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la Bolivie sous la pression internationale

Publie le jeudi 4 mai 2006 par Open-Publishing
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La Bolivie continue à répondre à la pression internationale exercée après la nationalisation de ses hydrocarbures. Cette mesure soutenue par la population qui suscite une forte préoccupation à l’étranger malgré des tentatives d’apaisement.

Le président bolivien Evo Morales a tenté de rassurer l’opinion, assurant que le décret n’entraînait "aucune confiscation ni expropriation des biens des entreprises pétrolières".
Dans un entretien à CNN, il a aussi réaffirmé qu’il s’agissait d’une "décision souveraine", niant avoir été conseillé par le président vénézuélien Hugo Chavez, dont la venue a été annoncée mercredi à La Paz.

Le chef d’Etat bolivien se réunira jeudi à Puerto Iguazu (Argentine) avec ses homologues brésilien, argentin et vénézuélien, pour parvenir à un accord préservant les intérêts de ses partenaires régionaux.

Quelque 26 multinationales dont Repsol (Espagne), Total (France), Exxon (Etats-Unis), British Gas (GB), Petrobras (Brésil), sont visées par le décret du gouvernement bolivien qui leur impose de remettre la propriété des gisements et l’exploitation à la compagnie publique bolivienne YPFB.

Le président de YPFB Alvarado Rivas a demandé mercredi à l’Argentine et au Brésil, dont il a garanti l’approvisionnement en gaz, de faire preuve de "compréhension", admettant la "préoccupation logique" suscitée par cette mesure "patriotique".

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays dépend de la Bolivie pour la moitié de sa consommation de gaz, a déjà exclu mercredi une "crise Brésil-Bolivie".

La compagnie brésilienne Petrobras a de son côté annoncé la suspension de ses investissements en Bolivie, annulant le projet d’augmenter de 15 millions de m3 par jour la quantité de gaz importée du pays. Elle a affirmé que le Brésil n’accepterait pas de modification des prix hors des normes en vigueur dans les contrats.

Messages

  • Les présidents brésilien, argentin, bolivien et vénézuélien se réunissent jeudi à Puerto Iguazu (Argentine) pour tenter de parvenir à un accord préservant les intérêts de chacun après l’annonce de la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie.

    Ce sommet, qui réunira le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, l’Argentin Nestor Kirchner et le Vénézuélien Hugo Chavez autour du Bolivien Evo Morales survient deux jours après la décision de ce dernier de placer sous surveillance militaire les installations pétrolières étrangères, mesure qui a pris par surprise le Brésil et l’Argentine.

    Le président bolivien Evo Morales a tenté de rassurer l’opinion, assurant que le décret n’entraînait "aucune confiscation, ni expropriation des biens des entreprises pétrolières", lors d’une interview mardi soir à la chaîne internationale Telesur de Caracas.

    Dans un entretien à CNN, il a aussi réaffirmé qu’il s’agissait d’une "décision souveraine", niant avoir été conseillé par le président vénézuélien Hugo Chavez, dont la venue a été annoncée mercredi à La Paz.

    Quelque 26 multinationales dont Repsol (Espagne), Total (France), Exxon (Etats-Unis), British Gas (GB), Petrobras (Brésil), sont visées par le décret du gouvernement bolivien qui leur impose de remettre la propriété des gisements et l’exploitation à la compagnie publique bolivienne YPFB.
    Le président de YPFB Alvarado Rivas a demandé mercredi à l’Argentine et au Brésil, dont il a garanti l’approvisionnement en gaz, de faire preuve de "compréhension", admettant la "préoccupation logique" suscitée par cette mesure "patriotique".

    Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays dépend de la Bolivie pour la moitié de sa consommation de gaz, a déjà exclu mercredi une "crise Brésil-Bolivie".
    La compagnie brésilienne Petrobras a annoncé la suspension de ses investissements en Bolivie, annulant le projet d’augmenter de 15 millions de m3 par jour la quantité de gaz importée du pays.
    "Nous suspendons toute possibilité de nouveaux investissements en Bolivie", a déclaré le président de la compagnie Sergio Gabrielli, soulignant que le Brésil n’accepterait pas de modification des prix hors des normes en vigueur dans les contrats.

    La Chambre bolivienne des hydrocarbures, qui regroupe les compagnies étrangères opérant dans le pays, a appelé à un "dialogue productif", tout en déplorant une nationalisation qui "altère de manière unilatérale, négative et substantielle les conditions des entreprises". Les compagnies étrangères "sont en train d’analyser les impacts et conséquences de la mesure", précise l’organisme patronal, déplorant que la Bolivie n’ait "pas pris en compte la stabilité juridique et la promotion de l’investissement".

    L’UE a aussi exprimé mercredi son "inquiétude", invitant La Paz à "une collaboration durable avec les entreprises concernées à travers un dialogue actif et efficace".

    Le ministre autrichien de l’Economie Martin Bartenstein, dont le pays assure la présidence de l’UE, et le commissaire européen à l’Energie, Andris Piebalgs, ont espéré que la Bolivie agisse "de manière à maintenir la confiance des investisseurs".

    L’Espagne s’apprête à envoyer "dans les prochains jours" une délégation politico-technique en Bolivie pour obtenir des éclaircissements sur cette nationalisation, qui concerne notamment le pétrolier espagnol Repsol YPF.
    Le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Bernardino Léon, a stigmatisé mercredi "une certaine confusion" et déploré "des messages qui ne sont pas les meilleurs pour la communauté internationale".
    Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, qui avait toujours apporté son soutien au président Morales, a toutefois évoqué un "conflit ponctuel", affirmant que le "peuple bolivien aurait toujours l’Espagne à ses côtés".
    Même s’il a admis que la nationalisation pouvait "poser des problèmes", il a écarté tout changement dans la politique d’aide au développement de Madrid, qui s’est engagé en janvier à éliminer une grande partie de la dette de la Bolivie.

    Sur la scène internationale, les Etats-Unis se sont montrés plus attentistes, rappelant toutefois dès mardi à la Bolivie ses "obligations contractuelles" et l’avertissant de "l’impact éventuel sur l’environnement général des investissements dans le pays".