)
Amnesty International, le Venezuela et les droits humains
L’organisation de défense des droits humains a adopté une position partisane sur le Venezuela où le gouvernement constitutionnel et l’opposition putschiste responsable des violences meurtrières sont mis dos à dos.
Depuis février 2014, le Venezuela est en proie à des manifestations violentes, limitées aux quartiers huppés de certaines villes dont la capitale Caracas. Ces actes qui ont coûté la vie à plus de 30 personnes, dont plusieurs membres des forces de l’ordre, ont été orchestrés par le secteur putschiste de l’opposition, qui vient d’essuyer quatre revers électoraux en un an et a perdu 18 sur les 19 qui se sont tenues depuis 1998, au cours de scrutins reconnus comme irréprochables par l’ensemble des institutions mondiales, de l’Organisation des Etats américains (OEA) à l’Union européenne[1].
Incapable de prendre le pouvoir par la voie légale et démocratique, l’opposition a décidé de revenir aux méthodes violentes utilisées en 2002 qui avaient débouché sur un coup d’Etat contre le président légitimement élu Hugo Chávez. Ces nouvelles attaques contre l’ordre constitutionnel ont été condamnées par l’ensemble de la communauté internationale qui a apporté son soutien au gouvernement légitime de Nicolas Maduro.
Ainsi, l’OEA a exprimé, à la majorité absolue de ses 35 membres – moins trois voix (Etats-Unis, Canada et Panama) – son « plein appui […] au gouvernement démocratiquement élu du Venezuela[2] ». De la même manière, les 12 pays composant l’Union des nations sud-américaines ont unanimement fait part de leur « solidarité » vis-à-vis du « gouvernement démocratiquement élu de cette nation » et ont condamné « les récents actes de violences » de l’opposition[3].
Amnesty International est une organisation qui défend les droits humains, la démocratie et l’Etat de droit à travers le monde. Il aurait semblé naturel et logique qu’elle dénonce les atteintes à la démocratie vénézuélienne orchestrées par l’extrême droite du pays et apporte son soutien aux autorités légitimes de la nation. Or, il n’en a rien été.
Pis encore, le 12 mars 2014, Amnesty International a publié un communiqué sur le Venezuela dans lequel elle demande au gouvernement et à l’opposition de « garantir le respect des droits humains[4] ». Elle met ainsi dos à dos les autorités légitimes, qui subissent des violences et qui tentent de restaurer l’ordre dans le cadre défini par la loi, et l’extrême droite putschiste, dont les actes ont causé la mort de 31 personnes et des dégâts matériels s’élevant à plusieurs dizaines de millions de dollars (magasins alimentaires destinés aux couches populaires incendiés, bureaux de la chaîne publique de télévision VTV saccagés, sièges ministériels attaqués, etc.)[5].
Pour illustrer son communiqué, Amnesty International publie une photo d’un jeune étudiant interpellé par la garde nationale. L’organisation aurait pu choisir de publier également l’une des nombreuses photos montrant ces mêmes étudiants, cocktails Molotov à la main, en train d’incendier des édifices publics, ou armés de pistolets et défilant encagoulés dans les rues, semant la terreur parmi les habitants, afin d’apporter une image équilibrée de la situation au Venezuela. Il n’en a rien été. Ce choix partisan jette une ombre sur l’impartialité de AI, et par conséquent sur sa crédibilité[6].
Amnesty International, par la voix de Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques, va même plus loin. Elle dénonce « les proclamations toujours plus violentes des autorités », lesquelles « menacent de mettre fin au respect des droits humains et de l’Etat de Droit ». A aucun moment, Amnesty ne cite les propos en question ni ne désigne nommément ces autorités. Il est une raison à cela : la réalité est à l’opposé de l’image qu’en présente l’organisation de défense des droits humains[7].
En effet, tous les dirigeants vénézuéliens, sans exception aucune, du Président Nicolas Maduro, en passant par les ministres et les parlementaires, ont lancé des appels au dialogue et au calme, et ont conjuré l’opposition d’exprimer ses désaccords par la voie démocratique. Ainsi, Maduro a multiplié les appels à la concorde et a exprimé son rejet de toutes les violences : « Notre victoire sera la paix et nous consoliderons la justice. Nous devons rester unis et vaincre avec la paix[8] ».
L’OEA ne s’y est pas trompée et a exprimé, au contraire d’Amnesty International, son « plein appui ainsi que son encouragement des initiatives et des efforts du gouvernement démocratiquement élu du Venezuela […] pour qu’il continue […] d’avancer dans un processus de dialogue national[9] ». L’UNASUR, de son côté, a exprimé son soutien et décidé de « soutenir les efforts du Gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela pour établir un dialogue[10] ».
Amnesty International fait fi de toutes les déclarations du gouvernement légitime en faveur du dialogue et du respect des institutions et exige « aux autorités d’indiquer de manière absolument claire que leur priorité est le respect des droits humains et de l’Etat de droit[11] », inversant ainsi les rôles entre les auteurs des actes de violences et le Président Maduro qui tente de rétablir l’ordre dans le cadre prévu par la loi, accomplissant ainsi son devoir exécutif. Pourtant, en plus des appels à la résolution pacifique des différends politiques, le pouvoir bolivarien a répété à maintes reprises – et dès le début des manifestations que la Constitution prévaudrait. « Rien ne nous écartera du chemin de la Patrie et de la voie de la démocratie », a-t-il déclaré[12]. Amnesty International a délibérément choisi d’occulter ces déclarations.
Le communiqué d’Amnesty International dédie une phrase diplomatique à l’opposition qui contraste avec la virulence utilisée à l’égard des autorités légitimes : « Nous exhortons par ailleurs les dirigeants de l’opposition à lancer un appel à leurs partisans en leur recommandant de ne pas employer la violence, notamment contre les personnes dont les opinions politiques diffèrent des leurs ». A aucun moment, Amnesty International ne mentionne ni ne condamne les déclarations des principaux dirigeants de cette même opposition qui ont publiquement appelé à rompre l’ordre constitutionnel[13].
Ainsi, l’Organisation de défense des droits humains aurait pu citer les propos de Leopoldo López, leader du parti Voluntad Popular, qui avait déjà participé au coup d’Etat d’avril 2002, et qui a lancé un appel au soulèvement dès janvier 2014 : « Nous voulons lancer un appel au soulèvement aux Vénézuéliens […]. Nous appelons le peuple vénézuélien à dire ‘ça suffit’ […]. A partir de maintenant, nous discuterons d’un objectif : ‘La sortie ! Comment sortir de ce désastre[14]’ ? ». Alors que les actes de violence ont causé la mort de 31 personnes, le 19 mars 2014, López a de nouveau encouragé ses partisans à poursuivre les violences : « Je lance à un appel à tout le pays pour maintenir et augmenter la pression jusqu’au renversement de la dictature[15] ». Amnesty aurait pu condamner cet appel public à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Il n’en a rien été.
Amnesty International aurait également pu mentionner les déclarations de la députée de l’opposition Maria Corina Machado qui a exhorté les Vénézuéliens à la révolte : « Le peuple du Venezuela a une réponse : ‘Rébellion ! Rébellion ! ». Corina Machado a également lancé un appel à la rupture de l’ordre constitutionnel : « Certains disent que nous devons attendre les élections dans quelques années. Est-ce que ceux qui n’arrivent pas à alimenter leurs enfants peuvent attendre ? Est-ce que les fonctionnaires, les paysans, les commerçants, a qui on ôte leur droit au travail et à la propriété peuvent attendre ? Le Venezuela ne peut plus attendre[16] ». Amnesty a-telle condamné de tels propos ? En aucun cas.
En soutenant l’opposition putschiste vénézuélienne, en passant sous silence les crimes commis par l’extrême droite, en manipulant la réalité factuelle, en se prononçant ouvertement contre le gouvernement légitime de Nicolas Maduro, contre la démocratie vénézuélienne et contre la volonté majoritaire du peuple vénézuélien exprimée à travers les urnes, Amnesty International bafoue ses principes et sa raison d’être, à savoir la lutte pour les droits humains,. L’organisation internationale trompe délibérément l’opinion publique et trahit les valeurs auxquelles ont adhéré des centaines de milliers de militants de l’émancipation humaine à travers le monde.
SALIM LAMRANI
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.
Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité (Paris, Editions Estrella, 2013) et comporte une préface d’Eduardo Galeano.
http://www.amazon.fr/Cuba-m%C3%A9dias-face-d%C3%A9fi-limpartialit
Messages
1. VENEZUELA : AMNESTY EN MANQUE D’IMPARTIALITE, 26 mars 2014, 11:38, par PierreP
"L’organisation de défense des droits humains a adopté une position partisane sur le Venezuela où le gouvernement constitutionnel et l’opposition putschiste responsable des violences meurtrières sont mis dos à dos". Il faut comprendre que cette organisation a une vision bisounours décontextualisée de la marche du monde. Ils sont manichéens et ne fonctionnent que binairement : c’est bien ou c’est mal.
La capitalisme, la révolution, le prolétariat, tout cela sont des gros mots qui leurs sont étrangers.
Ce ne sont pas les seuls, mais leurs prises de positions autorisent de fait, par exemple, l’intrusion des agents oranges dans les anciennes république soviétiques au prétexte d’y instaurer la démocratie (ce qui est un besoin réel sans nul doute) mais surtout d’y étendre l’influence du capitalisme à la mode occidentale. Donc, fi des intérêts du peuple et du prolétariat.
Amnesty International est une officine idéologique au service de la pensée bourgeoise dominante.
Reste quand même que le gouvernement vénézuéliens est critiquable mais c’est au communiste d’apporter les bons éléments et les bonnes réponses. Défions-nous des ONG bourgeoises.
1. VENEZUELA : AMNESTY EN MANQUE D’IMPARTIALITE, 26 mars 2014, 18:38, par JO
Voilà encore une INFO. accusatrice de la violence des opposants pro-capitalistes . Et INFO. à laquelle comme toujours les médias aux ordres resteront sourds et muets ! Mais Amnesty a-t-il seulement des INFOS . sur ce déchaînement d’une opposition refusant la démocratie parce qu’elle n’est plus aux commandes du pouvoir ? Bien sûr en occident on est habitué à ce que l’opposition populaire ne se rebelle pas ! Preuve que les violents ne sont pas des Révolutionnaires Communistes ou Progressistes !
Venezuela : UN HOMME FRAPPE ET ATTACHE SUR UNE BARRICADE PAR DES OPPOSANTS
24 mars 2014 – Un homme a été attaché avec des câbles (1) à un poste électrique par des manifestants de l’opposition dans le secteur de Los Mangos de Ciudad Guyana, secteur qui a été la scène de protestations violentes ou « guarimbas » dans le but de déstabiliser le gouvernement national et de forcer le renversement du Président Nicolas Maduro.
Selon le Commandement Régional (CORE) 8 de la Garde nationale Bolivarienne, le citoyen qui a été attaché et roué de coups par la foule des opposants a été attrapé pour avoir essayé de traverser la barricade placée par les opposants.
« Un citoyen attrapé par des groupes de vandales dans le quartier résidentiel de Los Mangos pour avoir essayé de circuler dans ce secteur dans sa voiture », a dit le CORE8 sur son compte Twitter.
« Quel style de manifestation dans le quartier résidentiel de Mangos, ils attrapent un habitant du secteur pour avoir circulé à cet endroit, a continué le CORE8.
Los Mangos est un des épicentres des protestations de l’opposition à Ciudad Guyana et a reçu récemment celle qui est à présent ex députée et fonctionnaire du gouvernement du Panama devant l’OEA, Maria Corina Machado qui, dans son discours a appelé l’opposition à rester dans les rues et à continuer avec les barricades.
Une vidéo tournée par le reporter photographe Jermain Odreman qui depuis quelques jours réalise avec un grand enthousiasme des documents sur les actions de l’opposition à Los Mangos, montre les opposants cagoulés traitant le jeune de « voleur » en même temps qu’ils lui attachent les mains et les pieds.
Les opposants affirment qu’il s’agit d’un voleur mais avouent ne pas avoir de preuves contre lui.
« Si tu ne voles pas, alors qui sont ceux qui ont volé ? » lui demande un des opposants.
Même si on ne sait pas laquelle des deux versions est la bonne sur l’identité et les actions du sujet avant sa capture, les photos montrent un homme attaché au poste avec des câbles comme ceux utilisés sur la barricade pour décapiter ou blesser les gens qui essaient de la traverser à motocyclette.
« Lacrymogène, c’est ce qu’il faut lui mettre dans la bouche pour qu’il sache », a dit un autre des hardis opposants.
« Il faut lui enfoncer cet arbre dans le cul », affirme un autre.
L’installation de pièges avec des câbles tressés ou des fils de fer barbelés, « miguelitos », le retrait de plaques d’égout, l’abattage d’arbres, le lancement de grosses fusées avec des clous et d’autres méthodes violentes utilisées dans les barricades de l’opposition ont coûté la vie à plusieurs personnes et en ont blessé des dizaines.
Malgré cela, la presse internationale, se faisant l’écho de l’utilisation habile de Twitter par les opposants, continue à décrire les manifestants comme « pacifiques ».
L’avenir du Venezuela.
« Nous sommes l’avenir du Venezuela » affirment les manifestants de façon insolite dans la vidéo.
Pour sa part, le CORE8 de la Garde Nationale a montré aujourd’hui des photos de l’arrivée de dizaines de fonctionnaires et de matériel pour faire appliquer la loi et rétzablir la libre circulation garantie par la Constitution du Venezuela.
« Papa, maman, ne permets pas que tes enfants attrapent les citoyens du secteur Los Mangos. Ne sois pas complice », dit le CORE8 sur Twitter.
Dans la soirée d’aujourd’hui, le chef du CORE 8, le Général Luis Arrayago, a informé qu’il y a 30 ordres de perquisition de résidences situées dans les secteurs de Los Mangos et de La Churuata.
« Notre intention est de capturer les responsables et de rétablir la sécurité », a-t-il dit.
(source Aporrea.org, 24 mars 2014
traduction Françoise Lopez)
NOTE de la traductrice :
(1) Il s’agit de câbles tressés pour en augmenter la résistance au poids qui servent, normalement, à remorquer des véhicules..
(source Assoc. Cuba Si)