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l’Agent Orange.

par red1917

Publie le mercredi 5 avril 2017 par red1917 - Open-Publishing

Nous sommes dans un monde d’experts.

Ils s’expriment à la télé et dans les journaux, au même niveau que les comédiens célèbres et les artistes sponsorisés.

Ils expliquent, prévoient, et nous disent face caméra que les gens se trompent car ils sont désinformés.

Eux, ont été formés.

Pour parler d’une manière structurée, avec une grammaire acquise lors de leurs nombreuses années d’études.

Les experts ont toujours tout prévu.

Par exemple, la mondialisation était selon eux dans les années 80 la solution à tous les maux de la planète.
Plus de nationalisme, plus de dictatures, plus de famine.

Bien sûr sur toute la planète on peut voir des habitants pauvres porter des tee-shirt avec des marques mondiales célèbres.

La culture américaine a submergé nos cerveaux, et maintenant les enfants voient des dessins animés avec des monstres gentils où tout se termine dans une grande fête, happy end.

Dans un remake du petit chapeau rond rouge, il est certain que la scène de carnage où la mère-grand est dévorée sera édulcorée.

Les anciens régimes allaient s’effondrer pour donner naissance à ce qu’ils appelaient le village global.

Or ils se sont complètement planté car c’est exactement l’inverse qui s’est produit.

Il a semblé qu’une erreur est survenue : les valeurs anciennes, l’ancrage dans une culture locale, l’attachement aux traditions, tout cela a surgit de nul part, laissant les experts pantois.

Surgit de nul part, vraiment ?

En fait, non, rien ne se créer, tout se transforme.

Les traditions, les croyances, les bizarreries locales ont toujours existés.
Seulement, c’était un peu risqué de renoncé à ce beau rêve de monde uniforme,
où tout le monde est fun, connecté, mange et boit bio, fait du sport, avec ce fameux sourire blond.

De plus, cela compliquait l’écriture des scénarios pour des films qui devaient être compris d’un maximum de consommateurs.

Alors arrêtons nous à la terrasse d’un café moche dans une ville moyenne moche dans un endroit triste quelque part en France.

Quand a commencé les "Fake News", en gros les mensonges, où plutôt les omissions pour se prémunir de la complexité du genre humain ?

On peut bien sûr remonter très loin et s’attarder sur le fait que la seule description de la Gaule soit un récit de Jules.

Il raconte des choses simples : blonds, propres, mais inorganisés et un peu arriérés sur les bords.

Il était urgent de civiliser ces sauvageons.

En fait, la réalité est que Caesar a utilisé des méthodes subtiles, du soft power avant l’heure, en embauchant des gaulois dans les légions romaines, et en construisant des gigantesques structures qui en jetaient un grand max.

Du coup, on ne sait pratiquement rien de cet ancien peuple, et Obélix et Astérix sont à peu près nos seuls repères.

Premiers pas dans le gommage d’une réalité complexe, et après quelques siècles, nouvelle étape :

Le mythe d’un occident chrétien.

Encore une fois il a fallu quelques fake news.

Par exemple l’année ne commençait plus au début du printemps, comme la logique naturelle du monde agricole l’avait acquis depuis des millénaires.

Non, en fait, en plein hivers, exactement le 25 décembre de l’année 0, la première naissance par insémination artificielle a eu lieu.
On fêtait désormais dans la joie le début de l’année à la pire saison possible.

Après que l’Empire romain se soit trumpisé, les monarque européens de l’ouest étaient bien emmerdés.

Pour justifier qu’il n’y avait qu’un chef, et que ce chef était chef pour des raisons que les paysans n’avaient pas à savoir, il fallait encore une fake new.

Donc désormais, j.c. donnait l’autorisation des monarques à faire des guerres, à piller, violer, détruire.

Bien sûr j.c. avait dit de s’aimer les uns et les autres (pas encore les unes et les autres, car j.c. savait que l’opinion publique n’était pas prête à considérer la mouvance LGBT avec amour et tolérance).

Bon les chefs ont dit : en fait ça veut dire aimons nous entre nous et bousillions les autres.

Mais j’abrège.

Maintenant, la multiplication des affirmations instantanées sans aucun recul fait de nous des lapins sur une autoroute paralysés par les phares d’une voiture.

Wirklichkeit.

Quand ils ont vu un nuage orange, les Vietnamiens ne pouvaient pas croire qu’il s’agissait d’une arme chimique américaine.

Ensuite, la réalité.

On parle souvent du traumatisme des vétérans américains du Vietnam, rares sont les témoignages des ces gens réels qui ont été meurtris dans leur chair, dans la lointaine Asie.

C’est quand on ne croit pas ce que l’on voit, que l’on ne peut admettre qu’on touche ce que l’on touche, que l’on est sidéré par l’odeur que l’on respire.

Quand l’incroyable devient évident, alors le temps n’est plus aux opinions, aux sondages, à la communication.

C’est pour cette raison qu’avant de croire sur parole un média qui déclame qu’un événement est inédit, commandez une autre bière et entamez une discussion avec votre ami historien.

Même si gaffe : l’histoire a toujours été écrite par les vainqueurs.