Accueil > el hadj william
CE MERCREDI 27 MARS 2013
A 18H30
C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »
Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6
En direct et en archives sur www.campuslille.com
« Né en 1923 à Constantine, William Sportisse, comme nombre de juifs constantinois de sa génération, parle l’arabe, sa langue maternelle, et a vécu dans une famille profondément juive et maghrébine, dans une ville où, vers 1930, les Algériens musulmans étaient majoritaires et où les juifs représentaient plus d’un dixième de la population. Ces attaches le distinguent de certains anticolonialistes juifs, issus de familles autochtones qui, depuis que le décret Crémieux avait naturalisé l’ensemble des juifs d’Algérie en 1870, étaient largement engagées dans un processus dit de « francisation ».
Ses deux frères aînés furent d’importants militants communistes : Lucien, instituteur devenu maçon et dirigeant syndical, bête noire de l’administration coloniale dans les années 1930, mort sous les balles de la Gestapo française en mars 1944 à Lyon, à l’âge de 39 ans ; et Bernard, dirigeant des Jeunesses communistes (JC) dans les années 1930, emprisonné pour son action clandestine sous Vichy, militant après 1945 à Constantine puis dans la semi-clandestinité à Alger après son expulsion de Constantine pendant la guerre d’indépendance.
William Sportisse a lui-même un long parcours politique algérien : entré au Parti communiste algérien (PCA) dans la clandestinité imposée par la Troisième République puis Vichy en 1940, il devient après-guerre dirigeant des JC, de l’Union de la jeunesse démocratique algérienne (UJDA) et du PCA à Constantine et Alger, avant d’être responsable d’une émission de radio clandestine en langue arabe émise depuis Budapest à destination du Maghreb en 1954-1955. À partir de 1956 et durant toute la guerre d’indépendance, il est à la tête du noyau communiste clandestin de Constantine, échappant aux recherches policières et coordonnant les réseaux de propagande et de soutien matériel au FLN-ALN.
Après l’indépendance, membre de la rédaction du quotidien Alger Républicain et devenu citoyen algérien, il est victime de la répression qui vise les opposants au coup d’État de Boumediene en 1965 et, emprisonné puis assigné à résidence, il ne retrouve la liberté qu’en 1974. Avec sa compagne Gilberte Chemouilli, militante communiste algéroise qui a connu toutes les clandestinités et les répressions (victime de sévices policiers et emprisonnée en 1940, expulsée d’Algérie en 1957, torturée et emprisonnée pour son opposition au coup d’État en 1965), il a vécu et milité en Algérie jusque 1994, alors que la plupart de ses camarades non-musulmans restés à l’indépendance ont quitté le pays peu après 1965. En exil en France depuis 1994, il poursuit jusqu’à ce jour son activité au sein du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS), héritier du PCA. » P-J. Le Foll-Luciani
C’est le parcours de ce communiste que nous vous donnons à entendre ce mercredi ; en effet, William Sportisse – El Hadj William – était à Lille le 16 mars dernier. C’est lui qui parle, alors… Respect !
Pour prolonger l’émission, et la parole précieuse de notre camarade, vous pouvez lire le bouquin qui vient de paraître : Le camp des Oliviers – Parcours d’un communiste algérien – Entretiens avec Pierre-Jean Le Foll-Luciani, aux Presses Universitaires de Rennes.
A se procurer ici par exemple :