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VENEZUELA : Les voleurs du pouvoir économique doivent rendre des comptes !

par JO

Publie le lundi 7 juillet 2014 par JO - Open-Publishing

Et cela pour ceux qui croient qu’on ne peut rien faire contre la dictature économique ! Preuve que si, il faut choisir entre le pouvoir du fric et celui du Peuple ! Là-bas ce sont bien les ELUS qui commandent (NDLR)

Venezuela : LES COMPAGNIES AERIENNES AUGMENTENT ILLICITEMENT LE PRIX DES BILLETS D’AVION

Caracas, 3 juillet AVN - Un billet d’avion entre Maiquita, le principal aéroport du Venezuela, et Miami, Etats-Unis, a été vendu 36 450 bolivars le 9 juin dernier.

Cela équivaut à 3 375 dollars si on se base sur le taux de référence du Système Complémentaire d’Administration de Devises (SICAD 1) de presque 10,80 bolivars pour 1 dollar, taux auquel l’Etat fixe les prix des billets depuis l’activation en janvier dernier du nouveau taux de change dans le pays pour que les lignes aériennes internationales puissent rapatrier les entrées d’argent qu’elles perçoivent au Venezuela.

La même entreprise offre presque le même trajet (1 300 miles de vol depuis Miami vers le Venezuela et 1 529 miles entre Miami et Bogota) sur un avion identique, à seulement 700 dollars en classe économique.
Cela suppose qu’un billet entre Caracas et Miami devrait tourner autour de 8 000 bolivars, ce qui met en évidence une différence de 382% entre les deux montants, c’est à dire, 2 675 dollars.

Cet exemple a été donné ce mercredi par le ministre des Transports Maritimes et Aériens, Luis Graterol, pour illustrer une situation qui se présente au Venezuela depuis la fin de 2013, et à cause de laquelle le gouvernement a signé une convention avec les compagnies aériennes internationales fin mai pour que les prix des billets d’avion soient exprimés en dollars.

Face à cette situation irrégulière, l’Etat a donné à l’Institut National de l’Aéronautique Civile (INAC) la responsabilité d’approuver les tarifs des lignes internationales qui partent du Venezuela et y arrivent comme cela a été fixé dans les textes de l’organisme du 12 juin dernier.
Il le fera par un système de double approbation : aussi bien pour les entités directrices de la zone aéronautique que pour la référence à la distance parcourue jusqu’à des destinations similaires.

Pour cela, les compagnies aériennes doivent fixer leurs tarifs jusqu’au 30 juin, délai qui ensuite a été étendu par les autorités jusqu’à nouvel ordre.

Les normes indiquent que les propositions que présentent les entreprises doivent contenir le point de départ et la destination, les classes de tarif (première, affaire, économique et sur-classe), le tarif, le nombre de places disponibles dans chaque classe, classés et justifiés par opération et équipement, les miles parcourus, le prix de vente comprenant les taxes et les conditions et restrictions de vente pour chaque classe.

L’objectif, indique le texte, est de garantir que les compagnies aériennes aient une possibilité juste de concourir sur ce marché, de favoriser le tourisme et le commerce juste, de prévenir les pratiques de prédateurs pour protéger les usagers des prix disproportionnés, élevés ou conditionnés et de fournir un service basé sur les principes sociaux de justice et de qualité.

Une fois que l’organisme d’Etat les a approuvés, ils doivent publier les prix sur leur site web www.inac.gob.ve en même temps que les compagnies aériennes doivent mettre sur leurs sites internet et bien en vue dans les aéroports, les bureaux commerciaux, les agences de voyage et les journaux, les listes de prix des différentes classes de tarifs, exprimés en dollars.

Comment sont fixés les prix.

Les compagnies aériennes dans le monde entier fixent leurs tarifs selon un système de commercialisation particulier qui implique la division de l’avion en segments à chacun desquels on assigne un certain nombre de places et un prix en commençant par la vente des meilleurs marchés et en finissant par les plus chers.

Le site web Travel Report explique que les compagnies aériennes ont développé ce schéma de tarif hiérarchisé pour chaque vol, qu’à la fin cela se base sur le fait que plus forte est la demande, plus grand est le nombre de places au tarif le plus élevé et vice-versa.

Selon la disponibilité de places sur chaque vol, les compagnies aériennes commencent à établir et à modifier les quotas de chaque classe de façon à remplir l’avion au maximum et à vendre aux meilleurs prix possibles pour elles. En théorie, le montant augmentera seulement en fonction de la demande et de la prévision d’achat : alors, plus le jour du vol est proche, plus c’est cher. En plus, un séjour long est caractérisé par un prix plus élevé.

De plus, dans la mesure où l’acheteur accepte plus de restrictions et de conditions, le tarif payé devra être moins élevé.

Cependant, depuis la fin de 2013, au Venezuela, il n’est possible d’obtenir que les tarifs les plus élevés parce que les compagnies aériennes bloquent la vente et permettent seulement d’acheter 30 jours maximum avant la date de départ, ainsi que l’a signalé Sandra Gonzalez, de l’Association Vénézuélienne d’Agences de Voyage et de Tourisme (AVAVIT) en mars dernier, dans le cadre d’une réunion avec la Commission d’Administration et de Services de l’Assemblée Nationale (AN) sur ce sujet.

"Les agences ne peuvent pas vendre parce que les compagnies aériennes ont pris les quotas. Cela représente 80% des entrées pour nous", a dit Gonzalez à ce moment-là après avoir averti qu’il y a quelques 15 000 postes menacés par cette situation.

La décision des compagnies aériennes de bloquer les billets obéit, selon ce que déclare ce secteur, aux liquidations de devises de la part de l’Etat, correspondant à l’échange des billets qu’elles vendent en monnaie locale pour pouvoir rapatrier leurs ressources. On attribue aussi à cela la réduction de places qu’ont annoncée des entreprises comme American Airlines, Alitalia et Air Canada.

A ce sujet, fin mai, l’Etat a annoncé la liquidation de devises pour de nouvelles compagnies aériennes - parmi lesquelles AeroMexico, Tame Ecuador, Avianca, Tiara Air, Insel Air et Aruba Airlines - un processus qui continuera avec d’autres jusqu’à ce que les sommes règlementaires soient soldées.

Ce mercredi 3 juillet, Graterol a assuré qu’on attend de bonnes choses du dialogue avec les représentants des entreprises de transport aérien pour clarifier la quantité de devises correspondant à 2013 qu’elles ont demandé à l’Exécutif et a montré qu’on avance aussi dans l’établissement du chronogramme de liquidation proposé devant le Centre National de Commerce Extérieur (CENCOEX) qui autorise l’attribution de devises dans le pays et contrôle le change.

Le ministre du Tourisme, Andrès Izarra, a déclaré dans une interview récente avec AVN que cette dette doit être soumise à un audit car certainement, on démontrera que les montants sont moindres que ceux auxquels se réfèrent les compagnies aériennes.

Des prix doublés.

Les dénonciations d’augmentations de prix des billets en seulement un an dans le pays sont fréquentes. Pour le vice-président pour l’ Economie, Rafaël Ramirez, la vérité est que les compagnies aériennes doublent les prix de leurs billets. "Les compagnies aériennes doivent ajuster leurs billets à la réalité. Elles punissent nos usagers. La réalité est qu’elles doublent le prix du voyage et dans ce pays, elles les vendent à nos citoyens comme si c’étaient des billets de classe affaire et de première classe. Cela ne se peut pas," a-t-il dénoncé dans une conférence de presse fin mai.

"Nous nous engageons à régler ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord et qui est juste mais ils doivent baisser et ajuster le prix de leurs voyages. Il va y avoir des disponibilités de billets. Je e dis et je le répète : les entreprises ne vont pas partir de ce pays, nous ne voulons pas qu’elles s’en aillent mais ici, il y a un Gouvernement et les règlements doivent être respectés", a-t-il souligné.

Pour sa part, le président de l’Alliance Nationale des Usagers et des consommateurs (ANAUCO), Robert Léon Parilli, a dénoncé le fait que les compagnies aériennes ont commis des irrégularités comme l’encaissement d’une différence sur les voyages dont on a changé la date de vol après le passage du taux de 6,30 bolivars par dollar au taux du SICAD 1.

Alors, le président Exécutif de l’Assocaition des Compagnies Aériennes (ALAV), Humberto Figuera, a argumenté que le Venezuela a des coûts de fonctionnement supérieurs qui se traduisent par plus d’impôts, de contributions para-fiscales, de loyers et de droits d’atterrissage et de stationnement d’avions.

Un communiqué du groupe signale que cela suppose une augmentation totale des prix pouvant aller jusqu’à 15% et exhorte l’Etat à continuer à liquider les devises restantes des entreprises de transport aérien.

(source ; Assoc. Cuba/Si)