nuke - Paluel : une pompe du circuit d’injection de sécurité non conforme pendant plus de 7 ans !

Extrait de la revue Contrôle 183 de l’ASN http://www.asn.fr/ publiée en avril 2009 (fichier impossible à télécharger ce jour, endommagé lors du téléchargement : http://www.asn.fr/sites/default/files//files/Controle_183.pdf )

Concernant le site de Paluel en Seine-Maritime 76 (4 réacteurs de 1300 Mw) :

Page 41, haut du paragraphe central :
- Test global de résistance et d’étanchéité décennal, après 20 ans de fonctionnement, de l’enceinte du bâtiment réacteur (3e barrière de confinement). Ce test consiste à soumettre l’intérieur de l’enceinte à une pression supérieure à la pression prévue en cas d’accident. Ce test a été précédé d’un chantier de pose d’un revêtement composite sur une partie de l’enceinte en vue d’améliorer son étanchéité.

Pour être clair, bien que l’enceinte soit climatisée, ventilée et protégée des intempéries, elle est devenue poreuse après 20 ans de service.

Pages 41-42 de la revue Contrôle n°183 de l’ASN (autorité de sureté nucléaire) on trouve l’info suivante :

- Inversion de montage susceptible de remettre en cause le fonctionnement d’une pompe du circuit d’injection de sécurité :
Le 23 octobre 2008, les agents de la centrale nucléaire de Paluel ont détecté, lors d’une opération de maintenance sur une pompe du circuit d’injection de sécurité (RIS) du réacteur 4, un écart susceptible de remettre en cause son fonctionnement.
Le circuit d’injection de sécurité permet, en cas d’accident, par exemple une fuite importante du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous haute pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du coeur. Il est constitué de deux voies redondantes.
Le 23 octobre 2008, EDF a détecté une inversion de montage d’un composant sur une des pompes du circuit RIS. Cette inversion de montage remonte à la dernière opération de maintenance de cette pompe réalisée en 2001. Cet écart aurait pu avoir pour conséquence un manque de lubrification de l’arbre lors des premières secondes de démarrrage de la pompe.
Le fonctionnement correct de la pompe depuis 2001 n’était donc pas garanti. Cependant, les essais réalisés périodiquement sur cette pompe depuis 2001 n’ont jamais mis en évidence de dysfonctionnement.
Cet évènement n’a eu aucune conséquence sur le personnel, ni sur l’environnement. Cependant, en raison du risque de non-fonctionnement correct de la pompe depuis 2001, il a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.

Décryptage : le RIS (réseau d’injection de sécurité) refroidit le réacteur en urgence en cas de manque de liquide de refroidissement dans le circuit primaire, accident gravissime. Ce système se déclenche en cas de crise particulièrement grave, quand on a tout essayé avant et qu’il n’y a plus trop grand chose à faire ; l’étape suivante, si celle ci échoue, est l’amorçage de fusion du coeur selon une cinématique lente (plusieurs heures) et irrémédiable avec perforation du radier du réacteur (sol) à cause de la température du coeur en fusion, contamination des nappes phréatiques et possibilité d’explosion.

Ce fut le cas en partie à Three Mile Island et évité à Tchernobyl grâce au sacrifice des liquidateurs.

A noter la durée du dysfonctionnement : plus de 7 ans !!!