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Voter contre l’accord, c’est rendre service à Tsipras

par Sergeï

Publie le mercredi 15 juillet 2015 par Sergeï - Open-Publishing
17 commentaires

André Chassaigne : "Voter contre l’accord, c’est rendre service à Tsipras".

Ce mercredi après-midi, l’Assemblée nationale se prononce sur l’accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers. Un accord, s’il est validé, qui débouchera sur un nouveau plan de "sauvetage". Pour André Chassaigne, chef de fil des députés communistes, la réponse est claire : il votera contre ce plan "d’une violence inimaginable". Mais s’il constate qu’euro et démocratie ne font pas bon ménage, il estime quand même que "la sortie de la Grèce de la zone euro aurait eu des conséquences catastrophiques pour les Grecs mais aussi pour l’ensemble des pays européens..."

Marianne : Lundi, vous vous êtes félicité de l’accord sur un futur plan de « sauvetage » à la Grèce. Etes-vous toujours aussi enthousiaste ?
André Chassaigne : Ma première réaction, lundi matin, dès que j’ai appris qu’un accord avait été signé, a effectivement été de me réjouir. De dire : ouf ! Et de me féliciter que la Grèce ne soit pas frappé par le Grexit. Une réaction de soutien évidemment à Alexis Tsipras, soutien qu’il conserve d’ailleurs encore aujourd’hui. Puis, dans le courant de la journée, j’ai eu le texte entre les mains et mon analyse a évolué…

Justement, que pensez-vous de cet accord ?
Deux choses. Sur la méthode d’abord, qui a été utilisée lors de ces négociations. Elle a été scandaleuse. Alexis Tsipras a dû discuter, pour reprendre les paroles du poète Yanis Ritsos : « Le couteau contre l’os et la corde au cou ». Il a été obligé d’accepter avec l’impossibilité pour lui de pouvoir résister face à un tel rouleau compresseur. Soit il signé l’accord, soit la Grèce était littéralement asphyxiée. Sur le fond maintenant, j’ai été horrifié en découvrant la nature de cet accord, d’une violence inimaginable : mettre la Grèce sous tutelle, exiger de son gouvernement élu démocratiquement de revenir sur des décisions déjà engagées, imposer que 30 % de son PIB soit soumis à des directives extérieures et contraindre à des privatisations massives. Je note que les vautours sont déjà ravis, comme Vinci qui s’est déclaré prêt à acquérir des aéroports grecs. C’est une situation inacceptable pour la Grèce. J’ai l’impression que l’Eurogroupe a voulu faire payer à Alexis Tsipras d’avoir organisé un référendum. En clair, d’oser s’adonner à un exercice démocratique dans son pays.

Quel jugement portez-vous sur la décision d’Alexis Tsipras d’accepter finalement ces conditions extrêmement contraignantes ?
Il était totalement coincé. J’ai beaucoup d’admiration pour lui et je pense qu’il ne pouvait pas faire autrement. Je me suis demandé d’ailleurs si voter à l’Assemblée nationale contre ce texte, ne revenait pas à lui tirer une balle dans le dos. C’est ce qui explique aussi ma réaction de lundi matin. Mais lorsque nous avons découvert le contenu de cet accord, et après en avoir discuté avec les autres députés du groupe communiste, notre analyse collective est de dire qu’en votant contre ce texte, nettement, sans ambiguïté, c’est un service qu’on lui rend. Nous contestons ce que lui, à cause du rapport de force, n’est pas en mesure de faire.

Comme l’a récemment expliqué Yanis Varoufakis, l’ancien ministre des Finances grec, la menace d’un Grexit était en fait un atout de taille pour la Grèce. Et en refusant de mettre en place des mesures préparant cette sortie, Tsipras a finalement abandonné son principal levier de négociation. Partagez-vous cette analyse ?
Je ne suis pas économiste mais, personnellement, j’ai la conviction que la sortie de la Grèce de la zone euro aurait eu des conséquences catastrophiques pour les Grecs mais aussi pour l’ensemble des pays européens...

Peut-on dire que cette séquence démontre que la zone euro, telle qu’elle est construite actuellement, et la démocratie ne font pas bon ménage ?
Oui, je pense que c’est indiscutable. Cet épisode grec, la violence qui s’est déchainée contre ce pays montre bien l’échec de l’Union européenne. C’est pourquoi il faut absolument recréer de nouvelles perspectives, rassembler les peuples européens pour construire une autre Europe, démocratique et sociale. Je pense que ce que nous avons vécu est un épisode qui restera gravé à jamais dans l’histoire de l’Union européenne.

http://www.marianne.net/andre-chassaigne-voter-contre-accord-c-est-rendre-service-tsipras-100235480.html

Messages

  • "Je ne suis pas économiste mais, personnellement, j’ai la conviction que la sortie de la Grèce de la zone euro aurait eu des conséquences catastrophiques pour les Grecs mais aussi pour l’ensemble des pays européens.."

    "mais aussi pour l’ensemble des pays européens..." tout est dit - et sur une "conviction" personnelle.

  • Là, j’ai du mal à comprendre, M. Chasseigne !
    Car, pour ce qui est de la France, quels sont les P... d’E... qui ont validé le passage en european dollar ? te rappelle-tu ? C’était la Gôche plurielle !!!!! ils savaient bien que les wagons allaient suivre ! mais bon pour une poignée de ministères, que ne ferions nous pas. Ben vala, les partis électoraux se cassent la gueule, l’EXD se frotte les mains, peut-être une sortie, des assocs, partis ou pas se lèvent (Grèce, Italie, Espagne).
    Une issue à espérer. Car disons le enfin : l’european dollar a été fait par les financiers et pour les financiers. Si le PC n’a pas pu s’en rendre compte, tant pis pour lui
    Si SIRIZA est obligé de signer, tu as dis les circonstances. S’il a la chance que d’autres mouvements s’y allient, alors l’espoir reviendra. Mais quand à compter sur les partis électoraux n’y pensons même pas ! les fauteuils c’est tellement agréable !
    Alors, les Merlu et Laurent, c’est vraiment pas la solution.
    Un camarade de la CGT et pas du parti

  • Quel rapport ? Mais c’est la que tout a commencé on met le petit doigt (début des privatisations d’air franc, des autoroutes ...) le tout avec des signatures de ministres de pseudo gauche. La porte a été entre ouverte par des gens qui se disent de gauche et la droite libérale s’y engouffre et nous on paye.
    Si on n’ouvre pas vite les yeux et que l’on continu à croire le boîte à mensonge (La télé) bientôt nous aurons les même mesures que le peuple grec...

  • Le plan concocté par l’eurogroupe, et imposé au premier ministre Tsipras et à l’ex-ministre de l’économie Varoufakis, de la manière ignoble que l’on sait, est un Grecexit en bonne et due forme !

    Tsipras se bat comme un beau diable pour éviter l’implosion de son parti, Syriza, et/ou au choix :

    1) une guerre civile (si les choses venait à s’envenimer sérieusement !, car n’en doutons pas, il s’agit bien de terrorisme financier, concocté par les oligarques l’UE, via la BCE et le FMI, sur fond de coup d’état financier),

    2) ou, le terrain politique laissé à l’extrême droite grecque (Aube dorée), postée en embuscade et qui n’attend que ça ! (des militaires en retraites ont même proféré ouvertement des menaces contre le gouvernement du premier ministre grec, Tsipras, le menaçant d’un coup d’état si celui-ci décidait de quitter le giron de la zone euro (sous-entendu les forces de l’OTAN) ).

    Et contrairement à ce que nous cachent les oligarques européïstes et les grands groupes médias, ce plan est non seulement une bombe à retardement politique, mais aussi, et surtout économique !…

    Ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’il faut en finir avec l’euro ! (même si Tsipras, se veut le représentant de toutes les tendances politiques grecques (sauf bien entendu les fachos d’Aube dorée), et ce qu’il ne dit pas, c’est que ce piège mortel pour la Grèce et le peuple grec, est une arme diabolique, qui rend impossible le redressement économique du pays ! D’ailleurs, comment peut-on imaginer concilier des économies aussi disparates que celles (des pays) de la zone euro ?

    La Grèce est exsangue, ruinée par le poids exorbitant de la dette, et l’eurogroupe, l’UE, la BCE et le FMI, le savent que trop bien ! C’est pour cette raison qu’ils se sont permis de faire le forcing (car il n’y avait aucun risque pour eux…), tout en sachant que Tsipras n’avait pas d’autre solution que de "négocier"… le flingue sur la tempe !, et ils savaient parfaitement, qu’en proposant ce plan abject à Tsipras, celui-ci aboutirait inéluctablement à son élimination politique, pour la bonne et simple raison qu’avec ce plan, la Grèce ne pourra pas se relevé économiquement ! Ce plan n’est pas viable politiquement et économiquement…

  • Un espoir pour SYRIZA, voir l’Espagne élire podemos vers la fin 2015. Soit 2 pays susceptibles de s’allier et contrer la Troika. Ce deviendrait plus grave que la Grèce seule. Bon je fais dans la SF ?

    • Tu aurais pu ajouter l’AF(Frontde Gôôche)

       :)

      Ya aucune raison que les GRECS soient les seuls à se faire baiser par des pantinsqui leur vendent de l’illusion de "sortie de Crise"

      SF ?

      OUI

      Socialdémocratie Frileuse

      Alors que seul le courage de s’unir contre le Capital permettra de ne plus se sentir"seuls" ,

      SYRISA, PODEMOS, FRONT de Gôôche et autrees "frondeurs" etc etc..d’Athènes à Paris en passant par Madrid, c’est a notre malheur ....ce que l’aspirine effervescente est au traitement du cancer en phase terminale

      Une dose plus ou moins forte semble te faire croire que tu vas guérir..

      En plus du cancer tu crèves avec un ulcère de l’estomac en sang..

      Gigi, je ne suis pas méchant avec toi, je reconnais le droit à chacun de penser qu’un"moindre mal" est possible

      Sauf qu’en communiste, je combats pour du MIEUX

       Ceux qui se disent de mon côté de la barricade qui n’en a que DEUX ;...mais qui me tirent dans le dos avec les balles fournies par l’ennemi, le les dénonce , je les combats, je souhaite que les Masses les balaient

      Ils ne risquent pas avoir ma VOIX en décembre, ni en 2007

      Ils sont tout aussi dangereux que ceux dont ils me disentq u"’ils leur ont mis un pistolet sur la tempe"

      Fallait pas coucher avec eux à BRUXELLES, fallait pas se pointer avec l’huile de ricin et l’entonnoir, s’agenouiller pour avaler le"remède"

      Ces gens là, je les vomis désormais !

      Au moins, JUNKER, MERKEL, HOLLANDE, RAJOY, GATTAZ-Macron , et bien entendu toute la bande des droites et fachos, ils ont la franchise de démontrer chaque jour quel est leur CAMP

      LES autres dont on parle, ?

      Pompiers en rouge, sur estrades , poings levés et Iternationale aux lèvres..le JOUR,

      ... ils sont la NUIT, minables porteurs des bidons d’essence des pyromanes capitalistes...


      BEURK, nom de DIEU..

      Construire autre chose ?

      Si, SI, SE PUEDE..

    • heuuu, c’était juste SF pour science fiction lol

      pour le reste on se comprend. Je pense juste que les partis traditionnels ne sont plus dans la course. Alors du nouveau ? du qu’on ne saisit pas très bien ? Pourquoi pas

      Comme on a dit
      "on suivait pas le même chemin, mais on cherchait le même port"
      salut

    • heuuu, c’était juste SF pour science fiction lol

      J’avais bien compris, gigi, d’ou ma petite plaisanterie à ton égard..

      Sur le fond :

      Je comprends très bien que la façon dont onté été effacés les repères bi centenaires de"DROITE" (qu’on appelait la"réaction" car elle ..réagissait aux luttes ouvrières, populaires, démocratiques porteuses d’exigence de "progres°
      ...et de"GAUCHE"..-pour changer DE socité quand elle se revendiquait du courant révolutionnaire- ou pour prétendre-ce qui était d’ailleus encore possible- quon devait s’en tenir à rendre plus"humain" le Cpaitalisme-et qu’on appelait les SOCIAUX démocrates, les divers partis socialistes etc

      .........................OUI, je comprends que ça puisse conduire des camarades comme toi, à se dire qu’après tout ce qui asurgi du "vide" et porte des espoirs populaires, il faut peut-^tre s’en emparer, s’en "servir"

      Il ya six moi, j’étais de ceux qu’on a accusés de faire la "fine bouche"
      J’écrivais ceci

      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article144776

      Je suis GREC"et "je suis COMMUNISTE"
      de : Alain Chancogne
      lundi 26 janvier 2015

      Relisant le débat qui avait suivi, je suis tenté de me dire qu’aujourd’hui, je persite et je signe..

      Après mureréflexion et remue-méninge collectif(pas que sur le NET)

      Parce que LENINE a eu raison de rappeler ques faits sont tétus

      Je ne doute pas, gigi que nous cherchions le même port

      Mais je préfère la bousolle marxiste que le GPS que me tendent Tsipras, IGlesais, JLM , Laurent and C°, parce que j’y vois un "chemin" qu’on dénomme IMPASSE..

      Sans prétendre"avoir raison", mais sans concession dans ce débat de FOND

      Cordialement

    • ici ou logé ailleurs cet article me semble indispensable pour comprendre

      http://www.huffingtonpost.fr/2015/07/15/grece-yanis-varoufakis-dette-fmi-bce-austerite-economie-grece_n_7803324.html?ncid=webmail_fr1

      Grèce : la version intégrale de l’accord annotée par Yanis Varoufakis

      A FAIRE SUIVRE SANS RETENUE

    • on s’est bien compris AC.
      Toi Marx, moi plutôt Proudhon. Mais dans le fond c’est plutôt dans la méthode que dans le fond qu’on est "séparés". Allez bonne route à tous, on arrivera de toute façon quelque part
      Amitiés, Gigi

      P.S. tu as tout à fait raison de parler "réaction". Marre, entre autres à la cégéte, d’entendre des "feuilles de route, impacté, dialogue social, partenaires sociaux". Va leur falloir à réviser leur français, çà devrait suffire amplement. Une dictée sur un texte de Sébastien Faure sur la plage......
      slt