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la france et le conflit social vus d’ailleurs

Publie le samedi 17 novembre 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

INTERNATIONAL
Le Temps I International I Article (quot suisse)

Bernard Thibault, héros du mouvement social, accusé de trahir les grévistes

FRANCE. Les concessions faites au gouvernement placent le patron de la CGT dans une situation délicate. Son sens de la modération ne plaît pas à la base du syndicat, qui se radicalise. Dans les transports publics, la grève se poursuit.

Sylvain Besson, Paris
Samedi 17 novembre 2007

Le héros est devenu un traître. En prenant l’initiative d’un compromis avec le gouvernement sur les régimes spéciaux de retraite, Bernard Thibault, patron de la Confédération générale du travail (CGT), est devenu cette semaine l’acteur clé du conflit social en France. Un destin paradoxal pour cette figure de proue des grandes grèves de 1995 : reconnaissable à son air buté et sa coupe au bol, il incarnait alors la révolte française contre le libéralisme. Aujourd’hui, les grévistes les plus radicaux l’accusent de leur donner un « coup de poignard dans le dos ».

Vendredi, les transports publics français sont restés partiellement paralysés. Selon la SNCF, l’entreprise nationale des chemins de fer, le taux de grévistes a nettement chuté : il n’était plus que de 32,2% hier, contre 61,5% deux jours plus tôt. Mais en région parisienne, les trains et les métros circulaient difficilement, et les perturbations devraient se poursuivre au moins jusqu’à lundi.

Les discussions destinées à sortir de la crise sont au point mort. Le gouvernement demande aux syndicats d’appeler à la fin de la grève, avant le début de négociations dans les entreprises concernées par la réforme des régimes spéciaux. Les organisations les plus modérées ont accepté, mais pas la CGT. Sa position est qu’il revient aux grévistes de décider eux-mêmes de mettre fin à leur mouvement.

« Le gouvernement ne peut pas demander à la CGT d’appeler à la fin de la grève, ça n’est pas sérieux, estime Michel Dreyfus, directeur de recherche au CNRS et spécialiste du syndicat. Il aurait plutôt intérêt à ce que Bernard Thibault ne perde pas la face. »

Il faut dire que le leader syndical a déjà fait beaucoup de concessions. Mardi soir, il avait proposé au gouvernement de tenir des négociations séparées, entreprise par entreprise, sur les régimes spéciaux.

Les implications de ce geste sont profondes, selon Michel Dreyfus : « Cela veut dire que Bernard Thibault accepte le cadre de la réforme, ce qui est une grande nouveauté. »

Malgré sa carapace un peu bourrue, le dirigeant de la CGT sait faire preuve de modération. En 2005, il avait prôné l’abstention sur le Traité constitutionnel européen, mais son organisation a fini par soutenir le « non ». Depuis, Bernard Thibault traîne une image de « mou » qui lui vaut de sérieuses inimitiés. Selon Le Parisien, il a été sifflé lors du défilé organisé cette semaine à Paris pour soutenir les grèves. L’Express affirme qu’il a reçu des menaces : une tête de porc, début 2006, et un corps de chat décapité, il y a quelques semaines, auraient été déposés devant sa maison.

« Le gouvernement voulait casser le mouvement social en misant sur la complaisance de la CGT, dénonce Alain Krivine, dirigeant historique de la Ligue communiste révolutionnaire. Maintenant, la CGT est débordée parce qu’il y a une résistance de la base. Elle veut négocier tout en poursuivant la grève, alors que le gouvernement veut l’arrêter. C’est un vrai bras de fer, et je pense que ça n’était pas prévu au programme. »

Du coup, les grévistes se radicalisent. Vendredi, certains d’entre eux ont tenté de stopper des trains en plaçant des obstacles sur les voies. Leur espoir est de tenir jusqu’à la grève des fonctionnaires, prévue mardi : cette jonction, espèrent-ils, donnera un nouveau souffle à leur mouvement.

Messages

  • je suis extrèmement critique envers Thibault, sur bien des points, mais cet article est peu reluisant.

    Encore qu’il souligne fort à propos que BT fait l’objet de menaces personnelles absolument inadmissibles.

    Je gage que BT saura compter sur tous les militants CGT pour le défendre de ces saloperies

    P. Bardet

    • voila ce que dit tageblatt (lux) !
      je ne mets aucun commentaire :

      Ségolène Royal appelle le gouvernement à "sortir de son entêtement"

      Mise à jour : 17/11/2007 8:46:43

      L’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle, Ségolène Royal, a appelé vendredi à Cayenne "le gouvernement à sortir de son entêtement" dans le conflit social en France, "car il porte la responsabilité de la situation pour avoir tardé à négocier".

      Pour la présidente socialiste de Poitou-Charentes, "les syndicats ont fait un effort en acceptant les négociations et le principe de la réforme. On ne peut pas s’amuser à faire des bras de fer pour savoir qui perd la face ou pas", a déclaré à l’AFP Ségolène Royal, depuis l’aéroport de Rochambeau, près de Cayenne, juste avant de s’envoler de Guyane pour l’Hexagone après 3 jours et demi de visite.
      "Pour sortir du conflit et afin que les usagers des services publics sortent de la galère qu’ils subissent, il appartient au gouvernement et au Président de la République de sortir de leur entêtement. Il faut accepter de temps en temps de perdre la face provisoirement", a poursuivi Madame Royal. "Aujourd’hui, il y a du désordre en France. Les premières victimes sont les usagers, le plus souvent des gens de catégorie modeste qui n’ont pas les moyens d’utiliser d’autres modes de transport. Ce sont des personnes qui perdent du temps pour aller au travail, des familles perturbées dans leur vie et donc des salariés et des entreprises qui sont inquiets à partir du moment où la clarté n’est pas faite sur le contenu de ces négociations", a-t-elle déclaré. "Vous connaissez mon attachement pour l’ordre juste. Si l’on veut que l’ordre, qui permet à chacun de vivre bien dans notre pays, revienne, il faut que le gouvernement apporte la preuve que les réformes qu’il propose sont justes." a conclu Mme Royal.

    • Son ORDRE JUSTE me fait frémir. C’est une expression utilisée par la droite du XIXè siècle, très capitaliste, et par le catholicisme, celui qui n’était pas social.

      Les socialistes, Proudhon, etc, se donnait bien garde d’employer de tels mots !...

  • Ceux qui veulent en savoir plus sur le système de retraites des cheminots, liront avec profit l’analyse qui en est faite : ICI.

    Bonne lutte aux cheminots !

  • Ségo ne s’intéresse pas aux grévistes, mais aux "usagers" comme les médias qui versent des larmes de crocodiles sur eux pour les utiliser contre les grévistes. Mais les "usagers" sont aussi des travailleurs qui sont menacés par le gouvernement et les patrons : ils peuvent être solidaires à ce titre des grévistes !

    Quant à Ségo, elle ne parle pas des grévistes car elle a eu le culot de dire qu’elle était pour la fin des régimes spéciaux et pour l’autonomie des universités !

    Ce qui la chifonne, c’est la "méthode" utilisée par Sarko et surtout que "l’ordre" soit troublé !

  • les medias ne parlent plus de la caisse noire du medef qui aurait finance la cgt pour pouvoir stoper les grands conflits Les cheminots de base ont des doutes

    vous n etes pas de mon avis les evenements ne ce passe pas comme l aurait voulu notre president il avait l air confiant avant le conflit
    moralite de l histoire le medef peut acheter les chefs de file mais ne peut pas acheter la base.
    Ce nest pas les regimes speciaux de 500000 SALARIES qui va boucher le trou des caisses de retraites.
    le gouvernement pourait se servir de largent des radars automatiques et faire cotiser les machines et Les ordinateurs qui ont fait suprimer des millons d emplois et ce n ai pas fini a la SNCF presque toutes les gares de triage vont fermer il y aura des millier d emplois en moins.

    MERCI SARKO