mercredi sera dimanche

CE MERCREDI 25 JANVIER 2017

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

« Nous aurons du pain

Lundi sera dimanche »

(Léo FERRE, « L’Age d’Or »)

Y a plus de boulot mais faut bosser plus.

Tout devient plus simple mais ça se complique.

Y a des applications pour être plus libre mais on a des chaînes aux pattes.

Y a plus de gauche mais faudrait voter.

Y a plus de contradictions mais y a rien qui marche.

Et c’est là-dedans qu’on pédale.

Y en a qui s’y retrouvent. Les petits pédants de la « upper middle class » feront leurs courses le dimanche et cliqueront un chauffeur pour la promenade. Ils voteront moderne.

Dans ce clair-obscur où on nous invisibilise, le monstre est le petit-bourgeois de gauche. Petit, il prend toute la place. Ce monde absurde est fait pour son désir perso. Dans la rue de la Franchouille il vient beugler que « Trump is not his President ». Et ça suffit comme alibi.

Et ça te projette un tas d’avenirs humanitaires et écologiques, avec la bonne foi d’un curé de gauche et des croisades qui n’en ont pas l’air. Anti-ouvrier et néo-colonial, européen et vaguement social, il n’est rien. Rien d’autre que l’étalon du Capital.

Le vrai qui vient les balaiera, lui et sa trouille déguisée en bonne conscience.

Tant que les robots nous fliqueront et nous racketteront plutôt que de nous servir ; tant que le progrès restera entre les mains de la féodalité bourgeoise ; tant qu’il nous faudra crever à la tâche pour donner vernis aux fantasmes de ces tampons entre nous et l’ennemi ; tant que le développement des forces productives sera ruminé et péniblement digéré par les mâchoires de l’ordre déjà trop ancien. Tant qu’il en sera ainsi, il faudra combattre.

Nous, qui supportons ce désordre en haletant dans l’air pollué de la croissance des profits, nous qui sommes les fondements de ce qui nous dissout, nous désordonnés et paniqués à l’idée de perdre ce qui nous a déjà échappé, nous en soldes, à gratter notre propre matière pour survivre au désastre, à bosser à tricher à courir à baver, trouverons bien les moyens d’accoucher un autre futur.

Alors oui, on pourra s’appliquer à rendre la vie simple, à bosser moins et vivre mieux, pour un revenu social maximal.

Quand on aura dégagé le profit.

Quand ?

Quand ce sera l’heure de l’mettre !

(Ce mercredi, sans lyrisme et sans précipitation, nous causerons avec un militant CGT de la grande distribution – Carrefour, des raisons pour lesquelles des travailleuses et des travailleurs exploités voudraient se passer de turbin le dimanche ; puis, parce que nous envisageons un autre futur et un autre travail, nous ne pouvons que nous intéresser à tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, y réfléchit. Matthieu Lietaert était à Villeneuve d’Ascq le 16 janvier dernier, et il causait d’économie collaborative. Un micro de Campus était là)