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Venezuela : il y a des nuits maudites...
par Jean Ortiz
Publie le lundi 7 décembre 2015 par Jean Ortiz - Open-Publishing8 commentaires
Il y a des nuits maudites... Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs... 167 députés... A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme...
Le président Maduro s’adresse au peuple. L’opposition gagne 99 sièges sur 167, soit les deux tiers... Quelques circonscriptions manquent encore à l’appel. Mais la victoire est nette... Le sang ne coule pas dans les rues comme l’avaient annoncé les intégristes de la charia néo-libérale. Seuls le PSUV et le Grand Pôle Patriotique s’étaient engagés, sur proposition de l’Unasur, à respecter le résultat, quel qu’il soit. Les démocrates putschistes du 11 avril 2002, de la très démocratique MUD, ont refusé quant à eux de s’y engager. Ils ne pouvaient que gagner ; s’ils perdaient, ce ne serait que par « la fraude » de ces tricheurs de chavistes... Managés par Washington et l’Internationale socialiste, ils devaient l’emporter. Peu importaient les urnes ... Ils préparaient ainsi le terrain à un éventuel bain de sang, à un « golpe » violent, si les résultats leur avaient été défavorables. Ces « démocrates » portent la haine des « rouges », des « révolutionnaires » dans leur ADN. Alors : la revanche ou le chaos ! Que ce serait-il passé si les chavistes avaient perdu leur sang froid ?
Grâce à leur civisme, les élections se sont déroulées dans le plus grand calme et la proclamation des résultats aussi. Qui sont les démocrates ? Qui a respecté la démocratie, la Constitution ?
Le président Maduro, élu le 14 avril 2013 à la suite du décès de l’irremplaçable Hugo Chavez, grave et serein, a reconnu et accepté la défaite, la victoire de l’hétéroclite MUD (trois partis affiliés à l’Internationale socialiste, des formations d’extrême droite, etc.), dont le seul programme est la revanche de classe et l’anti-chavisme. Ceux qui comme « El Pais », « Le Monde », prévoyaient « une déroute sans précédents » exultent ; cependant, les résultats relèvent d’une sanction populaire mais pas d’un raz-de-marée libéral.
L’impérialisme qui avait décrété le Venezuela le 9 mars 2015 « menace inhabituelle et extraordinaire » pour la sécurité des Etats-Unis, n’est pas débarrassé d’un chavisme qui doit se renouveler, se remettre en cause, balayer la corruption, la bureaucratie. Le chavisme continue à porter le seul programme de transformation crédible, cohérent, radical, populaire.
Manuel Valls, docteur es démocratie, peut également, et momentanément, se réjouir, lui qui avait, le 15 octobre 2015, reçu l’épouse du putschiste Leopoldo Lopez, emprisonné, et avait déclaré : « enfermer un démocrate, c’est trahir la démocratie ».
Comme jadis au Chili de Salvador Allende, ces démocrates si peu démocrates ont réussi, au-delà des erreurs des chavistes, à déstabiliser, et même à saigner l’économie, à provoquer des pénuries ; celles-ci ont fatigué la population contrainte à des heures de queue, à des files d’attente interminables. En quelques mots, les chavistes étaient au gouvernement, mais n’avaient pas l’essentiel du pouvoir. Ils n’ont pu faire face à la spéculation, notamment sur les prix, la monnaie, à la contrebande, à une inflation redevenue galopante. Le climat de tension, de violence sourde, les sabotages, la guerre idéologique et économique, les manques d’approvisionnement, les mensonges, entretenus par l’opposition, ont pesé fortement sur les urnes. Aucun processus historique n’est définitif ; la révolution bolivarienne doit désormais faire face à une cohabitation entre une opposition agressive, négative, et un président légitime, déterminé, qui a assumé et continue d’assumer ses responsabilités au nom du peuple.
Par Jean Ortiz
http://www.humanite.fr/blogs/venezuela-il-y-des-nuits-maudites-591876
Messages
1. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 7 décembre 2015, 14:42, par Aspaar
Jean Jaurès : L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches
et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir.
1. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 7 décembre 2015, 15:45, par NOCTURNE
Quand on a le pouvoir , il faut prendre TOUT le pouvoirs si on veut pas le perdre.
Souhaitons a nos amis Chaviste bonne route a venir.
2. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 7 décembre 2015, 16:54, par alain chancogne dit A.C
OUI, Jean
mais n’y a t il pas , sans avoir l’orgueuil con de"donner des leçons " ,
..la nécessité pour nous, de nous poser des questions de fond ?
Le socialisme bolivarien a reposé sur la redistribution des profits pétroliers au peuple, aux plus pauvres etc
Mais quid d’une analyse marxiste, ?,
Du BESOIN de créer les conditions "économiques" ET démocratiques d’un processus d’industrialisation qui accouche d’une CLASSE OUVRIERE, tout en ne plaçant pas le POUVOIR sous le’épée de Damoclès d’une chute des prix de l’énergie ?
En gros, que ce soit au VENEZUELA ou chez nous, peut on assurer le BONHEUR du plus grand NOMBRE sans une boussole MARXISTE qui aide à "dépasser" le sincère souci d’éliminer la misère ?
Je n’ai pas de réponse tranchée, je m’interroge..
Cordialement
3. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 7 décembre 2015, 17:09, par NOCTURNE
Quant je parle de prendre tout le pouvoir,que se soit a la suite d’une révolution violente ou démocratique , je parle pas de dictature .
Je parle du pouvoir économique, les banques les moyens de production et
d ’echange.
Si une élection donne le pouvoir, faisant abstraction de violence si ce pouvoir est socialiste alors il faut faire du socialisme sans concession au capitalisme qui doit disparaitre, ce qui aurait du ce faire sur 18 ans de Chavisme.
Faut il aussi s’aider d’une boussole Marxiste et aller très vite , ne pas laisser la bourgeoisie se relever du choc électoral qui la mise KO
1. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 7 décembre 2015, 21:13, par LE BRIS RENE
oui la démocratie bourgeoise est terrible car elle est soumise aux forces du fric !
Radios, télés, CIA, etc... ; des moyens considérables sont mis en avant pour déstabiliser une démocratie politique ou alors comme au chili c’est le pusch fasciste
aidé par l’aveugleument de l’unité populaire qui avait introduit le loup, Pinochet ! C’est d’ailleurs à réfléchir sur le processus de Cuba = le parti unique n’a t-il pas été un rempart au blocus politique et économique imposé par les Etats-Unis et ses alliés !?
Dans 28 minutes adj, le soi-disant journaliste Olivier GIESBERT en fait militant frisant l’extrème droite développpe l’idée que la montée du FN, c’est que l’on n’a pas assez remis en cause le code du travail et trop écouté la gauche radicale sur la présence des migrants !!!! Super les invités d’Elisabeth Quin ! Décidément les élections ne changent rien dans le choix de ses invités !
2. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 8 décembre 2015, 11:29
Et aussi un vrai gros con, un imbécile qui se croit malin (les meilleurs !).
Je me souviens de sa réaction suite à un débat électoral (présidentielles, je crois) où il avait finement affirmé, à propos de l’intervention de Nathalie Arthaud (de LO) :
Sauf qu’elle est... agrégée d’économie, elle doit logiquement avoir quelques bases, en particulier légèrement plus que ce guignol mondain.
Oc
4. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 8 décembre 2015, 10:53, par JO
C’est bien tout le problème de la démonstration faite au Venezuela notamment d’une opposition portant le flambeau du capitalisme avec son pouvoir économique même que partiellement établi ! A ce titre les expériences Socialistes d’Amérique-Latine sont très instructives pour nous confirmer ce que MARX avait dénoncé : la violence dogmatique du capitalisme ! C’est à ce titre que je le hais écrivit-il ! Il n’est pas porteur comment d’aucun persiste à le croire de la démocratie qui ne l’arrange pas et surtout qui lui enlève le pouvoir politique et ne serait-ce que partiellement le pouvoir économique ! Sans doute les dirigeants Progressistes de ces pays n’ont pas tenu suffisamment compte de cette donnée ? Mais aussi sans doute parce que eux sont de vrais démocrates et ne peuvent s’imaginer que la caste privilégiée subsistant va accepter un changement Socialiste sans coups férir ! Effectivement pas facile à faire respecter la démocratie participative aux bourgeois nantis ! Je suis bien d’accord pour que les Révolutionnaires et Progressistes méditent bien le pour et le contre de cette situation dans laquelle nos frères Latinos se trouvent plongés . Nos discussions, nos échanges d’idées , n’ont pas fini je pense, à nous préoccuper ! Jean Jaurès écrivit : Aller à l’idéal et comprendre le réel ! Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas agir et en tirer les conséquences des agissements de cette opposition capitaliste preuves maintenant à l’appui ! Encore BRAVO à nos vaillants Latinos audacieux, comme ceux qui montent à l’assaut du ciel (Gabriel Péri) Mais rien que de l’audace, toujours de l’audace ! (Mirabeau) Parce que la vérité doit sourire à l’idéal de justice ! Il n’est pas vrai que et complètement faux d’un capitalisme qui serait supérieur au Socialisme ! Ou alors pourquoi on se battrait ? Pas vrai A.C. ? Jamais le capitalisme acceptera contre nous la bataille d’idées, ses ouailles savent très bien qu’il la perdrait ! Si j’ai pu apporter ma pierre à notre méditation , excusez-moi du peu !
5. Venezuela : il y a des nuits maudites..., 8 décembre 2015, 22:53
Recuerde de Annabella ,de Caracas en su puticlub
"Soyons réalistes demandons l’impossible."
CHE