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l’Avenir du travail en occident
par Ramon Vila Capdevila
Publie le lundi 7 décembre 2015 par Ramon Vila Capdevila - Open-Publishing4 commentaires
André Gorz, (1923-2007), philosophe marxiste, dont la pensée est proche de celle des libertaires, dans Adieux au prolétariat:au-delà du socialisme, (1980), avait examiné en sont temps, sans dogmatisme, les perspectives de l’évolution et des mutations du travail dans les sociétés capitalistes occidentales, déjà confrontées aux nouvelles technologies dans les années 80. Sa réflexion débouchait sur un constat plutôt relativement optimiste : « Travailler moins et vivre mieux ».
Aujourd’hui, en 2015, ce constat a évolué. Il porte sur le devenir même du travail, sur l’avenir du travail et donc des travailleurs dans nos sociétés, et ce constat est plutôt pessimiste. En cause, les problématiques d’ensemble contemporaines qui agitent l’avenir des sociétés occidentales. En effet, des études nombreuses rapportées par Stiegler 2015, p. 15 , montrent que le travail, tel que nous le connaissons est condamné. Il deviendra une denrée rare. En effet, sous les assauts conjugués de la financiarisation de l’économie, de la mondialisation de l’économie et autres désordres écologiques systémiques, des problématiques nouvelles de robotisation (algorithmisation) des activités humaines, condamnent l’avenir même du travail dans les sociétés occidentales contemporaines : « En France, dans dix ans , quels que soient son niveau et les façons de le comptabiliser, le chômage oscillera vraisemblablement entre 24 et 30 % (….°) », (Stiegler, 2015 p. 151)., On objectera, sans doute, que les études ne sont que des hypothèses. Mais à bien écouter Stiegler, ce changement de modèle de société est inévitable. Ce qui peut varier en l’occurrence future, repose sur la temporalité (si ce n’est pas dans dix ans, cela ne peut manquer d’arriver quant même).
Tous, communistes, anarchistes, socialistes, trotskystes, sans parti, militants ou non, tous doivent savoir ce qui se prépare en matière d’avenir du travail. Les plus courageux pourront se procurer le bouquin de Stiegler, (Stiegler, Bernard. La société automatique - 1. L’avenir du travail, Fayard, 2015),dans une bibliothèque municipale (pour qui, elles aussi , l’avenir est fortement compromis) ; bouquin qui est parfois difficile à lire et jargonneux inutilement. C’est pourquoi, il est possible d’entendre Stiegler, dans l’excellente émission de service public de RFI , l’Atelier des médias animée par Ziad Maalouf, http://www.rfi.fr/emission/20151003-stiegler-philosophe-societe-automatique-fayard
Messages
1. l’Avenir du travail en occident , 7 décembre 2015, 14:25
Sauf que la catastrophe en cours dépend du maintien du référent travail, c’est à dire de la production pour échanger et créer de la valeur, par rapport à sa disparition (le "travail vivant" dont Marx avait prédit la destruction par la logique d’échange). Si on jette celle ci par la fenêtre, la question peut se poser tout autrement.
1. l’Avenir du travail en occident , 7 décembre 2015, 18:35
et en français le commentaire ça dit quoi ?
2. l’Avenir du travail en occident , 7 décembre 2015, 18:43
En fait, vu l’augmentation exponentielle de la productivité du travail il serait possible de ne travailler que 4 ou 5 heures par jours et de remplacer 52 semaines de 7 jours par 73 semaines de 5 jours (rythmologie sociale)...73 semaines = 73 week-end= 146 jours...
Mais monsieur GORZ n’est pas allé jusque là car il avait très peu d’imagination (en tout cas moins d’imagination que KEYNES qui disait "en 2000 la plupart des salariés ne travailleront que 2h par jour"...mais c’était une arnaque !).
3. l’Avenir du travail en occident , 9 décembre 2015, 17:56
l’augmentation de la productivité est exponentielle ?
je ne sais pas.
Mais certes elle augmente et c ’est une bonne chôse,cela pose et posera toujours la question du partage du travail nécéssaire entre tous,et l ’organisation de la durée de ce travail sur une vie.
Quelle semaine,quel congés,quelle étude ,quelle formation en cours de vie ,quelle retraite,tout cela evidemment sans recul social,au contraire.
MAis le travail ne disparait pas,il change, de nature,de forme,et tellement de taches nouvelles apparaissent quand d’autres disparaissent,que rien n’autorise à dire qu’il y aura tant ou tant de chomeurs,cela c ’’est nos luttes ou pas qui le déterminen pas la productivité.