le russe, voilà l’ennemi...

CE MERCREDI 21 DECEMBRE 2016

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille

En direct et en archives sur www.campuslille.com

C’est Poutine qui a fait gagner Trump. Et le Brexit. Et Fillon. La déroute du PSG ? Poutine. Le pic de pollution ? Le vainqueur de Koh Lanta ? Duflot éliminée de ses primaires ? Ta panne de chaudière ? Cette petite démangeaison insistante qui te ronge le cerveau quand t’es devant ta télé ? Poutine.

Cet homme est machiavélique et dispose, en secret, de tous les pouvoirs. La Russie est partout, sur tous les fronts : à la une des journaux possédés par des milliardaires (mais subventionnés par toi), dans la bouche des éditorialistes éructant leurs indignations sélectives à la radio, sur la tronche compassée du présentateur du JT qui annonce les mauvaises nouvelles. Le Russe, voilà l’ennemi…

On pourrait douter. Se dire qu’un pays qui n’a que deux bases militaires à l’étranger (contre 725 pour les Etats-Unis), un budget militaire treize fois moins important que celui des Yankees, et des objectifs politiques un peu moins agressifs que les maîtres du monde, ne doit pas être la première menace du moment pour le téléspectateur.

Mais dire cela, c’est déjà se trouver, pour le complotisme ambiant qui voit Poutine derrière chaque défaite de l’impérialisme, du côté obscur de la force. Un lepénisme rouge-brun, un mélenchonisme paranoïaque, un crypto-soviétisme dépassé, un populisme autoritaire, viennent troubler la saine, claire, et légendaire analyse propre au pays de Voltaire et de BHL. L’ennemi est aussi intérieur…

Dire que la Russie s’attaque à des terroristes que d’autres financent en faisant mine de les combattre, c’est chercher des poux dans nos têtes pensantes. Nous n’avons pas d’espace pour ce genre de remarques grossières, car nous sommes trop « indignés ». D’ailleurs, les Russes, voyant s’éteindre la tour Eiffel, commencent à reculer. Car nous sommes très « indignés ». Il nous a fallu 5 ans pour découvrir une ville de 8000 ans. Juste au moment où Al Qaïda perdait pied…

Pourtant, en se penchant un peu vers ceux qui sont horrifiés par les plans impérialistes qui détruisent le monde, on découvrirait qu’eux non plus n’aiment pas la guerre. A tel point qu’ils veulent en comprendre les ressorts et admettre les moyens d’y mettre fin. C’est autre chose qu’une indignation de circonstance, instrumentalisée par les faiseurs de guerre. On croit manifester pour la paix, on manifeste pour des industriels…

Et donc notre émission ne sera pas piratée par les Russes… Non que nous soyons des admirateurs béats de ce pays et de son régime, mais simplement parce qu’il nous semble qu’un monde multi-polaire, en équilibrant un peu les force en présence, serait un bon début pour calmer nos faiseurs de guerre, particulièrement enragés ces derniers temps…

Ce mercredi, nous diffuserons l’intervention de Robert Charvin, professeur de droit, prononcée le 3 décembre dernier à Villeneuve d’Ascq, à l’invitation du Cercle Henri Barbusse, autour du thème « La Russie d’aujourd’hui face aux guerres ».

Auparavant, nous tenterons d’analyser, avec rigueur et sérieux, ce que le traitement médiatique autour de la libération d’Alep nous signifie.