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g8 pourquoi nous manifesterons a saint petersbourf
Publie le jeudi 13 juillet 2006 par Open-PublishingNous voici. Aux côtés de nombreux autres venus d’Europe de l’Est et d’Europe de l’Ouest, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud, d’Asie et aussi d’Afrique, nous, des activistes politiques d’Europe de l’Ouest, nous manifestons dans les rue de Saint-Pétersbourg contre la rencontre du G8.
Pourquoi avoir fait un si long voyage pour perturber le sommet-spectacle de Poutine Pourquoi ne restons-nous pas chez nous à nous occuper de nos propres affaires ? Qu’est-ce que ce G8 qui suscite tant de remous
Le G8 rassemble les pays du monde les plus influents sur le plan économique (et donc aussi sur le plan politique) : États-Unis, Canada, Allemagne, France, Italie, Japon et Grande-Bretagne. Depuis 1998, la Russie peut participer à ces recontres exclusives, mais sans avoir voix au chapitre en matière de politique monétaire et financière. De tous les sommets internationaux, la rencontre du G8 qui dévoile le mieux que les grandes puissances s’unissent pour asseoir leur pouvoir et diviser la planète entre pauvres et riches, Nord et Sud, Est et Ouest. Certains appellent cela " capitalisme", d’autres " impérialisme" ou "mondialisation néolibérale". Ce qui nous unit, c’est la colère face à ce type de séparation. Nous sommes horrifiés de l’oppression et de l’exploitation que subissent des régions entières du monde, horrifiés que des millions de personnes partout dans le monde soient considérées comme des perdants, des inutiles. Ça a toujours été le cas. Mais ça ne doit pas le rester
Le projet politique du G8 est le néolibéralisme, et pas seulement depuis l’effondrement de l’Union soviétique : privatisation des biens collectifs comme l’eau, l’électricité, les soins de santé ; systèmes de retraite basés sur les marchés financiers ; critères de rentabilité pour tous les domaines de la vie, de l’éducation au transport en passant par le logement. Dans les pays du Nord et, sous une autre forme, en Europe de l’Est, ceci signifie le détricotage de droits sociaux durement acquis et une réallocation des richesses du bas vers le haut. Le Sud - avant, on parlait de "tiers-monde" n’a pas le choix : au début du XXe siècle, ces pays étaient des colonies qui subissaient directement l’exploitation ; aujourd’hui, les États qui orchestrent la politique mondiale leur imposent des politiques établies lors de sommets internationaux - et s’assurent ainsi des conditions d’accès optimales aux ressources naturelles et à une main-d’oeuvre marchandisée.
La profondeur du gouffre n’est pas la même au Nord et au Sud : si les gens du Nord luttent pour le maintien de la gratuité de l’éducation et des soins de santé, pour la sécurité sociale, au Sud, l’enjeu est souvent la survie. Nous nous opposons néanmoins au même projet politique : les rencontres au sommet comme celles du G8 ont une teneur politique qui n’est pas que symbolique. Les représentantEs des riches pays industrialisés y coordonnent leur action pour imposer leur vision néolibérale d’un monde dans lequel seul le profit de quelques-uns compte.
Nous voulons combattre le projet néolibéral là où il se manifeste et lui opposer un non clair. Chez nous, nous nous battons contre le démantèlement des droits sociaux ; aux somments internationaux, nous voulons unir nos positions quotidiennes de refus en un grand non
Nous ne nous laisserons pas diviser. Au-delà de toutes les différences, nous voulons souligner ce que nos luttes ont en commun. Cette année, le G8 est consacré aux politiques de l’éducation, de la santé et de l’énergie. Les idées des responsables politiques n’ont rien de brillant : dans ces domaines aussi, les mots d’ordre sont privatisation et rentabilité. Au lieu de promouvoir l’accès aux médicaments pour touTEs, illes soutiennent les brevets pharmaceutiques. Seuls ceux et celles qui en ont les moyens auraient accès à une éducation de qualité. Et, pour répondre à la crise énergétique mondiale, illes n’optent pas pour une utilisation judicieuse des ressources et pour le soutien à la recherche dans le domaine des énergies douces, mais pour le développement du nucléaire civil, dont on connaît les dangers pour l’humanité.
Nous avons une autre vision d’un monde meilleur. La santé et l’éducation sont des droits, pas des marchandises. À la politique migratoire restrictive en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, nous opposons notre revendication de la liberté de mouvement et d’établissement pour touTEs et partout. En un mot, nous voulons des droits sociaux globaux pour chacun et chacune dans le monde entier. Nous n’avons pas d’idée précise du chemin qui conduira à cet objectif, nous n’avons pas de projet de société prêt à l’emploi. Les pas qui nous mènent dans cette direction sont l’organisation démocratique à la base, sans meneur. Nous voulons fonder nos relations sur l’égalité de droits en refusant les différences basées sur la couleur de peau, l’origine sociale ou le sexe.
Le monde ne peut pas rester tel qu’il est. C’est avec une idée que nous sortirons de l’impasse.
Des droits égaux pour touTEs partout dans le monde.
C’est sur cette revendication que se base notre réflexion et c’est elle qui nourrit notre opposition aux illustres invités de Poutine. C’est pour cela que nous luttons à vos côtés dans les rues de Saint-Pétersbourg.