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Zebda : « Il accompagnait les militants » video

par via Roberto Ferrario

Publie le dimanche 15 mars 2015 par via Roberto Ferrario - Open-Publishing
5 commentaires

Le groupe Zebda interprète 
« En groupe, en ligue, 
en procession ».

Mustapha Amokrane  : « Ferrat, c’est l’artiste qui accompagnait les militants amis de nos parents, des communistes, syndicalistes qui, dans le quartier, défendaient telle ou telle cause. C’est par eux qu’on a découvert Ferrat. Nous, on a d’abord vu son engagement. Ce n’est qu’après qu’on a découvert qu’il avait fait d’autres chansons plus romantiques, plus amoureuses. On l’a connu par le biais des Fêtes de l’Huma, des militants, tous ces gens du peuple français de la cellule Louise-Michel du quartier. Dans la chanson que l’on reprend En groupe, en ligue, en procession, il dit qu’il vaut mieux qu’on soit ensemble pour revendiquer et dire des choses plutôt que seul dans son coin où on ne changera rien. Il dit : “Je suis l’empêcheur de tuer en rond/Perdant avec satisfaction vingt ans de guerre colonialiste/La petite voix qui dit non.” Ça traduit l’idéal progressiste de l’homme et la force de l’artiste qui arrive à nous dire : “Il faut marcher, y aller ensemble et même si cela ne plaît pas à certains, c’est ce que je dois faire.” Cela pose cette question  : comment peut-on être aujourd’hui un artiste engagé et populaire comme l’étaient Ferrat, Montand, Signoret, des gens remplis de convictions  ? Il y a quelque chose à transmettre de ce point de vue. C’est pour ça que, pour un hommage à Ferrat, on n’aurait pas pu interpréter une autre chanson que celle-ci.  »

Magyd Cherfi  : « Ce qui me plaît dans cette chanson, c’est qu’il nous dit  : “Il faut assumer la masse. Ce côté militant de Ferrat, c’est là où il se distingue des autres, où il est beaucoup plus proche, du coup, des gens.”  »

http://www.humanite.fr/zebda-il-accompagnait-les-militants-568358

En groupe, en ligue, en procession
En bannière, en slip, en veston, il est temps que je le confesse
A pied, à cheval et en voiture
Avec des gros, des p’tits, des durs, je suis de ceux qui manifestent
Avec leurs gueules de travers
Leurs fins de mois qui sonnent clair, les uns me trouvent tous les vices
Avec leur teint calamiteux
Leurs fins de mois qui sonnent creux, d’autres trouvent que c’est justice
 
Je suis de ceux que l’on fait taire
Au nom des libertés dans l’air, une sorte d’amoraliste
Le fossoyeur de nos affaires
Le Déroulède de l’arrière, le plus complet des défaitistes
L’empêcheur de tuer en rond
Perdant avec satisfaction vingt ans de guerres colonialistes
La petite voix qui dit non
Dès qu’on lui pose une question quand elle vient d’un parachutiste
 
En groupe, en ligue, en procession
Depuis deux cents générations, si j’ai souvent commis des fautes
Qu’on me donne tort ou raison
De grèves en révolutions, je n’ai fait que penser aux autres
Pareil à tous ces compagnons
Qui de Charonne à la Nation, en ont vu défiler parole
Des pèlerines et des bâtons
Sans jamais rater l’occasion de se faire casser la gueule
 
En groupe, en ligue, en procession
Et puis tout seul à l’occasion, j’en ferai la preuve par quatre
S’il m’arrive Marie-Jésus
D’en avoir vraiment plein le cul, je continuerai de me battre
On peut me dire sans rémission
Qu’en groupe, en ligue, en procession, on a l’intelligence bête
Je n’ai qu’une consolation
C’est qu’on peut être seul et con et que dans ce cas, on le reste

Messages

  • Merci !
    Ah FERRAT,il nous manque !

  • J’ai vu une partie de l’hommage à Jean FERRAT ce samedi sur France 2 !
    Quelle émotion !

    Ce chanteur très engagé a été censuré pour certaines de ses chansons, n’est pas souvent passé à la télé, mais celles et ceux qui ont repris certaines de son immense répertoire en ont fait un DVD souvenir.

    Il a marqué profondément la chanson française.
    C’était un grand poête !

    IL RESTE DANS NOS COEURS ET SOUVENIRS A JAMAIS !

  • Même censuré ( quelle honte ) Ferrat a toujours été dans le coeur des français et ce n’est que justice quand on connait la beauté de ses textes,ses talents de chanteur et sa prestance sur scène , mais il ne fut pas le seul à être censuré.
    Je repense par exemple à Catherine Ribeiro qui avec le groupe expérimental "ALPES" ont créé des pages musicales inoubliables pour ceux qui ont eu la chance d’écouter "paix,âme debout,poème non épique....etc." Quelle honte pour ces censeurs institutionnels qui préfèrent l’ordre établi (dans ton ... Giscard je mettrai mon dard) à l’émancipation poétique.
    Et Béa Tristan où est-tu ?
    Et Serge Utgé Royo où est-tu ?
    ....
    .....
    ...... etc.

  • Le camarade A.C qui malheureusement n’intervient plus, sur Bell Ciao, a donné son sentiment "public" sur cette émission
    Il exprimait, à sa façon, ce que nous avons ressenti, samedi soir .il
    écrit

    "MERCI, MONSIEUR DRUCKER
    Je pense qu’on peut , qu’on se doit de saluer un événement culturel produit par la Télé,

    Ce qui ne saurait ôter le droit et le devoir de lutter pour que les médias soient t un jour autre chose que la machine à décerveler au service du Capital.
    Hier au soir, monsieur Drucker vous avez été un Grand Monsieur..
    – Votre"Grand SHOW " commémorant les 5 ans de cette perte terrible que fut la mort de FERRAT ; fut de bout en bout une extraordinaire démonstration de ce qu’un réalisateur peur produire quand il décide de s’affranchir des sacroi- saintes lois de la"marchandisation de la Culture"..
    Ceetes, réentendre ces textes partie intégrante de notre patrimoine, redécouvrir à travers des extrais d’émissions anciennes" ou grâce à de jeunes chanteurs(dont j’avoue ne pas connaitre grand chose), ce que fut l’apport de Jean à nos combats et à la poésie, au fait que sans lui, Aragon n’aurait jamais ²été² connu, apprécié des "petites gens" ,( interdits d’accès aux savoirs par le Capitalisme qui a raison de mener sa guerre à l’INTELLIGENCE COLLECTIVE...

    oui..... tout ces vers qu’à l’instar de tant d’autres, je connais par coeur et que j’ai murmuré hier au soir, soudain moins"seul" dans mon appart, , ce fut magique et je ne suis pas de ces types qui ont"honte" d’une larme écrasée...

    Mais, ce qui m’a réellement scotché, ce fut cet "air de liberté" dans lequel baignait cette émission

    Tout d’un coup, des mots comme"communisme" "lutte des classes( évoquée par ZEBDA), militantisme, CGT, classe ouvrière, dignité, libération, etc etc...semblaient comme s’extrayant, grâce à vous, d’un tombeau ou certains (y compris parmi ceux qui furent compagnons de"route" de FERRAT en se prétendant "communistes"...) voudraient qu’ils pourrrsent à jamais
    Lancer le générique de fin sur "MA FRANCE" en insistant auprès des téléspectateurs et en leur disant" "ECOUTEZ BIEN CES PAROLES", monsieur Drucker, voilà qui fit de vous, un soir, et objectivement, une voix d’espoir .
    En phase avec ce combat patient-parce que révolutionnaire que nous sommes quelques milliers à mener, à tâtons -pour que ce vers de FERRAT , encore hélas trop peu partagé devienne une certitude qui aide à construire ce que Ferrat comme nous, aurait aujourd’hui ,persisté à dénommer COMMUNISME
    " Le MONDE sera beau
    Je l’affirme et je signe"
    Pour ces deux heures qui nous rappellent que "rien n’est joué", pour ces mots sincères, émouvants que vous offriez en commentaire de "clips" rappelant la vie de FERRAT, se confondant avec des décennies de l’Histoire que la bourgeoisie entend effacer des mémoires tant elle craint
    à raison " que la RAISON triomphe", pour ce que vous avez su faire(re)VIVRE, merci, Monsieur DRUCKER".

    Alain Chancogne
    "J’entends j’entends..." Jean Ferrat, d’après un poème de Louis Aragon

    https://www.youtube.com/watch?v=sIxUVCNq6bk""

    Un grand merci pour cet article sur ZEBDA et les commentaires.,.Tout ceci fait chaud au coeur,Nous avons besoin de retrouver l’espoir.