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Victoire pour les femmes de chambre du Park Hyatt

par L’Humanité

Publie le mercredi 25 septembre 2013 par L’Humanité - Open-Publishing
2 commentaires

Hier, rue de la Paix à Paris, plusieurs dizaines d’agents de service du palace parisien ont manifesté pour dénoncer leurs conditions de travail, arrachant le jour même un accord à leur direction et un changement de prestataire.

Il est midi, place de l’Opéra. Le ciel est dégagé, un mur de journalistes s’érige autour d’une soixantaine de femmes de chambres en colère. Employées par l’entreprise sous-traitante la Française des services, elles travaillent dans l’établissement contigu, le palace Park-Hyatt Paris – Vendôme. « Solidarité, sous, sous, on est sous-payées ! » scandent, sous les regards médusés des riverains et des clients affairés de l’hôtellerie de luxe, les agents de service mobilisés depuis plusieurs semaines pour dénoncer leurs conditions de travail et de rémunération. Dans une ambiance festive et simulant un défilé de mode, le cortège remonte la fastueuse rue de la Paix. Leurs slogans résonnent et se mêlent au concert de klaxons rejetés par d’imposants 4X4. « Nous avons engagés deux procédures aux Prudhommes pour dénoncer le sort réservé à ces femmes sous-remunérées dont la plupart se retrouvent en invalidité à 50 ans » explique Claude Lévy, délégué CGT des hôtels de prestige.

Débordement quotidien de la journée de travail, heures supplémentaires non payées, intensification des rythmes, salaires inférieurs ou égal au Smic, 13e mois non appliqué… les raisons ne manquent pas pour justifier cette nouvelle mobilisation. « Le salaire de ces femmes de chambre stagne entre 800 et 1200 euros alors qu’ailleurs, comme au George V, à qualifications égales le salaire se situe entre 2000 et 2500 bruts » dénonce aussi le syndicaliste. Une femme de chambre, déléguée syndicale qui souhaite rester anonyme, détaille « L’entreprise sous-traitante utilise la force et impose sa dictature. Si vous parlez, vous perdez votre travail. Pour que le silence règne, la société emploie des sans-papiers non francophones. J’ai beaucoup de pression sur moi. Pour ne pas être surprises en train de me parler sur place, les filles m’appellent le soir pour se confier ».

Les femmes de chambre gagnent leur bras de fer

Leur combat a finalement payé. Dans l’après-midi, la CGT et la CNT ont obtenu une belle victoire : un 13e mois, un contrat de travail n’exédant pas 130 heures par mois, ainsi que la reconversion de sept personnes à temps partiel en temps plein. Deux primes ont aussi été annoncées, équivalentes à une augmentation de salaire comprise entre 150 et 250 brut par mois pour chaque salarié. La clause de mobilité a en outre été supprimée

Messages

  • Bravo !

    — > La lutte paie.

    Quel dommage que les directions syndicales n’engagent pas le conflit avec les gouvernement de "gauche" sur les retraites...

    C’est quand la riposte ?

  • Un accord avec une entreprise de sous-traitance définissant les nouvelles conditions statutaires des salariés de cette société a été signé par les syndicats CGT HPE, US CGT du Commerce et CNT-Solidarité Ouvrière du Nettoyage.

    Par cet accord, les salariés obtiennent :

     prime de fin d’année équivalente à un 13e mois,
     plus aucun contrat de travail inférieur à 130 h par mois et transformation de sept contrats à temps partiel en contrat à temps plein,
     réévaluation des qualifications pour tous les salariés,
     suppression des clauses de mobilité,
     primes de site et d’assiduité équivalentes globalement à 3% du salaire brut mensuel,
     prime de reprise du site de 300 € par salarié.

    Ces mesures représentent une augmentation de salaire de 150 € à 250 €, selon la situation des salariés.

    La reprise du travail est effective dès le mercredi 25 septembre.