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soutien à Cédric Herrou et aux réfugiés maltraités par NOTRE police
par Deeplo
Publie le lundi 31 juillet 2017 par Deeplo - Open-PublishingDes injustices graves transforment notre pays en succursale de l’enfer pour des dizaines de milliers de gens.
Nous avons honte d’être Français.
Macron et Collomb poursuivent la politique de Valls et Cazeneuve qui consistait à harceler les réfugiés en contrevenant au droit.
Quand Macron a la désinvolture assassine d’expliquer qu’il ne veut plus voir de gens dormir dans les rues d’ici la fin de l’année, on comprend que tout sera mis en œuvre pour refouler, humilier, gazer, frapper, et au final, ajouter la violence militaire et policière à la violence économique.
Ci-dessous quelques pièces d’un dossier nauséabond. Il s’agit ici de la face la plus sordide du néolibéralisme : la misère et la destruction jettent des millions de gens sur les routes. Ce sont nos représentants élus qui encouragent cet exode en laissant la bride aux multinationales et en déréglementant les échanges internationaux depuis tant d’années. Et un Macron dont l’élection a été préparée par ces mêmes multinationales encourage son ministre de l’intérieur à défier la loi pour organiser un nettoyage infamant pour la France.
Quelques courts articles pour aborder l’ampleur du drame qui se joue :
1. rappel que sous le gouvernement précédent les préfectures se comportaient déjà n’importe comment, foulant le droit pour expulser coûte que coûte les indésirables chez le voisin, quels que soient leur état, leur santé, leur âge, leurs ressources.
2. la justice remet à sa place le sinistre Colomb pour la seconde fois (conseil d’état) lui intimant de donner à boire et à manger aux dizaines de milliers d’êtres humains qui peuplent les rues, les champs, les bois du pays à la recherche d’aide.
3. La ligue des droits de l’homme s’insurge quand les citoyens qui tendent la main sont poursuivis et accusés d’entretenir l’immigration contre toute évidence : les réfugiés sont déjà sur le territoire, épuisés, affaiblis. Les citoyens font exactement ce que le conseil d’État intime au ministre de l’intérieur et à ses préfectures de faire : se comporter en humain.
4. Explication d’un des nombreux soutiens aux migrants, Cédric Herrou : les droits des migrants sont bafoués par l’État Français et l’administration tourne le dos pour laisser l’armée traquer puis réacheminer aux frontières.
5. Un film est en tournage pour montrer cette honte nationale aux Français : cliquez sur le lien et financer, qui 2 euros, qui 50, peu importe, chaque don est un peu de réhabilitation et de dignité retrouvée pour la France qui a su accueillir tant de gens désespérés, pourchassés.
6. un remarquable texte de Hippolyte Varlin mettant en perspective le discours de Macron au Vel-d’hiv avec les moyens qu’il emploie pour s’exonérer du droit, pour traquer puis chasser les illégaux. Le candidat de l’oligarchie atteint des sommets de duplicité.
Diffusez svp, mettez votre obole au projet de documentaire en cours (encore une fois, même un euro fait la différence), et gardons en tête que Le Pen n’aurait certainement pas fait pire... Aux prochaines élections, au premier tour, il faudra voter pour une candidature de respect du droit et de la dignité humaine. L’ultra-libéralisme est une régression dont nous commençons à peine à comprendre qu’elle s’abat sur la France sans pitié. Il est temps d’agir, de s’informer, d’informer, et de résister.
Deeplo.
Le préfet des Alpes-Maritimes condamné pour « atteinte grave au droit d’asile »
URL de la source : https://www.mediapart.fr/journal/france/050417/le-prefet-des-alpes-maritimes-condamne-pour-atteinte-grave-au-droit-d-asile
Le préfet des Alpes-Maritimes condamné pour « atteinte grave au droit d’asile »
5 AVRIL 2017| PAR LOUISE FESSARD
Saisi du cas d’une famille érythréenne empêchée de déposer sa demande d’asile, le tribunal administratif de Nice a enjoint le 31 mars 2017 au préfet des Alpes-Maritimes d’enregistrer sa demande dans les trois jours. La famille a été à nouveau interpellée lundi, alors qu’elle tentait de rejoindre Nice pour déposer son dossier.
La préfecture des Alpes-Maritimes, département de passage obligé pour des centaines de migrants fuyant le Soudan, l’Érythrée ou l’Afghanistan, bafoue le droit d’asile. C’est écrit noir sur blanc dans une décision du tribunal administratif de Nice, saisi en urgence du cas d’une famille érythréenne hébergée en vallée de la Roya et empêchée de déposer une demande d’asile en France. « En refusant de délivrer aux intéressés un dossier permettant l’enregistrement de leur demande d’asile, alors qu’ils se trouvent sur le territoire français et qu’ils ont pris contact avec les services de police et de gendarmerie pour y procéder, le préfet des Alpes-Maritimes a porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit d’asile », a estimé, le 31 mars 2017, le juge des référés
Calais : le Conseil d’Etat épingle la « carence » des autorités
URL de la source : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/07/31/97001-20170731FILWWW00085-calais-le-conseil-d-etat-epingle-la-carence-des-autorites.php
• Par Le Figaro.fr avec Reuters
• Mis à jour le 31/07/2017 à 11:45
Le Conseil d’Etat a rejeté aujourd’hui les appels du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et de la mairie de Calais contre une ordonnance les enjoignant de mettre en place des accès à l’eau pour les migrants, évoquant une "carence" des autorités.
Malgré la fermeture en 2016 du centre d’accueil de migrants, plusieurs centaines de personnes se trouvent à nouveau à proximité de Calais depuis le début de l’année, note la plus haute juridiction administrative dans un communiqué.
Le juge des référés du tribunal administratif de Lille a enjoint le 26 juin au préfet du Pas-de-Calais et à la commune de Calais de "créer plusieurs dispositifs d’accès à l’eau permettant aux migrants de boire, de se laver et de laver leurs vêtements, ainsi que des latrines, et d’organiser un dispositif adapté d’accès à des douches", rappelle le Conseil d’Etat.
Ce dernier "juge que les conditions de vie des migrants révèlent une carence des autorités publiques, qui est de nature à exposer les personnes concernées à des traitements inhumains ou dégradants et qui porte donc une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale".
"Il estime que c’est à bon droit que le juge des référés du tribunal administratif a prononcé les injonctions rappelées ci-dessus", ajoute le communiqué.
La garde à vue de Cédric Herrou est un déni de justice - Ligue des droits de l’Homme
URL de la source : http://www.ldh-france.org/garde-vue-cedric-herrou-deni-justice/
Communiqué de la LDH
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) proteste vigoureusement contre la mise en garde à vue de Cédric Herrou, défenseur des droits et militant infatigable de la cause des réfugiés et migrants, dans le simple respect de la parcelle d’humanité propre à toute personne.
Parce qu’il s’oppose dans les faits aux pratiques inacceptables des services de police dans la vallée de La Roya, depuis des mois, il est systématiquement arrêté, détenu, surveillé. La LDH s’interroge sur les buts poursuivis à son encontre. Le faire craquer ? L’obliger à un acte illégal ? Le soumettre à une telle pression qu’il se démette ou se soumette ?
La LDH est en droit de demander des comptes au gouvernement. Même si celui-ci veut pratiquer la « dissuasion migratoire », le Défenseur des droits a rappelé que les migrants ont des droits fondamentaux et que ceux qui leur viennent en aide ne font que leur permettre d’y accéder.
Soit il s’agit d’une décision du seul ministre de l’Intérieur dont on connaît l’outrance dès qu’il s’agit du soutien des associations à des réfugiés ou à des migrants. Il convient de lui rappeler que le délit de solidarité n’existe pas et que la France vient d’être sévèrement épinglée par la CEDH à ce propos. Soit ce sont ses services qui font du zèle faisant de la lutte contre les étrangers l’essentiel de leur mission au détriment des autres, et il appartient à leur ministre de faire le ménage dans ses services. Soit, enfin, il s’agit d’une consigne du gouvernement et il est alors regrettable que de tels actes en soient l’image la plus terne.
La LDH exige la libération immédiate de Cédric Herrou, la levée de toute poursuite et la mise au pas des actes trop zélés d’une police obnubilée par la ligne de leur frontière.
Paris, le 26 juillet 2017
Cédric Herrou : Mon arrestation à Cannes a été un prétexte
URL de la source : https://blogs.mediapart.fr/eugenio-populin/blog/290717/cedric-herrou-mon-arrestation-cannes-ete-un-pretexte
COMMUNIQUÉ de Cédric Herrou
"Depuis 2 semaines, nous sommes témoins de reconductions illégales de demandeurs d’asile en Italie, depuis Nice et Cannes donc loin de la frontière. C’est pour cela que, lundi 25 juillet, je me suis rendu en gare de Cannes afin d’être témoin des interpellations des demandeurs d’asile, loin de penser que je finirai en garde à vue durant 48h.
Mon arrestation à Cannes a été un prétexte permettant d’ouvrir une enquête sur moi. L’opération policière menée à Cannes lundi a pris des proportions démesurées : des dizaines de policiers et militaires, des chiens, de la violence, le tout devant des touristes choqués et des citoyens désemparés. Il est clair que leur objectif était de faire peur, d’intimider, d’impressionner, tout comme la perquisition qui a eu lieu le lendemain à mon domicile, menée par 40 forces de l’ordre, où 90 demandeurs d’asile ont été arrêtés et renvoyés fissa en Italie -mineurs compris- sans aucune explication.
A l’heure actuelle je suis donc mis en examen, je suis interdit de sortir du territoire français, d’aller dans une gare ou sur le parvis d’une gare en France et je dois pointer toutes les deux semaines à la gendarmerie de Breil.
Cela fait un an que je pose de questions aux pouvoirs publics mais que personne ne me répond. Le préfet refuse de me recevoir, la police aux frontières également. Je pose pourtant des questions simples. J’attends des réponses. J’espère que cette mise en examen me permettra d’en obtenir.
Dites-moi, quand on a 200 demandeurs d’asile qui arrivent dans son jardin, quelle est la solution ? Qui est responsable ? Qu’est-ce qu’on peut faire, qu’est-ce qu’on ne peut pas faire ? Où s’arrête la solidarité ? Où commence le délit ?
On se trouve aujourd’hui dans une situation à laquelle personne ne comprend rien. Ni la justice, ni les avocats, ni les forces de l’ordre, ni nous. Le droit est poreux, tout comme cette frontière. Nous agissons dans l’urgence et la nécessité. Nous espérons que cette mise en examen permettra enfin à la justice de se confronter à une réalité niée, à un droit d’asile bafoué, et d’améliorer la situation à la frontière franco-italienne.
Merci à tous pour votre soutien.
NB : Si j’étais lundi à Cannes, c’était en réalité pour filmer le comportement indigne des forces de l’ordre envers les demandeurs d’asile. Malheureusement, ma caméra à été saisie pendant mon arrestation. Heureusement, je n’étais pas seul. Un film est en cours de montage, bientôt en ligne.
Cédric Herrou
À TOUS VENTS, un film de Michel Toesca / TO THE FOUR WINDS, a film by Michel Toesca
URL de la source : https://www.kisskissbankbank.com/a-tous-vents-un-film-de-michel-toesca-to-the-four-winds-a-film-by-michel-toesca
https://www.kisskissbankbank.com/a-tous-vents-un-film-de-michel-toesca-to-the-four-winds-a-film-by-michel-toesca
Aidez-nous à partager l’histoire de la rencontre des habitants de la vallée de la Roya avec des réfugiés... et leur aventure collective !
Cédric Herrou et les mots présidentiels, ou l’assaut du doute… (commentaire à l’article suivant)
URL de la source : https://blogs.mediapart.fr/hippolyte-varlin/blog/290717/cedric-herrou-et-les-mots-presidentiels-ou-l-assaut-du-doute/commentaires
parmi ceux qui qualifient Cédric Herou de Délinquant il en est qui se réfèrent ces jours-ci au Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile 3 dans sa rédaction ancienne et non dans sa rédaction en vigueur. En particulier ils "oublient" (tout à fait involontairement cela ne fait absolument aucun doute .... c’est tellement plus facile pour argumenter selon leurs idées) l’article L642-4 actuellement en vigueur qui précise :
.../... ne peut donner lieu à des poursuites pénales sur le fondement des articles L. 622-1 à L. 622-3 l’aide au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :
1° .../...
2° .../...
3° De toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci.
Cédric Herrou et les mots présidentiels, ou l’assaut du doute…
URL de la source : https://blogs.mediapart.fr/hippolyte-varlin/blog/290717/cedric-herrou-et-les-mots-presidentiels-ou-l-assaut-du-doute
Une sixième garde à vue depuis 2016, 30 000 € d’amende et 5 années de prison comme perspective, un sursis déjà, une surveillance permanente, des perquisitions musclées du domicile et d’autres humiliations… Et si la solidarité déployée par Cédric Herrou et la Roya Citoyenne en faveur de ces échoués d’un monde tourmenté s’accrochait... ou mettait à rude épreuve un discours désormais fameux ?
A l’occasion de la 75e commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, le 16 juillet 2017, le Président de la République, Emmanuel Macron, s’est inscrit dans les pas de ses proches prédécesseurs en honorant et des victimes de l’obscure France de Vichy, et des Justes qui en constituent les plus belles lumières insoumises. Manifestement ému, le Chef de l’État a tenu, en outre, à tirer les leçons d’une période honnie, celle de la montée des fascismes et de la seconde guerre mondiale… oubliant au passage, ce qui a éventuellement étonné, leur puissant et déterminant terreau qu’est la crise économique et sociale des années 1930… Il n’a, en effet, évoqué que « le racisme et l’antisémitisme », et il fallait le marteler, ces « vices » qui « entachaient la IIIe République » déjà et qui avaient été promus par des « dirigeants politiques », mais aussi des « fonctionnaires » et des « journalistes français ».
Puis les mots ont fait leur effet, et leur vocation à constituer leçon s’est avérée à saisir.
L’histoire ne se répétant pas dans les mêmes termes (on pourra ne pas s’empêcher de noter que la crise de 2007 relève du podium de celle de 1929, et que nationalisme et racisme se déploient dans des sphères tout aussi caractérisées et fertiles), il nous faut donc, et sans hésitation, les replacer dans le contexte actuel, celui d’une planète à vif. Et les causes n’échappent ou pourraient n’échapper à personne, leurs interactions non plus :
- le changement climatique qui rit des frontières et jette hors de leurs terres des flux croissants d’êtres désormais reconnus comme réfugiés climatiques (les Français et Européens que nous sommes, sensiblement redevables au passage, étant tout sauf à l’abri, ici ou là, d’un impératif de départ à plus ou moins long terme)
– la globalisation, dont la « crise » et les inégalités sont consubstantielles, qui s’organise dans les salons feutrés et autres sommets barricadés (l’Union Européenne, premier marché mondial, en est un acteur central, sans oublier les leviers onusiens et autres FMI, G7 ou G 20 de plusieurs de ses membres… et les Français et Européens que nous sommes, étant toujours plus exposés aux tensions en raison même de cette mondialisation)
– les dictatures et autres egos surdimensionnés de tels potentats ainsi que les conflits qui redessinent cartes et alliances, dans un monde où tout circule aisément sauf les populations (seul un conteneur sur mille est contrôlé à l’entrée de l’UE, quelques clics suffisant à déplacer opinions, images et capitaux), et qui poussent des hommes sur les routes de l’exil où prédateurs de tous genres sévissent (et les Français et Européens que nous sommes, savons, ou devrions encore savoir, la terreur lorsque l’État de droit disparaît)
– les élans nationalistes et racistes qui sont réactivés, redorés même, par des sphères qui devraient s’abstenir de manipuler ces ficelles redoutablement criminogènes (autre enseignement de l’Histoire, dont les Français et Européens que nous sommes, ne sauraient s’affranchir…).
Le tableau est sombre et s’il altère, il doit aussi revigorer, toujours et encore, les aspirations et résolutions de la Charte des Nations Unies (1945), de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (1989) ou de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne (2000)… Soit autant de textes de référence qui auraient trouvé leur place dans l’éminent discours présidentiel, élargissant aux autres victimes du mitan du siècle écoulé l’hommage de la nation. Pour dire avec plus de force encore l’insulte faite à l’Homme. Mais cela aurait sans doute prolongé l’allocution.
Ainsi, les facteurs déterminant la recherche d’un salut dans les années évoquées par le Président de la République sont-ils éloignés de ceux qui justifient les mobilités actuelles ? Assurément non, si l’on résume cette esquisse par quelques mots communs aux deux situations : misère, oppression, xénophobie, quête d’une vie meilleure… Et si les camps de la mort nazis ne forment plus leur ignominieuse constellation (d’ailleurs, qu’en savaient précisément ceux qui se sont illustrés par leur humanité, tels André et Magda Trocmé au Chambon-sur-Lignon ?), fuir Issayas Afewerki et les vautours qui jalonnent les sentiers et flots de la migration se conçoit aisément. Sinon s’impose. Comme les déluges de fer et de feu terrassant des villes comme Alep. Et voilà que les mobilités humaines atteignent de nos jours des sommets, la Grande bleue qui caresse nos côtes ensoleillées faisant office de plus grand cimetière marin de la planète… 25 000 âmes englouties en quelques années… Dans des éclairs d’effroi et de douleurs qui n’ont rien à envier aux saignées infligées sur les terres traversées (ne citons que l’exemple des marchés aux esclaves en Libye…).
Et pourtant, la France aux « 36 000 » communes ne s’apprête pas à accueillir 36 000 de ces « autres ». Beaucoup moins, dix fois moins dit-on, car elle se raidit… D’ailleurs, qui est ce « elle » ? « Dirigeants politiques », « fonctionnaires » et « journalistes français » disait Emmanuel Macron ? Et les autres mots du Président de la République parlent-ils de Cédric Herrou et de la Roya Citoyenne ? Ou ne s’agit-il que de mots « qui chantent » ?
Alors, saisissons quelques passages, et voyons, si oui ou non, l’homme qui incarne la nation française envisage l’extraordinaire mobilisation de Cédric Herrou et des siens :
« Dans le monde tel qu’il va où les guerres de religion renaissent, où les conflits ethniques ressurgissent, où l’intolérance et le communautarisme se donnent la main, tout doit être fait pour que l’humanité ne consente pas à s’avilir ».
Oui ! Cédric Herrou et la Roya Citoyenne œuvrent à la concorde et à la grandeur de l’humanité ! Leurs bras sont ouverts à tous, indistinctement, et ils le revendiquent, quand d’autres pratiquent avec une application d’un autre temps le délit de faciès.
« Parce que notre République, c’est justement ce projet d’une humanité constamment réinventée, en quête du meilleur d’elle-même par la solidarité, par la culture, par l’éducation ».
Oui ! Cédric Herrou et la Roya Citoyenne participent de cette humanité qui se crée sans cesse, à l’ombre des oliviers de la Roya ou des abris improvisés pour tels mineurs égarés, autour de tables garnies comme par enchantement, devant cartes et autres téléphones pour rassurer, mettre en lien tel enfant et tel parent, donnant le meilleur d’eux-mêmes par solidarité en particulier et humanisme en général ! Et c’est une autre appréhension du monde présent qui se construit, si éloignée de celle des financiers qui s’appliquent à le régenter…
« Chasser les ombres du racisme et l’antisémitisme, c’est ne jamais céder sur cela, c’est ne jamais se satisfaire d’une République gestionnaire, c’est ne jamais faire croire qu’accepter certains propos ce serait bon pour l’unité du pays, ce serait accepter de ne pas rouvrir des plaies. Ne cédez aucun pouce de cette humanité, ne cédez rien parce qu’à chaque fois c’est notre humanité à tous qui est remise en cause. C’est ne jamais admettre que les contraintes économiques puissent conduire au renoncement d’où naissent les pires dérives. C’est ne jamais céder sur l’école, c’est ne jamais céder sur la transmission, c’est ne jamais céder sur la culture, c’est ne jamais céder sur le combat contre l’obscurantisme et l’ignorance. Nous devons sans relâche soutenir sur le terrain ceux qui se mobilisent. C’est ne jamais céder non plus sur ce qui nous unit, tous ces projets à hauteur d’humanité que nous offre notre temps : faire vivre la démocratie, secourir les indigents, saisir cette ambition planétaire qu’est la lutte contre le réchauffement, accueillir du mieux possible les réfugiés que la guerre jette sur les routes… parce que toutes ces causes, toutes nous grandissent ».
Oui ! Cédric Herrou et la Roya Citoyenne tendent une main généreuse à ceux qui n’ont plus rien ou si peu, ne cèdent pas à la haine de l’autre (quand d’autres élèvent des murs ou provoquent un incendie pour neutraliser tel centre d’hébergement, et quand d’autres encore manient la matraque et les gaz lacrymogènes), ne se satisfont pas d’une République gestionnaire mais incarnent sa luminescente devise, savent la diversité de la nation française pour en apprécier le potentiel lorsqu’elle est unie, ne cèdent aucun pouce à la dignité (ne serait-ce que par un regard bienveillant), refusent d’abdiquer devant les contraintes économiques en donnant même au-delà de ce qu’il est possible de donner, croient aux intelligences croisées et savourent les champs du savoir comme du débat et de la mobilisation citoyenne, accueillent tous les exclus, s’élevant et élevant ainsi… et apprécient le soutien qui leur est accordé ! Et ils l’aimeraient sans relâche, eux qui s’appliquent à comprendre le droit et à le faire respecter et évoluer…
« Ne perdons pas de vue mes amis la vocation même de notre pays, celle qui unit tous ces citoyens qui donne à chacun une place, une dignité, une signification. Car c’est ce que nous pouvons opposer de mieux au puissant dissolvant que sont la haine raciste et antisémite. C’est de l’absence d’espoir, du sentiment d’inutilité et de déclassement que naissent les peurs et les haines qui nous opposent les uns aux autres. Ce sont toutes ces haines qui se fondent sur ce que l’on est, sur d’où l’on vient, sur ce que l’on croit, que nous devons combattre ».
Oui ! Cédric Herrou et la Roya Citoyenne accordent à chacun une place, une dignité, une signification, balayant la faux de la haine de l’autre, allant outre leurs propres difficultés et souffrances, et ouvrent les champs du possible ! La lumière qui traverse tel visage épuisé l’atteste avec éclat. Nos militants sont ainsi convaincus que ces vies qui se croisent, d’où qu’elles soient, respirent l’air d’une même planète, foulent un même plancher, sont issues d’une même humanité. Thomas Pesquet ne dit pas autre chose avec ses sublimes images. S’effondre alors l’illusion de la fierté ou de la honte d’être né ici plutôt que là…
Dès lors, la leçon d’Emmanuel Macron est pertinente. Et il nous faut souligner encore et surtout ce qui manque dans cette mise en perspective : les deux folles spirales envisagées, celle abhorrée du siècle passé et celle abhorrée d’aujourd’hui, ont en commun les prodigieux élans de solidarité qui sauvent l’humanité. Alors, à coup sûr, le Président de la République saura donner à son discours toute sa force, et il ne recevra pas Cédric Herrou à l’Élysée (car on imagine ce que le modeste berger, si riche de sa propre histoire, attend des palais de la République) mais il se rendra dans la belle vallée de la Roya, à sa rencontre, pour soutenir ces Justes des temps présents, ces citoyens qui feront les pages étincelantes des livres d’Histoire à venir et qui sont en phase avec les idéaux gravés dans le marbre au lendemain de la seconde guerre mondiale dans le cadre onusien ou dans celui de la construction européenne. Et ils ne sont pas les seuls, d’autres belles personnes se démènent du Nord au Sud et d’Est en Ouest.
Mais taisons les quelques noms qui émergent déjà des multitudes solidaires, quand Cédric Herrou est neutralisé une énième fois ! Car le doute est bien là…