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le festival de danse de Montpellier annulé

Publie le lundi 30 juin 2003 par Open-Publishing

Les intermittents du spectacle nous montrent la voie ! Alors que le
gouvernement, les médias, les partis de la gauche parlementaire et les
directions des grandes confédérations syndicales nous promettait que le
mouvement social était mort - du moins pendant les vacances d’été, selon les
syndicats - nos camarades intermittents ont compris que leurs seules armes
pour sauvegarder leurs droits sont la grève et l’occupation de leur lieu de
travail, contrairement au mouvement enseignant qui n’a pas pu utiliser sa
grande arme : l’annulation ou le report des examens. Les intermittents
n’hésitent pas à occuper les lieux de culture jusqu’à l’annulation des
festivals, qui sont je le rappelle au gouvernement, leur seul gagne-pain,
surtout pendant l’été. Ils ne le font pas de gaité de coeur, mais parce que
c’est le seul moyen de se faire entendre. Faîtes attention aux discours des
ministres. Ils nous resortent la vieille rengaine "les hordes de sauvageons
et privilégiés saltimbanques va-nu-pieds prennent les Français en otage en
gachant leurs vacances".

Alors, espérons que les intermittents tiendront leur mouvement pendant toute
la période des mois de juillet et août, pour qu’en septembre, le personnel
de l’éducation nationale, les étudiants et lycéens prennent le relais de la
lutte annonciatrice d’une grève générale (la décentralisation des personnels
TOS - Techniciens et ouvriers de service de l’Education nationale, les
premiers assistants d’éducation entreront en service à la rentrée - les
étudiants regretteront le bon vieux statut de MI-SE, et le gouvernement
adoptera en septembre la loi sur l’autonomie des universités, qui détruira
le caractère public et national des universités, des diplômes et des statuts
et missions des personnels, instaurant précarité et misère parmi étudiants
et personnels)

Rafik

Intermittents : le festival de danse de Montpellier annulé

PARIS (Reuters) - Le festival "Montpellier Danse" a été annulé dimanche et
l’ouverture de celui d’Aix-en-Provence a été suspendu en raison du mouvement
des intermittents du spectacle hostiles à l’accord minoritaire qui durcit
leur régime d’assurance-chômage.

Le festival "Jazz d’Europe" à Tours a également été annulé. Le même sort
menace le festival d’Avignon, de Marseille et des "Vieilles Charrues" à
Carhaix (Finistère).

Soutenus par la CGT, majoritaire dans la profession, artistes et techniciens
du spectacle avaient promis de perturber les festivals de l’été pour obtenir
le retrait de leur nouveau régime d’assurance-chômage. Ils ont donné ce
week-end un avant-goût de leur mobilisation en multipliant les actions
sporadiques un peu partout en France.

A Caen, le théâtre municipal en était dimanche à son troisième jour
d’occupation.

Le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, a "regretté que le travail
d’artiste et que le public soient pris en otage d’une protestation qui est
irréfléchie".

"Il ne suffit pas de protester pour avoir raison", a-t-il dit sur France
Info. "Il ne faut surtout pas sombrer dans une sorte de refus systématique
parce que c’est irresponsable à l’égard de la réalité de la situation."

La direction de "Montpellier Danse", en annonçant sa décision d’annuler le
festival qui devait durer jusqu’au 5 juillet, a eu une analyse
diamétralement différente.

"Cette décision unanime a été prise dans un seul espoir", a déclaré la
direction du festival, "nous permettre de nous adresser enfin clairement au
responsable de la situation qui est le gouvernement Raffarin (...) Voilà,
les ennemis sont identifiés".

L’annulation de "Montpellier Danse" a été prise "de façon concertée entre
les artistes, les techniciens et le festival", a précisé la direction, en
indiquant que les places seraient remboursées et en demandant la
"compréhension" du public.

A Aix-en-Provence, la direction du festival international d’art lyrique a
annoncé sa décision de "suspendre l’ouverture du festival" prévue le 4
juillet.

"La sécurité des artistes n’est plus assurée" et "les exigences artistiques
sont bafouées", a-t-elle fait valoir en expliquant que les équipes n’étaient
pas complètes sur les plateaux et que de nombreuses répétitions avaient été
annulées.

A Aix-en-Provence, des intermittents ont d’ores et déjà déposé des préavis
de grève pour toutes les premières représentations, selon la CGT.

A Avignon, où le festival de théâtre doit débuter le 8 juillet, une
soixantaine d’intermittents sont en grève reconductible depuis samedi soir.

A Paris, des intermittents ont occupé le théâtre du Châtelet et le théâtre
de la Ville dont les représentations ont été annulées dimanche après-midi.

Selon la CGT, la menace plane aussi sur le Festival de cinéma en plein air
prévu à Paris du 8 juillet au 24 août.

En Bretagne, la CGT a réclamé l’annulation des "Tombées de la Nuit", à
Rennes du 8 au 13 juillet, et appelé les professionnels du spectacle à
occuper dès le 7 juillet le site du festival musical des "Vieilles
Charrues", à Carhaix (Finistère), pour empêcher sa tenue du 14 au 20
juillet.

Samedi, des occupations de salles de spectacle ou des manifestations ont eu
lieu dans une quinzaine de villes.

A Paris, un concert du Paris Jazz Festival, au Parc floral, a été annulé,
les musiciens ainsi que l’ensemble des techniciens et l’équipe de production
étant en grève. Plusieurs dizaines de manifestants ont en outre occupé la
Grande Halle de La Villette toute la nuit, avant d’en être délogés par la
police dimanche matin.

"ACCORD SCÉLÉRAT"

Vendredi, plusieurs centaines de personnes avaient protesté sous les
fenêtres du ministère de la Culture, à Paris, aux cris de "Festivals en
grève, Avignon en grève" ou "Chaud, chaud, chaud, l’été sera chaud".

A Avignon, des intermittents avaient aussi perturbé l’inauguration d’une
exposition au Palais des papes et, dans la soirée, à l’Opéra de Lyon, une
représentation de "La Dame de Pique" de Tchaïkovski avait dû être
interrompue.

A Rouen, pour l’arrivée des premiers voiliers à l’occasion de la IVe Armada
des "géants des mer", des incidents ont accompagné une manifestation dans la
nuit de vendredi à samedi. La police a évacué sans ménagement les
intermittents qui s’étaient rendus sur le pas de tir du feu d’artifice puis
s’étaient regroupés sur le pont Guillaume le Conquérant.

La fédération CGT du spectacle a qualifié d’"accord scélérat" le protocole
qui modifie le régime spécifique d’assurance-chômage des intermittents.

La CGT a demandé au gouvernement de refuser son agrément à cet accord en
faisant valoir son caractère ultra-minoritaire et donc "en contradiction
avec les exigences de la démocratie sociale et de la légitimité des acteurs
de toutes négociations".

Force ouvrière n’a pas non plus accepté le protocole, signé dans la nuit de
jeudi à vendredi par le patronat et les trois autres confédérations
syndicales (CFDT, CFTC et CFE-CGC, qui représentent moins de 10% de la
profession).

Le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, a pour sa part estimé que
le compromis conclu permettait de "sauver" l’indemnisation des intermittents
du spectacle. Mais il a souhaité "disposer d’un temps suffisant pour
examiner cet accord en concertation avec le ministre des Affaires sociales".

Jusqu’ici, les intermittents du spectacle devaient cumuler 507 heures de
travail sur 12 mois pour bénéficier d’un an d’indemnisation de chômage.

Selon les termes du nouveau protocole, les techniciens devront cumuler ces
507 heures de travail sur dix mois et les artistes sur dix mois et demi pour
pouvoir prétendre à une indemnisation de chômage limitée à huit mois.