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46 %

Publie le samedi 17 mars 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

A quarante jours du premier tour de l’élection présidentielle, pas moins de 46% des électeurs déclarent ne pas être encore fixés sur le choix qu’ils vont exprimer dans l’isoloir, alors même qu’il semble que le désir d’aller voter soit très sensiblement plus élevé que lors des consultations précédentes de même nature.

Rapprocher ces deux simples éléments revient donc à dire que si la demande de politique est patente dans notre pays, l’offre politique est, quant à elle, cruellement insuffisante en regard des désirs portées par cette demande.

Comment peut-on d’ailleurs s’en étonner à l’examen du contenu de l’offre en question ?

un Bonaparte aux petits pieds, chassant tour à tour vers sa gauche (dans le discours) et vers sa droite (dans les faits), l’œil rivé à l’orientation de la girouette des enquêtes d’opinion qui lui tient lieu de corpus idéologique,
une ex-madone des sondages dont la « nouveauté » tient désormais pour l’essentiel en ce qu’elle confirme sa position de plus médiocre candidate de la gauche de gouvernement depuis Gaston Defferre, et qui n’hésite même plus à marcher sur les traces de celui qui avait pu affirmer en 95 que son « programme n’était pas socialiste »…,
un candidat du « ni droite ni gauche » et dont la force principale serait apparemment de ne proposer ni programme cohérent, ni équipe constituée pour le mettre en musique,
un néo-fasciste de seconde zone qui a érigé en système l’escroquerie de vendre un programme nationalo-libéralo-xénophobe à ceux qui en ont le plus à redouter les effets,
une pléthore de seconds choix dont les candidatures de témoignage se heurtent au mur invisible du souvenir du 21 avril, et encore, pour les seuls d’entre eux qui sont finalement parvenus à dépasser l’obstacle des 500 signatures,
Et nos sondeurs patentés qui feignent d’être catastrophés par le constat d’une absence de confiance de près de 60 % de leurs « échantillons représentatifs » envers les éventuels gouvernements de gauche ou de droite susceptibles de sortir des urnes en mai prochain…

Ce qu’ils oublient un tout petit peu de préciser, nos sondeurs patentés, c’est que bien plus que l’indécision supposée des électeurs devant l’adhésion à des projets de droite ou de gauche, ce sont justement les projets eux-mêmes qui ont été construits par les champions en lice pour justement tenter de surfer sur cette supposée indifférence au clivage droite-gauche. Car, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les sondeurs, le clivage entre ceux qui croient à l’individu égoïste qui ne peut « réussir » sa vie qu’en oubliant allègrement ceux qu’il écrase sur son passage, et ceux qui croient que c’est avant tout la solidarité qui donne son sens aux sociétés humaines, ce clivage là n’a évidemment pas disparu, et n’est pas près de disparaître.

Mais pour redonner un sens à ce clivage, encore faudrait-il tout d’abord que ceux-là même qui sont censés lui donner ce sens, c’est-à-dire les femmes et hommes politiques, y croient eux-mêmes encore un peu… Encore faudrait-il ensuite, que les institutions au sein desquelles ils se meuvent leur permettent de ne pas sacrifier l’essentiel à l’accessoire, c’est-à-dire la politique à la stratégie d’appareil.

Car au fond, et n’en revient-on pas fatalement toujours là ? N’est-ce pas la mascarade de l’élection présidentielle, pierre angulaire de la Vème république, qui, par sa progressive auto dissolution dans la télé réalité ne nous offre plus que le spectacle pitoyable d’une guerre des conseillers en communication par candidat(e)s interposé(e)s ?

N’est-ce pas un système de représentation à bout de souffle qui risque d’installer à nouveau pour cinq ans une majorité écrasante à l’assemblée issue d’un courant politique qui ne pèsera sans doute pourtant même pas un électeur sur cinq au premier tour de la présidentielle, et ce au mépris de toute logique de représentativité ?

N’est-ce pas la professionnalisation desdits représentants, et l’extinction progressive des vrais affrontements sur le terrain des convictions que cette professionnalisation implique mécaniquement, qui nous entraîne vers un rejet toujours plus net de ceux-ci par des électeurs de moins en moins enclins à croire à la caricature d’un affrontement gauche droite dont l’absence de contenu véritable leur est jour après jour jeté à la figure ?

N’est-ce pas l’alambic tortueux de la Vème République qui dans un contexte totalement différent de celui-là même qui avait présidé à sa création, et ainsi en contradiction flagrante avec ses propres objectifs, nous distille désormais au mieux le brouet insipide des renoncements idéologiques, au pire le poison des luttes stériles d’appareil dans un affrontement sans merci visant à l’accession au pouvoir pour le pouvoir lui-même ?

Vivement la VIème République !

Rénova(c)tion Socialiste.
http://www.renovaction-socialiste.org/

Messages

  • Nous appelons nous les vrais Gauchistes ; tous reunis a gauche du ps des anarchistes aux communistes et gauchistes alter ecologistes de voter au premier tour Marie Buffet (la gauche rasemblee), second tour abstention, on doit detruire le ps, alors on ira de nouveau dans la rue ; avec sego le ps va de nouveau dormir et nous mentir. Le PS doit etre detruit en 2007, une fois pour toute. A bas le Ps, vive la gauche qui combat la droite, laissons tomber le centre Royale et centre droit Bayrou. Rene

  • Il se trouve que parmi les candidatures de "témoignage", il en est une qui remet en cause ces institutions et l présidentialisme actuel. Il en est une, la même, qui ne cesse de souligner que la gauche et la droite c’est pas pareil, et que pour battre réellement la droite il faut une gauche populaire, antilibérale, rassembleuse, qui ne se trompe pas d’adversaire.
    Cette candidate a un prénom composé, symbole de la maternité chrétienne et de la terre nourricière, un nom qui invite à se mettre à table. Choisit camarade.
    Léon

    • En attendant ,vous faites comment pour vous débarrasser de ceux qui vous empecheront de faire tout ca ?

      Si chacun de nous hommes ou femmes se donnaient pour mission de séduire un CRS et de le garder au lit le jour de la manif ?

      nous pourrions dire, voila l’anarchie possible du point de vue sécuritaire.

      Plouk